Joss a décidé de nous surprendre ! Mon amie chroniqueuse m'a promis de ne rien laisser transparaître de ses futures idées de chroniques. Celle d'aujourd'hui devrait donc être la dernière dont le contenu m'aura été annoncé à l'avance. Pas d'analyse de film pour cette fois ! Joss a voulu vous parler de Johnny Hallyday. Voilà ce que ça donne...
Parler de Johnny Hallyday ici, c'est une façon de lui rendre hommage. Car acteur il fut et même… assez bon ! Et si d'aucuns n'ont pas forcément apprécié sa musique ou sa voix, c'est cette autre facette qui les a souvent interpelés, à la retrouver de film en film avec un plaisir qu'ils n'imaginaient même pas, jusqu'à ce qu'ils apprennent quelques-unes de ses belles consécrations comme le Prix Jean Gabin pour son rôle dans L'homme du train (Patrice Leconte / 2002), décroché après avoir été élu homme de l'année ! Et c'est ainsi que, de génération en génération, de film en film, on a découvert en Johnny de la veine d'acteur, un charisme, une force, qui dépassaient soudain ses seuls attraits physiques. On appelle peut-être ça le talent ?
Parler de Johnny Hallyday ici, c'est une façon de lui rendre hommage. Car acteur il fut et même… assez bon ! Et si d'aucuns n'ont pas forcément apprécié sa musique ou sa voix, c'est cette autre facette qui les a souvent interpelés, à la retrouver de film en film avec un plaisir qu'ils n'imaginaient même pas, jusqu'à ce qu'ils apprennent quelques-unes de ses belles consécrations comme le Prix Jean Gabin pour son rôle dans L'homme du train (Patrice Leconte / 2002), décroché après avoir été élu homme de l'année ! Et c'est ainsi que, de génération en génération, de film en film, on a découvert en Johnny de la veine d'acteur, un charisme, une force, qui dépassaient soudain ses seuls attraits physiques. On appelle peut-être ça le talent ?
"Je voulais faire du cinéma avant de chanter !", répéta-t-il maintes fois. Et même s'il mit du temps à accrocher à de bons films, il résista et s'y fit enfin reconnaître. Rockeur, motard, voyou, cow-boy, avec parfois plusieurs casquettes, du western spaghetti (camarguais) à la comédie potache, en passant par le style hongkongais, la carrière cinématographique de Johnny a démarré pour le moins éclectique… et l'est restée. Toujours diversifiée, mais différemment. Disons qu'il a évolué dans cet éclectisme, continuant à passer des rôles de fiction totale à ceux de sa vie (ou de ce qu'il en laissa paraître).
Tandis que sa prestation dans Les diaboliques de Henri-Georges Clouzot en 1955 n'avait consisté qu'en une simple figuration (même pas créditée au générique), comme cela lui arrivera d'ailleurs encore en 1971 dans Malpertuis de Harry Kümel, il entamait six ans plus tard un registre qui restera l'un des siens jusqu'à la fin - celui de son propre rôle. Parmi dix films dont trois documentaires, on le retrouvera héros ou rôle secondaire (parfois très secondaire), dans Dossier 1413 d'Alfred Rode, D'où viens-tu Johnny ? de Noël Howard, Cherchez l'idole de Michel Boisrond, Les poneyttes de Joël Le Moigne (resté inédit dans les salles), Treize jours en France de Claude Lelouch et François Reichenbach, 5+1 de Guy Job, J'ai tout donné de François Reichenbach, L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch à nouveau, Paparazzi d'Alain Berbérian, Mischka de Jean-François Stévenin, et bien sûr, Jean-Philippe de Laurent Tuel et Rock’n roll de Guillaume Canet il y a trois ans. Tout n'y fut pas brillant, mais lorsque Johnny s'est vraiment montré lui-même, au-delà de son aura de rockeur rebelle, il a tapé dans le mille. Et comme dit précédemment, les rôles de fiction qui lui ont été proposés ont eux aussi évolué en soixante ans.
C'est ainsi que notre Johnny national a attiré l'attention de réalisateurs étrangers comme l'Italien Sergio Corbucci avec Le spécialiste (1969), l'Américain Noël Howard avec D'où viens-tu Johhny ? (1965) ou le Hongkongais Johnnie To avec Vengeance (2009), et surtout de très grandes pointures françaises comme Costa-Gavras qui l'a fait jouer dans Conseil de famille (1986), Jean-Luc Godard dans Détective (1984, où il rencontre Nathalie Baye), Claude Lelouch dans L'aventure c’est l’aventure (1972) et l'ultime Chacun sa vie (2017), et bien sûr, pour Patrice Leconte, dans l'extraordinaire L’homme du train (2002).
