Je m'interroge. Aurais-je aimé Nos jours heureux si je n'avais jamais fait de colonie de vacances ? La question mérite d'être posée après visionnage de ce film français, pas folichon mais sympa. L'intrigue tient en deux lignes: enfants et adultes, le long métrage nous propose de suivre le quotidien d'un camp estival pour gosses, dans ce qu'il a de meilleur comme... dans ce qu'il a de pire. Évidemment, le scénario repose surtout sur les nombreuses péripéties et l'attitude disons contrastée des monos face à une bande de pré-ados surexcités. L'argument ne révolutionnera pas l'histoire du cinéma, mais offre un break au milieu d'oeuvres plus exigeantes.
Que dire pour la défense de Nos jours heureux ? D'abord qu'en dépit de certaines outrances ou facilités, le film tient la route. S'il n'est pas trop fermé aux choses légères, le spectateur passe un bon moment en compagnie de ces mômes et de leurs "responsables", souvent franchement dépassés par les événements. Pour avoir donc passé quelques morceaux d'été en colonie de vacances, je dois reconnaître qu'on retrouve ici quelque chose de très proche du point de vue ambiance. C'est d'ailleurs certainement la grande réussite du film, signé Eric Nakache et Olivier Toledano, deux cinéastes qui semblent plutôt doués pour reconstituer l'existant, avec souvent un juste mélange de cynisme et de tendresse. Le gros atout du film, c'est ça.
Après, faut-il parler de réussite totale et de chef d'oeuvre incontournable ? Sûrement pas. Je l'ai déjà suggéré: le film tombe parfois dans un certain systématisme. Ses nombreux personnages sont bien campés et bien joués, mais, à force d'avoir un caractère précis, certains deviennent caricaturaux. Des situations acceptables deviennent alors prévisibles ou, au contraire, beaucoup trop décalées de la réalité. Et alors ?, me direz-vous, c'est du cinéma, que diable ! C'est vrai: il est permis de s'autoriser quelques invraisemblances. Après avoir secoué toutes ces idées dans un shaker, j'en conclus donc que Nos jours heureux reste distrayant. Je crains juste qu'il s'oublie vite et ne supporte pas franchement un deuxième regard. Ou alors simplement celui des nostalgiques de leur passé de colon...
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