Il ne faut pas désespérer de la jeunesse: c'est l'un des messages positifs qu'envoie un film sorti en fin d'année dernière, Les héritiers. Adapté d'une histoire vraie, ce long-métrage met en scène une classe de seconde dans un lycée de la banlieue parisienne. Elle est montrée d'abord comme un simple regroupement des plus mauvais élèves. Toute ressemblance avec la réalité scolaire n'est donc pas fortuite...
Entre les mains d'une dénommée Mme Guéguen, ces filles et garçons vont finalement se lancer dans une participation au Concours national de la résistance et de la déportation. Cette initiative officielle existe depuis 1961 pour permettre à tous les jeunes de France de confronter leurs opinions et travaux pédagogiques autour d'une thématique donnée. Dans le film, en l’occurrence, il s'agit d'évoquer la place qu'occupaient les enfants et adolescents au sein du système concentrationnaire nazi. Les héritiers montre alors intelligemment combien ce sujet d'étude échappe très largement à ceux à qui il est proposé. Sans angélisme, ce n'est que petit à petit que le scénario montre une classe motivée, dopée par une enseignante aux vertus pédagogiques affirmées - dans le rôle, Ariane Ascaride est très juste.
Le long-métrage est plein de qualités, mais a aussi quelques défauts. Belle mosaïque de portraits, il montre un peu de la vie extra-scolaire des protagonistes, permettant aux spectateurs de mieux s'identifier aux personnages et/ou de les juger crédibles. Il est dommage cependant qu'une fois les "troupes" enfin au travail, la caméra cesse soudain d'observer leur cadre social et familial. On en oublie presque que le projet de Mme Guéguen a aussi suscité rejet et scepticisme. Cela dit, je comprends très bien les impératifs d'une vision optimiste et républicaine: il y a des polémiques possibles que Les héritiers évitent ou laissent à d'autres auteurs. Ici, et plus que les images d'ailleurs, j'ai apprécié un montage dynamique, qui rend bien compte du potentiel de ces adultes en devenir. Une leçon pour tout le monde.
Les héritiers
Film français de Marie-Castille Mention-Schaar (2014)
Être et avoir, Entre les murs, L'esquive... il y a plusieurs films français sur l'apprentissage de la citoyenneté à l'école, mais je n'ai vu aucun des trois que je viens de citer. Je dois dire aussi que j'espère que celui d'aujourd'hui sera montré à un public beaucoup plus large que celui des ados: il n'y a pas de bon âge pour être "impliqué". L'enjeu dépasse bien celui d'un long-métrage comme Le péril jeune...
----------
Il peut être fier de lui...
Ahmed Dramé, un comédien du film, est aussi l'un des co-scénaristes. En 2009, il appartenait à la classe du lycée Léon Blum de Créteil présentée dans le long-métrage. Il aura 22 ans le 2 avril prochain.
Si vous voulez en savoir plus...
"Sur la route du cinéma" livre également une appréciation positive. "Le blog de Dasola" se montre (un peu) plus nuancé.
Entre les mains d'une dénommée Mme Guéguen, ces filles et garçons vont finalement se lancer dans une participation au Concours national de la résistance et de la déportation. Cette initiative officielle existe depuis 1961 pour permettre à tous les jeunes de France de confronter leurs opinions et travaux pédagogiques autour d'une thématique donnée. Dans le film, en l’occurrence, il s'agit d'évoquer la place qu'occupaient les enfants et adolescents au sein du système concentrationnaire nazi. Les héritiers montre alors intelligemment combien ce sujet d'étude échappe très largement à ceux à qui il est proposé. Sans angélisme, ce n'est que petit à petit que le scénario montre une classe motivée, dopée par une enseignante aux vertus pédagogiques affirmées - dans le rôle, Ariane Ascaride est très juste.
Le long-métrage est plein de qualités, mais a aussi quelques défauts. Belle mosaïque de portraits, il montre un peu de la vie extra-scolaire des protagonistes, permettant aux spectateurs de mieux s'identifier aux personnages et/ou de les juger crédibles. Il est dommage cependant qu'une fois les "troupes" enfin au travail, la caméra cesse soudain d'observer leur cadre social et familial. On en oublie presque que le projet de Mme Guéguen a aussi suscité rejet et scepticisme. Cela dit, je comprends très bien les impératifs d'une vision optimiste et républicaine: il y a des polémiques possibles que Les héritiers évitent ou laissent à d'autres auteurs. Ici, et plus que les images d'ailleurs, j'ai apprécié un montage dynamique, qui rend bien compte du potentiel de ces adultes en devenir. Une leçon pour tout le monde.
Les héritiers
Film français de Marie-Castille Mention-Schaar (2014)
Être et avoir, Entre les murs, L'esquive... il y a plusieurs films français sur l'apprentissage de la citoyenneté à l'école, mais je n'ai vu aucun des trois que je viens de citer. Je dois dire aussi que j'espère que celui d'aujourd'hui sera montré à un public beaucoup plus large que celui des ados: il n'y a pas de bon âge pour être "impliqué". L'enjeu dépasse bien celui d'un long-métrage comme Le péril jeune...
----------
Il peut être fier de lui...
Ahmed Dramé, un comédien du film, est aussi l'un des co-scénaristes. En 2009, il appartenait à la classe du lycée Léon Blum de Créteil présentée dans le long-métrage. Il aura 22 ans le 2 avril prochain.
Si vous voulez en savoir plus...
"Sur la route du cinéma" livre également une appréciation positive. "Le blog de Dasola" se montre (un peu) plus nuancé.
6 commentaires:
J'ai peur que ça ressemble à Entre les murs, que j'ai détesté...
Un flop si j'en crois le box-office.
Pas client de ttes façons.
@Chonchon:
Je ne peux pas te dire: j'ai "Entre les murs" en DVD, mais je ne l'ai pas encore regardé. Partie remise...
Ici, même si rien ne me permet d'en être sûr, je pense qu'il y a au moins une scène avec un vieux monsieur qui te plairait beaucoup.
@Ronnie:
Quels sont les chiffres dont tu disposes ? C'est vraiment dommage qu'il n'ait pas rencontré un public plus nombreux. Cela dit, je peux comprendre - et admettre - que ça ne te tente pas.
Bonsoir Martin, merci pour le lien. Sur un tel sujet, j'aurais vraiment préféré un documentaire vu que c'est tiré de la réalité. Bonne soirée.
Bonsoir Dasola. Je comprends ton point de vue, mais je trouve ça bien aussi que ce soit un film. Peut-être que ça aurait été plus compliqué de tourner avec les gamins, à l'époque, et/ou que la prof préférait rester discrète.
Le truc bien aussi, je trouve, c'est justement, comme je le souligne à la fin de ma chronique, qu'un des acteurs est l'un des élèves concernés par cette drôle d'aventure pédagogique. Il est parvenu à faire sa place au cinéma.
Enregistrer un commentaire