Chose promise, chose due: je poursuis ce soir mon petit panorama des réalisateurs qui brigueront la Palme d'or du Festival de Cannes millésime 2009. Il y a, cette fois encore, un certain nombre de noms que je connais déjà, et d'autres que je découvre totalement. C'est d'ailleurs pour moi l'un des intérêts de ces grands rendez-vous cinéma: avoir la possibilité de découvrir d'autres créateurs, d'autres inspirations aussi. Vous me direz qu'il faut encore en avoir l'opportunité concrète. Gageons donc qu'après avoir pu parader quelques jours sur la Croisette, ces messieurs-dames seront aussi présents en salles obscures. En attendant, voici donc la fin de la liste.
Réalisateur numéro 11: Ken Loach. Un autre habitué du Festival, dont il a remporté la Palme en 2006 avec Le vent se lève, chef d'oeuvre sur les origines du conflit irlandais. J'ai vu beaucoup d'autres de ses films, généralement réputés pour leur engagement social. Je suis curieux de découvrir son dernier, Looking for Eric, avec Cantona dans le rôle-titre. Ce que ça raconte ? J'ai décidé d'ignorer cette question, pour garder une vraie possibilité d'être surpris. Ce n'est pas comme si j'étais membre du jury, faut dire...
Autre revenant: Brillante Mendoza, qui viendra cette fois présenter Kinatei - un petit doute sur l'orthographe, j'avoue. Venu de Manille, ce réalisateur était déjà présent avec un autre de ses films... l'année dernière. Je ne crois pas qu'on attribue de Prix à l'usure, mais disons qu'en matière de constance, notre homme est plutôt bien parti. Et voilà toujours un ambassadeur de plus pour le cinéma asiatique !
Même chose pour Tsai Ming-liang, chinois de Malaisie. Il présentera un film intitulé Visage, tourné au Louvre avec notre Laetitia Casta nationale. Je demande à voir ce que ça donne, car il paraît en fait que le film devrait associer ses acteurs aux oeuvres d'art du Musée. Pour dire quoi ? Je l'ignore. Encore un peu de patience.
Les festivaliers en auront-ils pour Gaspard Noé ? L'homme les a déjà quelque peu rudoyés voilà quelques années, avec le mémorable Irréversible, que je n'ai toujours pas osé regarder et dont, j'imagine, la Croisette frémit encore. Cette fois, le film s'appelle Soudain le vide et il est précédé d'une réputation assez "solide" également. Le spectateur y serait invité à suivre une autre descente aux enfers, celle d'un toxicomane, filmée en caméra subjective. Expérience probablement éprouvante, mais après tout, vrai pari cinématographique aussi. Là encore, faut voir...
Le dernier des réalisateurs français en lice est également... le doyen de la sélection: Alain Resnais grimpera les marches à 86 ans révolus ! J'ai vu quelques films du papy: On connaît la chanson, qui ne m'a que très moyennement séduit, et, plus récemment, Coeurs, que j'ai trouvé un peu meilleur. J'en ressors avec l'idée générale d'un cinéma qui met surtout en avant le travail des acteurs. Je crois aussi avoir remarqué que le réalisateur a autour de lui une petite famille, notamment composée de Sabine Azéma et d'André Dussolier. Attendons pour découvrir avec qui il parcourra Les herbes folles...
Pour ne pas perdre un temps précieux, il est permis de s'intéresser aussi à Elia Suleiman. Moi pas connaître du tout. Je relève toutefois que ce réalisateur palestinien, lui, est déjà connu à Cannes, où il a remporté en 2002 un prix pour son film Intervention divine, présenté comme une comédie tragique (si, si !) sur la vie quotidienne dans les territoires palestiniens. Ma source, Wikipedia, ne précise pas ce que raconte The time that remains, sa création 2009. Pour moi, ce sera donc une autre surprise possible.
Ce qui en est une aussi, et une grosse, c'est que Quentin Tarantino soit le seul Américain de la sélection ! D'ailleurs, le comité d'organisation du Festival s'en est expliqué en arguant que la grève des scénaristes hollywoodiens avait eu aussi cette conséquence-là. Admettons. Je note aussi que l'unique représentant de la bannière étoilée a déjà été palmé. Souvenez-vous: c'était avec Pulp fiction, en 1994, déjà. Cette fois, on aura droit à Inglorious basterds, film sur la seconde guerre mondiale, avec un Brad Pitt en sergent instructeur moustachu. Si c'est moins basique que ce que QT a présenté dernièrement, ça peut être intéressant.
Et qu'attendre de Johnny Hallyday ? L'acteur-chanteur apparaîtra sûrement sur la Croisette cette année, puisqu'il est le héros du film de... Johnnie To, Vengeance. Un film du genre thriller qui débarque de Hong Kong, avec l'idole des jeunes pour personnage principal ? Avouez qu'il y a de quoi être interloqué. Séduit, c'est bien entendu une autre histoire, mais pour ma part, je n'ai pas d'a priori défavorable. J'ai vu quelques bons films avec ce cher vieux Smet...
Un autre que j'attends, c'est Lars Von Trier. Les connaisseurs objecteront sûrement qu'on ne rigole pas vraiment dans ses films. C'est vrai ! Je n'ai pas dit le contraire. J'ajouterai que je n'en ai pas moins été scotché par Dancer in the dark, oeuvre qui lui valut d'obtenir la Palme d'or en l'an 2000. J'aime aussi Dogville, tout aussi glauque, mais finalement bien différent. Je suivrai Antichrist, nouvelle création du Danois, avec intérêt. Rendez-vous au cinéma.
Enfin, si j'en ai l'occasion, je pense que j'apprécierais de pouvoir découvrir le travail du Chinois Lou Ye. Lui aussi est déjà venu défendre un de ses films à Cannes et il en a payé le prix fort: n'ayant pas prévenu les autorités de son pays, et n'étant dès lors pas officiellement autorisé à faire le voyage, il fut interdit de tournage pendant cinq ans. Ce qui ne l'a semble-t-il pas empêché de revenir avec une Nuit d'ivresse printanière, film sur la passion amoureuse et homosexuelle. Pas sûr que ça plaise au régime, mais tant pis ! Désormais, du côté du Festival, il reste à attendre quinze jours avant de découvrir ce film et tous les autres, toutes sélections comprises. Côté grand public, ce sera certainement un peu plus long, bien sûr. Vous, je ne sais pas, mais moi, je suis déjà assez impatient !
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