Jean Rochefort porte magnifiquement le perfecto. Vous pourrez aisément le vérifier si, comme moi l'autre jour, vous regardez L'homme du train, film français de Patrice Leconte sorti en 2002. Ledit perfecto appartient en fait à Johnny Hallyday. Je ne raconterai pas comment il passe des épaules de l'un à celles de l'autre. La scène concernée pourrait résumer tout le film: en somme, Jean se rêve Johnny. D'ailleurs, l'inverse est probablement vrai. L'idée se tient...
Bon, d'accord, on est au cinéma. Je dirais donc que Manesquier voudrait bien échanger sa vie avec celle de Milan (et inversement). Manesquier, c'est ce brave prof de français solitaire, que le hasard place sur la route de Milan, braqueur de banques du genre mutique. Une aspirine et un hôtel fermé plus loin, les deux hommes commencent à s'apprivoiser. Il y a derrière tout ça une intrigue policière, mais elle est si sommaire que j'affirme sans remords que L'homme du train vaut surtout le détour pour son duo d'acteurs.
Johnny Hallyday est très bien: on le sent à l'aise dans ce rôle peu bavard d'un homme revenu de tout et pour lequel la vie ne mène nulle part. Son côté "gros dur aux muscles fatigués" correspond parfaitement à son personnage. J'ai beau réfléchir, je ne vois personne d'autre que lui capable d'endosser le perfecto de Milan. Enfin, si, bien sûr: Jean Rochefort ! Ce qui n'est qu'une péripétie scénaristique donne au fond la mesure du talent de ce vieux monsieur. Franchement, j'ai une profonde admiration pour lui ! Objectivement, son rôle est cousu main: Manesquier, c'est l'homme mûr resté enfant. Qui d'autre pourrait incarner ce personnage ambivalent avec autant de justesse ? J'ai beau chercher, je ne vois pas. Derrière la caméra, Patrice Leconte signe un film sans surprise. Mais vraiment, sur ce coup, son sens du casting fait merveille.
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