Je ne sais pas si c'est lié à la faiblesse de leur cote de confiance publique, mais c'est un fait: au cinéma, les films sur les journalistes sont relativement rares. Veronica Guerin en est-il vraiment un ? Bonne question. Il tourne bel et bien autour de l'univers de la presse écrite et il a de fait une femme reporter pour personnage principal. Irlandaise, l'intéressée enquête sur les activités à peine clandestines de quelques vilains garçons, portés sur le trafic de drogue. Au coeur de ses sources: un jeune flic quelque peu frustré par l'inefficacité répressive des services de police et un truand de moindre envergure. Terrain glissant, évidemment, où les dérapages se payent comptant.
Quand j'ai appris les bases du métier, comme mes petits camarades d'école, j'ai souvent entendu parler d'objectivité. Veronica Guerin dresse le portrait d'une femme engagée dans un combat, reflet d'autant plus crédible que la journaliste a existé et même été abattue dans des circonstances obscures. Pour l'objectivité, on repassera, non sans avoir constaté que le scénario prenait quelques petites libertés avec l'histoire qui s'est déroulée dans le Dublin des années 90. L'important n'est pas là. Plutôt qu'à illustrer précisément les rouages d'une rédaction et expliquer comment une professionnelle peut mener une investigation sur des sujets aussi difficiles, le film s'attache d'abord à évoquer une situation sociale très détériorée et l'opiniâtreté qu'une enquêtrice met à la relater. C'est vrai que le long-métrage s'avère du coup un peu tire-larmes. C'est pour moi sa seule limite réelle. Je vois mal pourtant comment il aurait pu en être autrement. Malgré quelques imperfections, il sait dire des choses intéressantes.
Cela ne surprendra mes plus fidèles lecteurs: à mes yeux, l'atout numéro 1 du film reste la présence de Cate Blanchett dans le rôle principal. La belle Australienne échappe généralement aux critiques émises à l'égard du long-métrage lui-même. Son jeu tout en retenue fonctionne bien avec son personnage: il est probable qu'avant même de tourner, la comédienne se soit largement documentée sur celle dont elle endosse le costume - c'est ce qu'elle soulignait à l'époque pendant les interviews promotionnelles. Dans un souci de réalisme évident, les (rares) artistes non-irlandais qui ont planché sur le film ont choisi de tourner avec des acteurs-sosies des réels protagonistes de cette histoire vraie. Même si une partie des décors a été créée spécialement pour l'occasion, le tournage a eu lieu à Dublin, la ville venant renforcer ce sentiment d'authenticité. Veronica Guerin manque parfois de profondeur et pêche par quelques facilités hollywoodiennes. Il présente toutefois le mérite de rouvrir une page douloureuse des médias, sans pour autant oublier qu'il en existe d'autres. Pas de suspense là-dedans, mais une certaine distinction.
Veronica Guerin
Film américano-irlandais de Joel Schumacher (2003)
Lors de mon habituelle recherche sur les à-côtés du film, j'ai appris qu'un autre avait été tiré de cette histoire. Au vu de la bande annonce, When the sky falls - sans rapport avec James Bond - serait beaucoup plus tourné vers l'action que la réflexion. La journaliste "vedette" y a d'ailleurs changé de nom et s'appelle Sinead Hamilton. Maintenant, si vous cherchez un bon film sur le fonctionnement régulier des médias, je conseille plutôt Good night, and good luck.
Quand j'ai appris les bases du métier, comme mes petits camarades d'école, j'ai souvent entendu parler d'objectivité. Veronica Guerin dresse le portrait d'une femme engagée dans un combat, reflet d'autant plus crédible que la journaliste a existé et même été abattue dans des circonstances obscures. Pour l'objectivité, on repassera, non sans avoir constaté que le scénario prenait quelques petites libertés avec l'histoire qui s'est déroulée dans le Dublin des années 90. L'important n'est pas là. Plutôt qu'à illustrer précisément les rouages d'une rédaction et expliquer comment une professionnelle peut mener une investigation sur des sujets aussi difficiles, le film s'attache d'abord à évoquer une situation sociale très détériorée et l'opiniâtreté qu'une enquêtrice met à la relater. C'est vrai que le long-métrage s'avère du coup un peu tire-larmes. C'est pour moi sa seule limite réelle. Je vois mal pourtant comment il aurait pu en être autrement. Malgré quelques imperfections, il sait dire des choses intéressantes.
Cela ne surprendra mes plus fidèles lecteurs: à mes yeux, l'atout numéro 1 du film reste la présence de Cate Blanchett dans le rôle principal. La belle Australienne échappe généralement aux critiques émises à l'égard du long-métrage lui-même. Son jeu tout en retenue fonctionne bien avec son personnage: il est probable qu'avant même de tourner, la comédienne se soit largement documentée sur celle dont elle endosse le costume - c'est ce qu'elle soulignait à l'époque pendant les interviews promotionnelles. Dans un souci de réalisme évident, les (rares) artistes non-irlandais qui ont planché sur le film ont choisi de tourner avec des acteurs-sosies des réels protagonistes de cette histoire vraie. Même si une partie des décors a été créée spécialement pour l'occasion, le tournage a eu lieu à Dublin, la ville venant renforcer ce sentiment d'authenticité. Veronica Guerin manque parfois de profondeur et pêche par quelques facilités hollywoodiennes. Il présente toutefois le mérite de rouvrir une page douloureuse des médias, sans pour autant oublier qu'il en existe d'autres. Pas de suspense là-dedans, mais une certaine distinction.
Veronica Guerin
Film américano-irlandais de Joel Schumacher (2003)
Lors de mon habituelle recherche sur les à-côtés du film, j'ai appris qu'un autre avait été tiré de cette histoire. Au vu de la bande annonce, When the sky falls - sans rapport avec James Bond - serait beaucoup plus tourné vers l'action que la réflexion. La journaliste "vedette" y a d'ailleurs changé de nom et s'appelle Sinead Hamilton. Maintenant, si vous cherchez un bon film sur le fonctionnement régulier des médias, je conseille plutôt Good night, and good luck.
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