vendredi 21 octobre 2016

Privée de sortie

"Un monstre peut avoir plusieurs visages": c'est la phrase d'accroche portée sur l'affiche de 10 Cloverfield Lane. Il vaut mieux voir le film que lire ma chronique du jour pour savoir si sa promesse est tenue. Soucieux de ne pas trop en dévoiler, je peux tout de même vous dire que je l'ai trouvé sympa. Un vrai plaisir de minuit passé... ambiance !

Un mot sur le contexte précis de cette découverte: avec les films évoqués lundi et mercredi, 10 Cloverfield Lane aura été le troisième que j'ai vu dans une salle de cinéma, à l'occasion d'une "horror night". Sans doute est-il mieux que je souligne qu'il ne m'a pas plus fait peur que les deux qui l'ont précédé. J'ai cependant bel et bien su accrocher à cette histoire, correctement racontée à défaut d'être très originale. Tout commence quand Michelle, une jolie jeune femme, se prépare rapidement à quitter l'appartement de son petit ami, avec qui elle va rompre. Quelque temps plus tard, la belle est victime d'un accident routier: après une phase d'inconscience, elle se réveille dans un lieu inconnu aux airs de bunker, sous perfusion et... enchaînée au mur. Elle rencontre alors celui qui pourrait être son geôlier, Howard. L'intéressé a une bien mauvaise nouvelle: il est impossible de rallier le monde extérieur, qu'une apocalypse bactériologique a ravagé ! Conclusion: en dépit des apparences, Howard aurait sauvé Michelle. De là à conclure qu'il est devenu le garant de sa survie, il y a un pas...

Habile, le récit s'appuie sur cette ambigüité, qui est ainsi la source principale des rebondissements. Bien sûr, très vite, la jeune héroïne s'interroge sur les motivations de son ange gardien autoproclamé. Parce qu'elle ne parvient pas à le croire sur parole, elle souhaite vérifier par elle-même la véracité de ses dires. Bref, elle veut sortir ! Y arrivera-t-elle ? C'est à vous de le découvrir, si ce n'est déjà fait. Quant à moi, j'entamerai mon analyse formelle en louant les qualités esthétiques du long-métrage. Le décor de ce huis-clos m'a paru convaincant: je suis entré dans cette histoire sans réelle difficulté. Pour apprécier la suite, il convient de laisser ses réflexes d'incrédulité au vestiaire et de ne jamais réfléchir au réalisme des situations présentées. 10 Cloverfield Lane est un divertissement, point barre. Avec quelques bouts de ficelle, il se montre capable de tisser une toile scénaristique qui, longtemps, parvient à conserver un coup d'avance sur nos perceptions. D'aucuns pourraient juger la fin rocambolesque. Moi, parce qu'elle est ouverte, je me suis imaginé la suite - bonheur !

10 Cloverfield Lane
Film américain de Dan Trachtenberg (2016)

Bon... il est temps, je crois, que j'évoque une petite controverse liée au film. Peut-être en avez-vous vu un autre: le fameux Cloverfield. On glose beaucoup sur la similarité des titres, ce qui est logique quand on sait que les deux longs-métrages ont un producteur commun: J. J. Abrams. Y a-t-il publicité mensongère pour le second ? Certains l'ont dit, mais je ne suis pas de leur avis: j'ai aimé les deux !

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Vous verrez: le film suscite des réactions contrastées...
Vous pouvez par exemple le vérifier auprès de 2flics et Princécranoir.

2 commentaires:

princécranoir a dit…

Comme tu le sais, je n'ai pas été particulièrement emballé par ce démarquage claustro de "Cloverfield". C'est surtout la prestation d'acteurs m'a aidé à rester en surface dans cette grande brasse dans le vide.

Martin a dit…

"Grande brasse dans le vide"... je trouve l'expression sévère. En fait, sachant que j'ai vu le film quelques mois après sa sortie en salles, j'avais eu le temps de lire à droite et à gauche qu'il se démarquait de "Cloverfield". Je crois que c'est ce qui explique que je ne suis pas vraiment déçu.

Après, bon, ça reste un p'tit film de geeks, hein ?