Je n'ai réalisé que tardivement qu'avec ce nouveau film, je proposais de découvrir, après celui d'avant-hier, un autre long-métrage tourné par un Britannique aux États-Unis. Tiens ! Dans les deux cas, il s'agit d'ailleurs d'une première tentative d'expatriation. Les ressemblances s'arrêtent là. L'heure est venue pour que j'évoque American honey...
Un constat: certains cinéastes européens venus trouver en Amérique un nouveau terrain de jeu semblent fascinés par les grands espaces. Posé sur un film, leur enthousiasme est parfois très communicatif ! Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, l'Anglaise Andrea Arnold fait presque de la route un personnage, en embarquant une vaste troupe de jeunes dans un long périple en minibus. Un voyage et une dérive. American honey pose sa caméra sur Star, jeune femme en rupture familiale, pour ne jamais plus la lâcher. Visiblement issue d'un milieu pauvre, elle ne résiste pas à la tentation de la fuite et s'embarque avec d'autres ados, pour vendre des magazines à travers tout le pays.
Andrea Arnold, dit-on, s'est appuyé sur des faits réels pour inventer cette bande tapageuse, autonome sans doute, mais très fragile aussi. J'aime autant vous le dire: avec ces gosses, vous n'allez pas rigoler ! En revanche, si vous parvenez à vous attacher à Star, la suivre devrait vous plaire (ou au moins vous intéresser). Avec des bémols. American honey n'est pas un film "confortable". L'obstacle premier qu'il pose au spectateur potentiel est celui de sa longueur: il dure deux heures tellement passées qu'elles arrivent presque à trois. Ensuite, il y a la forme: pas mal de caméra portée et de musique rap. Si vous suivez le mouvement, l'énergie brute dégagée par les acteurs pourrait vous emballer. Pour info, la plupart sont des amateurs ! Parfois, le film prend ainsi l'allure d'un documentaire saisi sur le vif. D'ailleurs, à la réflexion, c'est peut-être même sa première qualité. Maintenant, je comprends très bien qu'on puisse rester indifférent...
Bien qu'il ait su faire parler de lui au moment de sa sortie, le film n'est pas parvenu à faire autre chose qu'un flop au box-office français, ne parvenant même pas à vendre... 40.000 pauvres tickets. Faut-il le reconsidérer ? Oui car, sans être incontournable, il recèle assez de qualités pour mériter mieux que ce parfait dédain. C'est dit !
American honey
Film anglo-américain d'Andrea Arnold (2016)
Pas vraiment une déception, donc, mais disons une semi-satisfaction. J'attends - beaucoup ! - mieux encore d'un autre film sur des jeunes en cavale sur la route: La balade sauvage (Terrence Malick / 1973). Dans le genre, j'en suis resté à Spring breakers et c'était très faible. On m'a conseillé Larry Clark, maître contesté que je veux découvrir. Avant cela, je repense au malaimé Paranoid Park de Gus van Sant...
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Et si j'avançais aussi mon Movie Challenge ?
C'est possible en catégorie n°21: "Le film a été primé à Cannes". Précision: il a reçu le Prix du jury en 2016, lequel jury était alors placé sous la présidence du réalisateur australien George Miller. Je relève que c'est en fait le troisième trophée de ce type pour Andrea Arnold en... trois participations, après Red road (2006) et Fish tank (2009).
Me reste-t-il un petit lien à vous proposer ?
Oui ! Celui du blog de Tina, qui est assez vite passée à autre chose.
Un constat: certains cinéastes européens venus trouver en Amérique un nouveau terrain de jeu semblent fascinés par les grands espaces. Posé sur un film, leur enthousiasme est parfois très communicatif ! Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, l'Anglaise Andrea Arnold fait presque de la route un personnage, en embarquant une vaste troupe de jeunes dans un long périple en minibus. Un voyage et une dérive. American honey pose sa caméra sur Star, jeune femme en rupture familiale, pour ne jamais plus la lâcher. Visiblement issue d'un milieu pauvre, elle ne résiste pas à la tentation de la fuite et s'embarque avec d'autres ados, pour vendre des magazines à travers tout le pays.
Andrea Arnold, dit-on, s'est appuyé sur des faits réels pour inventer cette bande tapageuse, autonome sans doute, mais très fragile aussi. J'aime autant vous le dire: avec ces gosses, vous n'allez pas rigoler ! En revanche, si vous parvenez à vous attacher à Star, la suivre devrait vous plaire (ou au moins vous intéresser). Avec des bémols. American honey n'est pas un film "confortable". L'obstacle premier qu'il pose au spectateur potentiel est celui de sa longueur: il dure deux heures tellement passées qu'elles arrivent presque à trois. Ensuite, il y a la forme: pas mal de caméra portée et de musique rap. Si vous suivez le mouvement, l'énergie brute dégagée par les acteurs pourrait vous emballer. Pour info, la plupart sont des amateurs ! Parfois, le film prend ainsi l'allure d'un documentaire saisi sur le vif. D'ailleurs, à la réflexion, c'est peut-être même sa première qualité. Maintenant, je comprends très bien qu'on puisse rester indifférent...
Bien qu'il ait su faire parler de lui au moment de sa sortie, le film n'est pas parvenu à faire autre chose qu'un flop au box-office français, ne parvenant même pas à vendre... 40.000 pauvres tickets. Faut-il le reconsidérer ? Oui car, sans être incontournable, il recèle assez de qualités pour mériter mieux que ce parfait dédain. C'est dit !
American honey
Film anglo-américain d'Andrea Arnold (2016)
Pas vraiment une déception, donc, mais disons une semi-satisfaction. J'attends - beaucoup ! - mieux encore d'un autre film sur des jeunes en cavale sur la route: La balade sauvage (Terrence Malick / 1973). Dans le genre, j'en suis resté à Spring breakers et c'était très faible. On m'a conseillé Larry Clark, maître contesté que je veux découvrir. Avant cela, je repense au malaimé Paranoid Park de Gus van Sant...
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Et si j'avançais aussi mon Movie Challenge ?
C'est possible en catégorie n°21: "Le film a été primé à Cannes". Précision: il a reçu le Prix du jury en 2016, lequel jury était alors placé sous la présidence du réalisateur australien George Miller. Je relève que c'est en fait le troisième trophée de ce type pour Andrea Arnold en... trois participations, après Red road (2006) et Fish tank (2009).
Me reste-t-il un petit lien à vous proposer ?
Oui ! Celui du blog de Tina, qui est assez vite passée à autre chose.
4 commentaires:
J'avais aimé les 2 premiers mais pas vu celui ci qui ne me tente guère.
Je n'ai pas compris: 2 heures tellement passées...
Je n'ai aucune curiosité pour Larry Clark. J'ai l'impression que son cinéma ne cherche qu'à choquer : drogue sexe inceste et la jeunesse a la dérive qu'il dépeint. Pas envie du tout.
Grosso merdo on a le même avis.
(oh lala Spring Breakers, je hais ce film profondément).
@Pascale:
Je peux comprendre que le film ne te tente guère.
Andrea Arnold reste cependant une cinéaste aventureuse, ce que je porte à son crédit.
Les deux heures passées le sont largement. C'est vrai que ma formule est alambiquée.
Larry Clark ne figure pas parmi mes priorités, mais je verrai un de ces films à l'occasion.
Je veux simplement me faire une petite idée de son cinéma. Mais d'autres passeront d'abord !
@Tina:
Oui, il semble que nos opinions soient partagées. Que ce soit sur ce film ou sur "Spring breakers".
Cela dit, "American honey" me parait quand même nettement plus respectueux de ses personnages.
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