mardi 9 juillet 2013

La chasse au voleur

Voir ou revoir de vieux classiques sur grand écran est un plaisir rare. J'admets volontiers laisser passer quelques opportunités. Si j'ai saisi celle de me frotter à La main au collet, c'est parce que je voulais découvrir le film depuis un bon moment. Je me suis dit qu'il serait dommage de rater l'occasion de l'apprécier à Monaco, là où, à peine deux ans plus tard, la comédienne Grace Kelly allait devenir princesse. Les cinéphiles auront sans doute déjà compris que mon impression était d'autant plus présente que le long-métrage montre la Principauté et les villages français voisins. Autant de lieux que je connais bien...

La main au collet nous ramène presque 60 ans en arrière. Le héros du film est un ancien voleur de bijoux, qui coule des jours heureux dans une somptueuse villa bordant la Méditerranée. Désormais rangé des affaires, John Robie voit sa sérénité troublée: un autre croqueur de diamants dévalise les riches propriétaires des alentours et utilise les mêmes méthodes que le mauvais sujet repenti. Robie décide donc de mener sa propre enquête pour confondre l'usurpateur, démontrer son innocence et retrouver enfin la tranquillité de sa retraite dorée. Cary Grant est très bien dans ce rôle: pour le lui confier, on dit d'ailleurs qu'Alfred Hitchcock l'aurait également sorti d'une période d'inactivité. Le maître du suspense et son complice s'accordent ainsi pour la troisième de leurs quatre collaborations. Le long-métrage n'atteint pourtant pas la popularité d'autres oeuvres hitchcockiennes. Et le glamour l'emporte franchement sur toute considération policière.

Non dénué parfois d'une certaine ambiguïté, l'intérêt qu'Hitch portait à ses comédiennes n'est plus à démontrer. Grace Kelly en est ici aussi à son troisième (et dernier) film avec le réalisateur. Sous le soleil monégasque, sa lumineuse beauté est mieux que justifiée: elle est tout simplement à sa place. Ce qui peut surprendre, c'est la nature même de la relation qu'elle développe avec Cary Grant: à 26 ans seulement, la belle mène le jeu de la séduction, à son propre tempo. D'un bout à l'autre du film, elle est l'initiatrice, celle qui finit toujours par obtenir ce qu'elle veut. Le double sens des dialogues qui lui sont offerts rendent son jeu mutin et assez jubilatoire. La main au collet mérite ainsi le détour pour la vraie liberté de son humour. On notera aussi que le film a reçu un Oscar pour sa photographie, récompense je crois méritée. Fidèle à mes marottes, j'ai apprécié la magnificence de ses costumes et son petit côté rétro. Une belle découverte, oui.

La main au collet
Film américain d'Alfred Hitchcock (1955)

Amis lecteurs francophones, vous apprendrez peut-être avec plaisir que la distribution compte quelques comédiens nationaux, à l'image notamment de Brigitte Auber et Charles Vanel - on entend d'ailleurs quelques mots de notre belle langue. Je vous laisse découvrir seuls pourquoi j'ai utilisé une photo de chat. Et si vous souhaitez connaître d'autres Hitch, mon index des réalisateurs vous aidera à les choisir...

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C'est un fait: le film ne convainc pas tout le monde...
Vous le constaterez notamment chez mes amis de "L'oeil sur l'écran".

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