Pleurer toujours ne servirait à rien. Je crois même qu'il est préférable de rire pour se souvenir de Jean Rochefort. C'est avec cette envie gourmande de le retrouver que je me suis penché sur deux films sortis quand je n'étais encore qu'un bébé. Cela ne nous rajeunit pas ! Mais est-ce que cela valait le coup ? Je dirais oui. Et voici pourquoi...
Un éléphant ça trompe énormément
Film français d'Yves Robert (1976)
C'est l'histoire ordinaire d'une bande de copains: Jean Rochefort incarne Étienne Dorsay, cadre bien placé dans un ministère parisien. Quand il ne joue pas au tennis avec ses potes Bouly (Victor Lanoux), Daniel (Claude Brasseur) et Simon (Guy Bedos), notre moustache préférée mène la vie banale d'un homme marié et père de deux filles adolescentes. Mais le voilà soudain saisi de tentations adultères ! Bref... dans la France post-soixante-huitarde d'alors, je veux croire que les humeurs du quatuor devaient faire rire, et ce d'autant plus que les deux actrices principales (Danièle Delorme et Anny Duperey) assurent fièrement quelques réparties et situations drolatiques. Mention spéciale pour Marthe Vilallonga, irrésistible en mère juive abusive. Reste que Jean Rochefort, aimant à caméra, nous offre l'essentiel du spectacle, avec en prime son inimitable voix ajoutée aux images, juste pour donner le beau rôle à son personnage infidèle. Aujourd'hui, le tout reste très badin, même si quelque peu suranné. Évocation d'un temps où, peut-être, la France était plus insouciante...
Nous irons tous au paradis
Film français d'Yves Robert (1977)
Vous le saviez déjà... ou l'aurez deviné: c'est la suite de l'autre. Légèrement moins équilibré, m'a-t-il semblé, cet épisode numéro 2 maintient le cap premier et tourne dès lors toujours autour d'Étienne et ses copains. L'amour libre d'alors fait-il encore des ravages ? Oui. Est-ce toujours drôle ? Pas à chaque fois. Même si c'est une comédie qui nous est présentée ici, je l'ai trouvée un rien plus mélancolique que sa devancière. On y parle de sentiments, du temps qui passe vite et d'autres sujets plus sombres (pour finir, certes, en pure rigolade). Et Jean Rochefort, là-dedans ? Je ne voudrais pas tout vous dire aujourd'hui, mais, après avoir joué les mauvais cavaliers, un comble pour lui, il se coule avec délectation dans le costume du mari suspicieux et jaloux, avec un vrai/faux air... d'inspecteur Clouseau. Ma théorie est que beaucoup d'autres comédiens placés dans le rôle seraient peu crédibles, voire absolument ridicules. Pas lui, amusant dès qu'il parle, mais aussi incroyablement juste dans ses silences. Cela dit sans enlever quoi que ce soit au mérite du reste de la bande !
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Si vous voulez prolonger le plaisir...
- avec le premier opus: vous pouvez lire "L'oeil sur l'écran" et Strum.
- avec le second volet: vous irez chez... "L'oeil sur l'écran" et Strum.
- avec les deux à la fois: vous les retrouverez aussi cités chez Dasola.
Un éléphant ça trompe énormément
Film français d'Yves Robert (1976)
C'est l'histoire ordinaire d'une bande de copains: Jean Rochefort incarne Étienne Dorsay, cadre bien placé dans un ministère parisien. Quand il ne joue pas au tennis avec ses potes Bouly (Victor Lanoux), Daniel (Claude Brasseur) et Simon (Guy Bedos), notre moustache préférée mène la vie banale d'un homme marié et père de deux filles adolescentes. Mais le voilà soudain saisi de tentations adultères ! Bref... dans la France post-soixante-huitarde d'alors, je veux croire que les humeurs du quatuor devaient faire rire, et ce d'autant plus que les deux actrices principales (Danièle Delorme et Anny Duperey) assurent fièrement quelques réparties et situations drolatiques. Mention spéciale pour Marthe Vilallonga, irrésistible en mère juive abusive. Reste que Jean Rochefort, aimant à caméra, nous offre l'essentiel du spectacle, avec en prime son inimitable voix ajoutée aux images, juste pour donner le beau rôle à son personnage infidèle. Aujourd'hui, le tout reste très badin, même si quelque peu suranné. Évocation d'un temps où, peut-être, la France était plus insouciante...