Si Costa-Gavras soulignait qu'en dépit de son personnage charismatique de chanteur, Johnny rentrait vite dans la peau de ses rôles, évoquant sa démarche et ses expressions conformes au mafieux amateur, on précisera quand même que ses meilleures prestations ne l'ont jamais tenu très éloigné de celui qu'il était ou voulait être. Marin dans Malpertuis à ses débuts, il est avant tout le garçon rebelle, gentil voyou de sa jeunesse, plutôt timide, taiseux à maturité. Même s'il joue au fil des décennies sur d'autres atouts que son physique, celui-là le sert toujours avantageusement, ne serait-ce que pour donner de la force à son regard clair, à ses effets de silence. Dans L'homme du train par exemple, son personnage est basé sur l'énigme de son identité et colle impeccablement au jeu naturel de Johnny. Aurait-on pu seulement lui attribuer de longues tirades en rendant son personnage crédible ? J'ai un doute.
Si Costa-Gavras soulignait qu'en dépit de son personnage charismatique de chanteur, Johnny rentrait vite dans la peau de ses rôles, évoquant sa démarche et ses expressions conformes au mafieux amateur, on précisera quand même que ses meilleures prestations ne l'ont jamais tenu très éloigné de celui qu'il était ou voulait être. Marin dans Malpertuis à ses débuts, il est avant tout le garçon rebelle, gentil voyou de sa jeunesse, plutôt timide, taiseux à maturité. Même s'il joue au fil des décennies sur d'autres atouts que son physique, celui-là le sert toujours avantageusement, ne serait-ce que pour donner de la force à son regard clair, à ses effets de silence. Dans L'homme du train par exemple, son personnage est basé sur l'énigme de son identité et colle impeccablement au jeu naturel de Johnny. Aurait-on pu seulement lui attribuer de longues tirades en rendant son personnage crédible ? J'ai un doute.
Même dans Jean-Philippe (2006), où il joue un Johnny Halliday qui n'existe pas encore, Johnny incarne la discrétion, la force tranquille, voire la résignation. Et c'est ce qui le rend touchant, intéressant. Le mystère l'enveloppe dans tous ses meilleurs personnages, justement parce qu’il n'y surjoue jamais. Il y demeure lui-même, sûrement un être dénué de confiance absolue en soi, d'une rébellion chronique et aussi d'une grande gentillesse. Même dans les comédies, l'humour semble surgir d'au-delà de lui-même, sans rire ni même sourire. Personnellement, je l'ai beaucoup apprécié dans Jean-Philippe avec l'impayable Fabrice Luchini, et aussi dans Rock’n roll où on lui demande d'être absolument celui que l'on connaît. Et l'air de rien, il m'a vraiment amusée. Johnny se fait plaisir en faisant plaisir, assurément. Comme dans son quotidien, paraît-il, mais ça...
C'est neuf bandes sonores (chansons, musiques), 24 longs-métrages et une trentaine d'apparitions (documentaires, séries ou téléfilms).
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Merci, Joss, d'avoir fait le compte... et d'avoir écrit cette chronique !
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Merci, Joss, d'avoir fait le compte... et d'avoir écrit cette chronique !
4 commentaires:
Joli billet ! Je vous rejoins en partie car, comment expliquer que le grand public est toujours boudé les films dans lesquels Johnny Hallyday jouait ? Je me souviens de "l'homme du train " avec Jean Rochefort , un bon film ou Johnny Hallyday était très juste mais le film fut boudé par le public. Injustice .
Merci pour Joss, Jerry, et merci à vous de votre passage ici.
J'espère qu'elle aura l'occasion de vous répondre également... et de manière plus complète.
Pour ma part, je garde un souvenir flou de "L'homme du train", mais il me semble que j'avais plutôt bien aimé.
Oui OX Jerry, le public avait boudé L'Home du Train à sa sortie, mais depuis, le film avait fait son chemin... Puis vint le moment où il était tellement à sa place, le Johnny, que certains évoquèrent un coup du "hasard", ou encore la présence de Rochefort pour presque sauver le tout (tout juste si on n'accusait pas Johnny d'avoir sali un peu la bobine !). Bref, coup de hasard, présence magnifique de Jean Rochefort, le résultat en a finalement fait un long-métrage de référence, une réalisation sublime, intemporelle. Qui mieux que Johnny aurait tenu le rôle ?... Quant à Martin, il faut qu'il le revoie dare-dare, c'est sûr.
J'ai tellement de films avec Jean Rochefort à VOIR !
Mais oui, d'accord, il est possible que je revoie celui-là, un jour ou l'autre.
Tu le défends bien !
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