mardi 25 novembre 2008

Marivaudage en Catalogne

Au départ, l'histoire de Vicky Cristina Barcelona est plutôt simple. Deux copines américaines (Vicky et Cristina) décident de passer quelques jours... devinez où... à Barcelone, bien sûr. L'une est brune et assez "rangée", l'autre blonde et plutôt portée sur l'aventure - à tous les sens du terme. Pas le temps d'apprendre l'espagnol et de dire ouf que les deux mignonnes sont abordés par un bellâtre ibérique, artiste peintre de son état, qui leur propose rien de moins que partir avec lui à Oviedo le temps d'un week-end, pour visiter la ville et faire l'amour. Vicky passe bien trois minutes à expliquer que non, ça ne va pas être possible, après quoi Cristina, elle, déclare simplement qu'elle irait bien à Oviedo. Et c'est parti, messieurs dames !

Comme c'est Woody Allen qui tient la caméra, il est presque évident que Vicky part aussi pour accompagner sa copine Cristina. Et tout aussi logique que les deux femmes finissent, chacune à leur manière, par succomber aux avances de leur Don Juan catalan. En revanche, là où ça se complique, c'est que les deux recommenceraient bien, mais que l'une est presque mariée, donc n'ose pas, tandis que l'autre est disponible... mais se coltine finalement la concurrence inattendue d'une troisième, qui fut en son temps la seule et unique. C'est bon ? Vous suivez ? Vicky Cristina Barcelona, c'est le tourbillon de l'amour, avec ce qu'il a de beau, de triste, de pathétique, de merveilleux, d'insaisissable et d'horripilant. Et Woody rigole des déambulations romantico-érotico-compliquées de ces trois jolies héroïnes.

Il faut souligner ici que les demoiselles en question, Rebecca Hall, Scarlett Johansson et Penelope Cruz sont très bien. J'insisterai également pour souligner le jeu très efficace de Javier Bardem, dans le rôle (pas si ingrat) de l'Espagnol enjôleur incapable de choisir. Conséquence: le film - relativement court - passe vite, sans déplaisir aucun. La musique est bien utilisée: elle colle aux personnages et explicite leurs sentiments (et notamment l'incertitude de Vicky). S'ajoute une voix off pour synthétiser certaines situations et accélérer certaines scènes, ce qui peut alléger le propos de manière particulièrement opportune. Parfois, ce narrateur en fait un peu trop, mais pas au point de vraiment lasser. Vicky Cristina Barcelona est donc un film réussi. Un divertissement qui ne mérite peut-être pas la Palme de l'originalité, mais vaut assurément le coup d'oeil. Note finale destinée aux garçons: les filles aussi !

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