Je suis en train de me dire que ça commence à faire un bon moment que je ne vous ai pas parlé d'un film qui ne soit pas américain. Vérification faite, voilà neuf chroniques que j'évoque le septième art venu de l'autre côté de l'Atlantique. Il est peut-être temps de passer à autre chose, vous ne croyez pas ? Et voilà qui tombe bien, puisque le tout dernier film que j'ai vu est européen et même... norvégien ! Film que, cette fois, j'avais vu passer au cinéma, mais sans parvenir à le rattraper. Je n'étais pas persuadé qu'il sorte en DVD, mais c'est bel et bien arrivé: je peux donc vous présenter une curiosité baptisée La nouvelle vie de Monsieur Horten, et avec d'autant plus de plaisir que cette création nordique m'a vraiment plu. Bien évidemment, il faut accepter de sortir un peu de ses sentiers battus. Comme vous l'avez sans doute compris, c'est ce à quoi je m'essaye périodiquement. Croyez-moi: pour l'occasion, ça vaut le coup !
Le mieux pour rentrer dans cette histoire, je crois, c'est encore d'oublier ses repères franco-français. Le point de départ de l'intrigue n'est pas foncièrement original: le film s'ouvre une série de tunnels et l'avant-dernière journée de travail du héros. Cheminot conducteur de locomotive, Ogg part donc à la retraite. Là où les choses commencent à dévier d'une réalité trop balisée, c'est en fait quand, après un dernier verre avec l'ensemble de ses collègues, il ne peut pas pénétrer dans l'immeuble où ils ont décidé de faire la fête. Conséquence: La nouvelle vie de Monsieur Horten débute en fait par une occasion ratée, quand l'intéressé n'est pas où il devait être. Un premier décalage qui illustre bien la tonalité générale du film.
La retraite de Ogg a un point commun avec celle des pensionnés habituels: elle l'oblige à s'occuper autrement, à explorer patiemment le champ de possibles activités de substitution, puisqu'il ne travaille plus. Boire une deuxième bière. Rencontrer un voisin schizophrène. Décider de vendre son bateau et finalement y renoncer encore. S'offrir une nouvelle pipe. Visiter sa vieille mère. Enfin sauter à ski. La nouvelle vie de Monsieur Horten se construit devant nous. Taciturne et solitaire, saura-t-il enfin se mêler aux autres ? Je crois également que, dans une certaine mesure, c'est aussi ce que raconte ce film, au fil des petites rencontres de son personnage. Je ne suis pas sûr que vous ne trouviez pas l'argument un peu léger pour tenir une heure et demie, alors je préciserai une chose à mes yeux importante: le long métrage baigne très vite dans une atmosphère onirique, qui donne aux événements une coloration fantaisiste franchement originale. Et c'est à ce titre que je vous recommanderai de découvrir cet OFNI - objet filmique non identifié. En restant ouvert à autre chose qu'un scénario classique, on s'évade aussitôt dans cette drôle d'histoire et on finit alors par s'en enthousiasmer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire