Là aussi, les acteurs sont bons: José Garcia et Michel Serrault têtes d'affiche, ce n'est pas ce qui se fait de pire en matière de cinéma français. Derrière la caméra, Régis Wargnier sait incontestablement faire de belles images. Pourtant, sans savoir pourquoi, je dois dire que je n'ai pas totalement accroché à Pars vite et reviens tard. Précision pour les non-connaisseurs: ce film est une adaptation (assez fidèle, paraît-il) d'un roman du même nom, signé Fred Vargas. Est-ce que c'est là que ça cloche ? Je ne sais pas. Possible, en effet, mais je n'ai pas lu le livre. Ce qui est sûr, c'est que j'ai tout de même déjà découvert l'auteur, en parcourant - sans grande passion d'ailleurs - un autre de ses "rompols". De là à en conclure que je suis définitivement réfractaire à son style et à ses personnages, il y a encore un pas, que je ne franchirai pas. Pas aujourd'hui, en tout cas, pas après seulement deux essais, dont un sur un écran de télé. J'aurai peut-être besoin de quelques tentatives supplémentaires avant de me déterminer dans un sens ou dans un autre. Disons donc en attendant que je ne recommanderai le film qu'aux cinéphiles amateurs du genre. On a vu pire, mais on a également vu mieux...
Bons connaisseurs de l'univers de Fred Vargas et de son héros redondant, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, ma chère mère et mon cousin Mathieu ont un peu tiqué sur sa retranscription. Ils ont toutefois apprécié le film, je crois. Pour être honnête, il faut admettre que Pars vite et reviens tard n'est pas mauvais et aussi que les comédiens jouent leur personnage avec sincérité. Serait-ce l'intrigue elle-même qui n'a pas su me séduire ? Possible, car elle est à la fois simple et tarabiscotée, crédible et fantastique. L'idée initiale est celle d'un serial killer dont l'arme serait... la peste. D'abord, la police découvre de drôles de 4 peints sur les portes d'immeubles parisiens, en général juste avant qu'un meurtre y soit commis. En des lieux qui, à vrai dire, s'y prêtent plutôt, quartier autour du Forum des Halles et Centre Pompidou, la capitale prend alors des allures de cour des miracles. La tension monte à mesure que la panique de la contamination s'insinue sournoisement au coeur de la population. Je n'arrive pas à dire ce qui me gêne là-dedans, car c'est une base de scénario intéressante. A fortiori en cette période de grippe A, le film aurait pu créer un écho intéressant à l'actu. Las ! Tout journaliste que je sois, quelque chose m'a laissé un peu "à côté".
En y réfléchissant, possible que ça vienne d'une frustration: celle d'avoir senti quelque peu négligés ou éludés certains des aspects originaux de la personnalité complexe du commissaire Adamsberg, ainsi que de sa relation avec son adjoint, l'inspecteur Danglard. Pars vite et reviens tard ne va pas au bout de l'exploration de ce duo. Ellipse cinématographique, peut-être, mais c'est dommage: il y avait sans doute là une possibilité de faire un film encore beaucoup plus sombre et angoissant. Il lui manque finalement un peu de noirceur. Pourtant, le thème s'y prêtait parfaitement. Tant pis ! Je ne vais pas aller jusqu'à descendre le film sur ce seul prétexte. Je reste en effet convaincu que, même s'il ne rejoint pas les limites de ses intentions, le long métrage a des qualités. Encore une fois, les acteurs sont bons et la mise en scène réussie. Ce que j'aimerais, maintenant, c'est peut-être que Régis Wargnier ne s'en tienne pas là. Puisqu'il a choisi d'illustrer un roman de Fred Vargas, je pense qu'il serait bien qu'il répète l'exercice avec un autre ouvrage de la série. Obstacle notable sur cette route créative: d'autres l'ont fait, déjà, pour la télévision. Avec Jean-Hugues Anglade en rôle principal. Il est donc peut-être trop tard. Sauf bien sûr à considérer que le champ des adaptations possibles n'est tout de même pas encore complètement fermé...
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