Elle m'a saisi sans préavis, un soir où je ne savais pas exactement comment occuper mes heures de veille après avoir dîné. J'ai eu l'envie soudaine de revoir Le secret de Brokeback Mountain. Je crois bien me souvenir que c'est ma mère qui m'a offert le DVD, il y a de cela une demi-douzaine d'années au moins. L'histoire que le film raconte commence en 1963. Ennis del Mar et Jack Twist sont deux Américains sans ressource, tous deux âgés d'une vingtaine d'années. Ils font connaissance en étant embauchés pour garder des moutons. Ils vont alors... tomber amoureux l'un de l'autre. C'est même le sujet du film.
L'intrigue se déroule sur vingt ans. Nous sommes invités à voir comment les sentiments d'Ennis et Jack évoluent au fil du temps et, concrètement, quels ravages ils opèrent en eux et autour d'eux. Notez que le titre français est explicite: Le secret de Brokeback Mountain indique clairement que les deux hommes entendent garder le silence sur la nature de ce qui les unit. Ils souhaitent même d'abord l'oublier eux-mêmes. Bref, je ne vais pas tout vous raconter, mais il est clair que ça ne se passera pas aussi simplement. Le film dément l'adage selon lequel on peut vivre heureux en vivant caché. J'ai envie de dire que les deux comédiens, le regretté Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, démontrent à la fois de la pudeur et de l'engagement face à ce thème difficile. J'ajoute que la caméra de Ang Lee leur rend service. J'ai eu l'impression qu'ils sont les seuls à ne pas trop "vieillir" physiquement dans le film. Et je me suis demandé si ce n'était pas un choix artistique pour symboliser l'inaltérabilité de leurs sentiments. Bref...
Ce que je trouve remarquable dans cette histoire, adaptée d'ailleurs de la nouvelle d'une dénommée Annie Proulx, c'est son absence totale de manichéisme. Certes, sans équivoque possible, le scénario suscite une empathie pour Ennis et Jack. Pour autant, les autres personnages ne sont pas tous d'infâmes salops qui les empêchent de s'aimer librement. Comme peut-être toute relation amoureuse parallèle cachée, celle-ci enferme un potentiel de destruction. La souffrance contamine donc d'autres personnages que les deux protagonistes principaux. C'est le sens que je prête à la seconde image que j'ai choisie pour illustrer ma chronique - et j'en profite pour dire également que Michelle Williams est parfaite dans son rôle de femme trompée. Le secret de Brokeback Mountain n'est certes pas exempt de tout défaut. La lenteur de son rythme peut déplaire. Je répète toutefois que c'est un film qui ne juge pas. Je suis content de l'avoir revu: sa photographie et son montage méritent également le détour.
Le secret de Brokeback Mountain
Film américain de Ang Lee (2005)
Sa récente venue à Cannes en tant que membre du jury officiel présidé par Steven Spielberg m'avait déjà donné l'occasion de reparler du réalisateur, que j'apprécie pour la diversité de son travail. Probable que j'y revienne. Revoir Le secret de Brokeback Mountain m'a plu parce que j'ai perçu de nouvelles choses, au-delà de la trame principale concentrée sur l'amour homosexuel d'Ennis et Jack. Désormais, je ne crois pas avoir affaire à un film militant. On verra ce qu'il en est de Harvey Milk ou, à l'automne, de La vie d'Adèle...
----------
Pour en terminer, aujourd'hui, je constate quelque chose...
Mes amis de "L'oeil sur l'écran" ne partagent pas mon enthousiasme.
L'intrigue se déroule sur vingt ans. Nous sommes invités à voir comment les sentiments d'Ennis et Jack évoluent au fil du temps et, concrètement, quels ravages ils opèrent en eux et autour d'eux. Notez que le titre français est explicite: Le secret de Brokeback Mountain indique clairement que les deux hommes entendent garder le silence sur la nature de ce qui les unit. Ils souhaitent même d'abord l'oublier eux-mêmes. Bref, je ne vais pas tout vous raconter, mais il est clair que ça ne se passera pas aussi simplement. Le film dément l'adage selon lequel on peut vivre heureux en vivant caché. J'ai envie de dire que les deux comédiens, le regretté Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, démontrent à la fois de la pudeur et de l'engagement face à ce thème difficile. J'ajoute que la caméra de Ang Lee leur rend service. J'ai eu l'impression qu'ils sont les seuls à ne pas trop "vieillir" physiquement dans le film. Et je me suis demandé si ce n'était pas un choix artistique pour symboliser l'inaltérabilité de leurs sentiments. Bref...
Ce que je trouve remarquable dans cette histoire, adaptée d'ailleurs de la nouvelle d'une dénommée Annie Proulx, c'est son absence totale de manichéisme. Certes, sans équivoque possible, le scénario suscite une empathie pour Ennis et Jack. Pour autant, les autres personnages ne sont pas tous d'infâmes salops qui les empêchent de s'aimer librement. Comme peut-être toute relation amoureuse parallèle cachée, celle-ci enferme un potentiel de destruction. La souffrance contamine donc d'autres personnages que les deux protagonistes principaux. C'est le sens que je prête à la seconde image que j'ai choisie pour illustrer ma chronique - et j'en profite pour dire également que Michelle Williams est parfaite dans son rôle de femme trompée. Le secret de Brokeback Mountain n'est certes pas exempt de tout défaut. La lenteur de son rythme peut déplaire. Je répète toutefois que c'est un film qui ne juge pas. Je suis content de l'avoir revu: sa photographie et son montage méritent également le détour.
Le secret de Brokeback Mountain
Film américain de Ang Lee (2005)
Sa récente venue à Cannes en tant que membre du jury officiel présidé par Steven Spielberg m'avait déjà donné l'occasion de reparler du réalisateur, que j'apprécie pour la diversité de son travail. Probable que j'y revienne. Revoir Le secret de Brokeback Mountain m'a plu parce que j'ai perçu de nouvelles choses, au-delà de la trame principale concentrée sur l'amour homosexuel d'Ennis et Jack. Désormais, je ne crois pas avoir affaire à un film militant. On verra ce qu'il en est de Harvey Milk ou, à l'automne, de La vie d'Adèle...
----------
Pour en terminer, aujourd'hui, je constate quelque chose...
Mes amis de "L'oeil sur l'écran" ne partagent pas mon enthousiasme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire