Le western, c'est à coup sûr le genre du cinéma qui a pour moi le plus le goût de madeleine. Inévitablement, toutes ces vieilles bobines tournées en technicolor me ramènent à mon enfance, à l'époque où mon père et moi regardions La dernière séance, formidable émission présentée par Monsieur Eddy Mitchell. J'étais moins bon connaisseur du septième art qu'aujourd'hui, mais j'appréciais toujours de pouvoir savourer l'une de ces innombrables histoires de cow-boys qui ont fait la légende d'Hollywood. Je ne me suis jamais vraiment remis du jour où ils ont supprimé le dessin animé avant les informations: il faut dire que c'était la dernière chose que j'avais le droit de regarder avant d'aller me coucher. Plus tard, j'ai su que j'étais devenu "grand" quand j'ai enfin été autorisé à regarder aussi le deuxième des films de la soirée, presque toujours un polar américain des années 40-50, en noir et blanc et VO. J'ai dû voir bon nombre de chefs d'oeuvre. L'autre soir, c'est ce souvenir quelque peu nostalgique qui m'a fait rester devant la télé à regarder Rio Lobo, western à l'ancienne, donc, et dernier film de Howard Hawks, avec l'incontournable John Wayne.
Bêtement, j'ai raté les premières minutes, coincé au téléphone, puis confronté à un problème - chez moi classique - de décodeur TNT. J'ai dû manquer l'argument de départ, cette fin de guerre de Sécession où les héros du film font la paix et, ex-ennemis au front, finissent par se retrouver amis dans le civil. Magie du cinéma qui réconcilie les hommes plus vite que ne le fait l'histoire ! Mais peu importe... Bien évidemment, dans un western américain, il y a des figures imposées: un ou des héros incorruptibles, opposés à un méchant dépourvu de scrupules, chef d'une bande de desperados. Et bingo ! C'est encore le cas ici: le valeureux général yankee en retraite qu'incarne John Wayne se rend à Rio Lobo, petite bourgade isolée, sur les traces d'un de ses anciens hommes, qu'il accuse de corruption au profit de l'ancienne armée sudiste. Bien évidemment, l'accusation est juste et la fripouille d'une vilenie sans nom. Il s'agira donc d'échafauder différents plans pour l'éliminer... et bien évidemment d'y parvenir. En somme, à l'ouest, rien de franchement nouveau...
Reste que je ne boude pas mon plaisir: j'ai bien aimé voir (revoir ?) Rio Lobo. Quelques-unes des rares critiques que j'ai pu découvrir ici et là sur le Net indiquent que ce n'est certainement pas le meilleur des westerns possible, ni même d'ailleurs le chef d'oeuvre du maître Howard Hawks. Qu'à cela ne tienne: sans être franchement extraordinaire, le film délivre la marchandise qu'il est censé garantir. Il y a tout ce qui fait un classique du genre, sauf quelques plumes d'Indiens, et il y a aussi, ce qui s'avère assez étonnant, un peu d'humour dans les dialogues. Bien évidemment, tout ça paraît un peu défraîchi aujourd'hui, mais encore une fois, je ne m'attendais pas franchement à une réflexion post-moderne sur l'avenir de l'être humain de l'autre côté du Pécos. J'ai passé un bon moment, et voilà. Ni plus ni moins. Je me suis rappelé l'ambiance de mes mardis d'enfance, quand Schmoll nous racontait ses histoires. Ce n'est jamais franchement déplaisant de se retourner sur ce passé-là...
1 commentaire:
De tous les "Rio" voici mon classement westernien :
Rio Bravo
Rio Conchos
Rio Lobo
Sans oublier le role de "Rio" par Marlon Brando dans "la vengeance aux deux visages"
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