Nous irons tous au paradis
Film français d'Yves Robert (1977)
Vous le saviez déjà... ou l'aurez deviné: c'est la suite de l'autre. Légèrement moins équilibré, m'a-t-il semblé, cet épisode numéro 2 maintient le cap premier et tourne dès lors toujours autour d'Étienne et ses copains. L'amour libre d'alors fait-il encore des ravages ? Oui. Est-ce toujours drôle ? Pas à chaque fois. Même si c'est une comédie qui nous est présentée ici, je l'ai trouvée un rien plus mélancolique que sa devancière. On y parle de sentiments, du temps qui passe vite et d'autres sujets plus sombres (pour finir, certes, en pure rigolade). Et Jean Rochefort, là-dedans ? Je ne voudrais pas tout vous dire aujourd'hui, mais, après avoir joué les mauvais cavaliers, un comble pour lui, il se coule avec délectation dans le costume du mari suspicieux et jaloux, avec un vrai/faux air... d'inspecteur Clouseau. Ma théorie est que beaucoup d'autres comédiens placés dans le rôle seraient peu crédibles, voire absolument ridicules. Pas lui, amusant dès qu'il parle, mais aussi incroyablement juste dans ses silences. Cela dit sans enlever quoi que ce soit au mérite du reste de la bande !
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Si vous voulez prolonger le plaisir...
- avec le premier opus: vous pouvez lire "L'oeil sur l'écran" et Strum.
- avec le second volet: vous irez chez... "L'oeil sur l'écran" et Strum.
- avec les deux à la fois: vous les retrouverez aussi cités chez Dasola.
10 commentaires:
Jean Rochefort nous manque, comme ses deux grands copains Noiret et Marielle, autres temps autres moeurs , autre cinéma....
Vous notez la performance de marthe Villalonga en mére abusive, performance en effet car elle n'a en réalité que deux ans d'écart avec son guy bedos de fils....
Oui, vous avez raison, CC Rider: Philippe Noiret et Jean-Pierre Marielle nous manquent aussi.
Je me dis qu'ils se sont retrouvés au paradis des blagueurs et ça me console de leur départ...
Merci pour l'anecdote sur Marthe Villalonga: je n'avais pas réalisé que l'écart était si petit !
Inaltérable, avec une bande d'acteurs formidables. Merci pour le lien, Martin.
Bonjour Martin, je les ai revus il n'y a pas longtemps, c'est toujours très sympa et puis quels bons acteurs! Bon 14 juillet.
@Strum:
De rien.
Cela m'a vraiment surpris que Jean Rochefort prenne un peu l'ascendant dans le premier volet.
Le second film est plus collectif, je trouve, mais ça n'enlève rien à la truculence des personnages.
@Dasola:
Merci. Je vois que nous sommes d'accord sur le film et cela me fait plaisir !
Quel quatuor. J'ai vu et revu ces films. Vieillots certes mais ça fonctionne encore et la diction et les tirades littéraires de Jean Rochefort sont un régal.
Il y avait aussi Christophe Bourseiller plutôt hilarant. Devenu animateur radio très prétentieux sur France Inter.
Effectivement, on peut ajouter Christophe Bourseiller, mais à côté de la bande des quatre.
Je suis allé voir la page Wikipédia du gaillard: son CV est ma foi surprenant de diversité.
Un touche à tout TRES intello et qui le fait savoir... :-) son rôle n'était pas de composition.
Je vais le laisser dans ce film. Pas spécialement envie de le retrouver ailleurs.
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