J'ai longtemps hésité avant de regarder Welcome. J'en ressentais l'envie, mais disons que l'opportunité, elle, est venue dans un moment où j'aurais plutôt eu tendance à rechercher un film de divertissement. La participation de Vincent Lindon dans l'un des deux rôles principaux m'a finalement convaincu de "faire un effort". Je ne le regrette pas...
Avant toute autre chose, je voudrais vous dire que ce film est d'abord celui d'un tout jeune acteur, Firat Ayverdi, né en 1990 et qui semble n'avoir tourné que cet unique long-métrage. Et avec quelle intensité ! Objectivement, le scénario réclamait une présence forte: Welcome s'intéresse à un très jeune Kurde arrivé en France après avoir marché pendant trois mois. Comme d'autres plus vieux que lui, le gamin rêve de passer en Angleterre et d'y retrouver la fille dont il est amoureux. Vous l'imaginez: c'est très loin d'être gagné. Attrapé dans la remorque d'un camion, l'adolescent échappe à la prison parce qu'il est mineur. Aussitôt, il échafaude un autre plan: traverser la Manche à la nage ! C'est cette idée qui va le rapprocher, petit à petit, d'un brave type fraîchement divorcé, qui se trouve être prof de natation à la piscine du coin. Lequel essayera de l'aider, tout en le détournant d'un projet évidemment très dangereux. Je vais vous laisser découvrir la suite...
Vous n'aurez pas droit aujourd'hui à une chronique dithyrambique. Welcome est bien loin d'être un excellent film, car il use et abuse parfois de nos cordes sensibles, au point de devenir larmoyant. L'interprétation des acteurs n'est pas en cause: je les ai tous trouvés très justes et j'ai notamment beaucoup aimé ce qu'Audrey Dana faisait du premier personnage féminin, à savoir une femme de bien fragilisée par la contradiction de ses sentiments ou convictions. Malgré quelques traits un peu trop appuyés, j'ai trouvé que le déroulé du scénario évitait le manichéisme et parvenait à raconter des choses profondes - bravo à ceux qui ont imaginé et donné corps à ce récit ! Le film m'a également touché au regard de l'actualité, évidemment. Neuf ans après sa sortie, rien ne paraît avoir changé (ou si peu). L'effet de ces images est démultiplié parce qu'elles abordent un drame collectif en suivant une trajectoire individuelle. Je n'en dis pas plus...
Welcome
Film français de Philippe Lioret (2009)
En dehors de ses qualités cinématographiques, je suis bien certain qu'un tel récit ne peut pas faire l'unanimité. Passons... et rappelons que d'autres films de ce blog parlent des migrations, comme Harragas ou La pirogue pour parler des plus explicites sur l'exil lui-même. Autre registre: j'ai un assez bon souvenir du malaimé Eden à l'Ouest et quelques réminiscences positives sur Inland. Et vous ? Des pistes ?
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J'avance dans mon Movie Challenge...
Eh oui ! Je coche aujourd'hui la case n°24: "C'est un film engagé".
Vous auriez envie de lire d'autres avis ?
Bonne nouvelle: vous pourrez en trouver chez Pascale, Dasola et Lui.
Avant toute autre chose, je voudrais vous dire que ce film est d'abord celui d'un tout jeune acteur, Firat Ayverdi, né en 1990 et qui semble n'avoir tourné que cet unique long-métrage. Et avec quelle intensité ! Objectivement, le scénario réclamait une présence forte: Welcome s'intéresse à un très jeune Kurde arrivé en France après avoir marché pendant trois mois. Comme d'autres plus vieux que lui, le gamin rêve de passer en Angleterre et d'y retrouver la fille dont il est amoureux. Vous l'imaginez: c'est très loin d'être gagné. Attrapé dans la remorque d'un camion, l'adolescent échappe à la prison parce qu'il est mineur. Aussitôt, il échafaude un autre plan: traverser la Manche à la nage ! C'est cette idée qui va le rapprocher, petit à petit, d'un brave type fraîchement divorcé, qui se trouve être prof de natation à la piscine du coin. Lequel essayera de l'aider, tout en le détournant d'un projet évidemment très dangereux. Je vais vous laisser découvrir la suite...
Vous n'aurez pas droit aujourd'hui à une chronique dithyrambique. Welcome est bien loin d'être un excellent film, car il use et abuse parfois de nos cordes sensibles, au point de devenir larmoyant. L'interprétation des acteurs n'est pas en cause: je les ai tous trouvés très justes et j'ai notamment beaucoup aimé ce qu'Audrey Dana faisait du premier personnage féminin, à savoir une femme de bien fragilisée par la contradiction de ses sentiments ou convictions. Malgré quelques traits un peu trop appuyés, j'ai trouvé que le déroulé du scénario évitait le manichéisme et parvenait à raconter des choses profondes - bravo à ceux qui ont imaginé et donné corps à ce récit ! Le film m'a également touché au regard de l'actualité, évidemment. Neuf ans après sa sortie, rien ne paraît avoir changé (ou si peu). L'effet de ces images est démultiplié parce qu'elles abordent un drame collectif en suivant une trajectoire individuelle. Je n'en dis pas plus...
Welcome
Film français de Philippe Lioret (2009)
En dehors de ses qualités cinématographiques, je suis bien certain qu'un tel récit ne peut pas faire l'unanimité. Passons... et rappelons que d'autres films de ce blog parlent des migrations, comme Harragas ou La pirogue pour parler des plus explicites sur l'exil lui-même. Autre registre: j'ai un assez bon souvenir du malaimé Eden à l'Ouest et quelques réminiscences positives sur Inland. Et vous ? Des pistes ?
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J'avance dans mon Movie Challenge...
Eh oui ! Je coche aujourd'hui la case n°24: "C'est un film engagé".
Vous auriez envie de lire d'autres avis ?
Bonne nouvelle: vous pourrez en trouver chez Pascale, Dasola et Lui.
4 commentaires:
Je n'ai pas aimé le personnage pleurnichard d'Audrey Dana et d'ailleurs l'histoire personnelle, sans intérêt, de Vincent aurait pu me gâcher le film.
Ce ne fut pas le cas. Il m'a bouleversée et révoltée. J'ai "vu" la Jungle de Calais en vrai. Une ignominie. Le film en parle admirablement sans pathos et chantage à l'émotion.
Je trouve ce film très fort, très bien fait et Vincent, impérial et toujours à sa place.
Je pense que l'histoire personnelle du couple est un peu trop explicite, mais je me dis qu'elle est là aussi pour justifier qu'au départ, le maître-nageur joué par Lindon soit un peu indifférent. Il a d'autres sources de préoccupation. Et en même temps, ça introduit bien l'idée qu'il se prenne d'affection pour ce jeune migrant. Par substitution, si j'ose dire.
Content de voir que, malgré ta réserve, tu as beaucoup aimé le film.
Malgré les quelques miennes, j'avais le coeur serré pendant presque tout la durée du métrage...
Bien vu pour la sorte d'indifférence de Vincent. Il n'a pas envie d'ajouter des problèmes à ses soucis...
Comme souvent dans un film de bonhommes, le personnage féminin est secondaire, caricatural et mal écrit.
Je trouve que tu exagères un peu, mais c'est un point de vue respectable.
Il est clair pour moi que, dans ce film, Audrey Dana joue un personnage secondaire.
Tu es bien sûr en droit de le déplorer.
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