mercredi 22 novembre 2017

Le casse du siècle ?

On croyait Steven Soderbergh perdu pour le cinéma. Ses réussites télévisuelles récentes ne l'ont finalement pas empêché de revenir joyeusement vers le grand écran, histoire de nous offrir une histoire de braquage sympatoche: Logan lucky. L'Amérique profonde continue d'inspirer les auteurs... et nous revoilà embarqués chez les rednecks !

Dans l'État rural et montagneux de Virginie occidentale, les Logan traînent une fâcheuse réputation de poissards. Jimmy vient de perdre son boulot de mineur à cause d'une blessure non-déclarée. Clyde, lui, exerce comme serveur dans un bar quelconque, assez habile toutefois pour travailler d'une seule main depuis qu'il a perdu l'autre en Irak. Vous l'aurez vite compris: le contexte social est franchement éloigné de ce qu'il pourrait être dans une grande métropole comme New York. Logan lucky dépeint joliment une petite communauté humaine ordinaire, se garde de toute ironie, mais ne se prive pas des effets bénéfiques d'un humour ravageur. Concrètement, dès que les frangins se lancent dans les préparatifs de leur casse XXL, une galerie de bras cassés apparaît pour leur servir de complices. Le principal associé potentiel a très bonne réputation comme voleur, mais un problème demeure: il est in-car-cé-ré. Je vais vous laisser découvrir la suite...

Sur fond de course automobile à Plouc-Land, le récit s'avère ludique dans sa façon de mélanger les genres. J'ai trouvé convaincant le duo formé par Channing Tatum et Adam Driver en Pieds nickelés (ou pas). Le personnage le plus réussi du film revient malgré tout à un acteur que je n'aurais pas cru capable d'une telle autodérision: Daniel Craig est tordant dans son costume de taulard aux cheveux ras et blonds peroxydés - et donc en antithèse parfaite de James Bond, en fait. Citer aussi la part de Katie Holmes, Hilary Swank ou Seth MacFarlane dans ce délire risquerait de m'emmener trop loin dans le dévoilement des surprises: je vais donc m'arrêter là. Il est tout à fait possible d'ailleurs que vous ne compreniez pas tout à Logan lucky. Tant pis ! Plutôt qu'un film à suspense, je crois que Steven Sodebergh a voulu proposer un divertissement haut en couleurs. Le pari me paraît gagné sur le plan formel et une suite serait envisageable, sauf que le public américain n'a pas suivi, dit-on. C'est un peu dommage, à mon sens. Sans doute que le mieux est de ne pas prendre cela trop au sérieux...

Logan lucky
Film américain de Steven Soderbergh (2017)

Le cinéaste est un petit malin: il nous a livré ici une réussite incontestable, mais n'a pas vraiment forcé son talent (qu'il a grand). Pour tout vous dire, sur un thème similaire, on reste à des kilomètres du tournage au cordeau de Comancheria, par exemple. On passera probablement très vite à autre chose, par conséquent, et sans regret. Plus sombre, un film comme Shotgun stories pourra prendre le relais.

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Vous voulez encore du pop-corn ?

Très bien: vous en trouverez - notamment - chez Pascale et Dasola.

8 commentaires:

dasola a dit…

Bonjour Martin, j'ignorais que le film n'avait pas marché aux USA, c'est trop subtil (et trop lent) pour eux. Il aurait pu être réalisé par les frères Coen. Sympa. Bonne fin d'après-midi.

Pascale a dit…

L'humour des américains dans les films cest bite couille caca prout.
J'ai déjà vu la BA plusieurs d'un film de filles genre le weekend qui part en vrille... qui va sortir. Ça va cartonner. Sans moi.

Ces Logan sont TORDANTS.

Martin a dit…

@Dasola:

Pour tout dire, j'ai l'impression que le public américain n'est pas le seul à bouder.
Il semblerait que les résultats du film en France ne soient pas fameux non plus. Hum hum...

Bon, il sera tout de même rentabilisé, mais ce ne sera pas un carton, voilà tout.
Et je dois t'avouer qu'à mon humble avis, ça reste tout de même un cran en-dessous des Coen.

Martin a dit…

@Pascale:

C'est vrai que l'humour des Américains n'est pas toujours tordant.
Mais avons-nous, nous autres Frenchies, des leçons à donner ? Pas sûr.

Bon... pour le spectateur, le tout est de bien choisir. Tu sais faire.
Ah là là ! Ces BA de films bidons répétées en boucle. Un vrai cauchemar !

Pascale a dit…

Non chez nous nous avons Kev Adams (et pas seumement) qui pourrait être la muse de Judd Appatow :-)

Je trie effectivement, de plus en plus d'ailleurs (contrairement à ce qu'on me dit souvent, je ne vois pas tout..) mais depuis 15 jours quelle avalanche de films moyens (sauf Le musée...). Même Marvin ne m'a pas transportée bien loin...

Je vais tenter le film hongrois du moment.

Martin a dit…

"Marvin" me fait penser à "Billy Elliot". Pas envie d'une redite.
J'espère en tout cas que ce "Logan lucky" annonce un vrai retour de Steven Soderbergh.

Pascale a dit…

Ah Marvin n'a rien à voir... enfin si, c'est un jeune qui va sortir de son milieu mais c'est le seul point commun. Billy aime sa famille.

Martin a dit…

D'accord. Ce n'est pas le sujet de la chronique, mais d'accord.