samedi 26 mars 2022

Opiniâtre, mais...

Je crois ne pas me tromper en affirmant que la marque des régimes autoritaires consiste à chercher à éradiquer toutes les références culturelles antérieures - quitte à se les approprier "en cachette". Exemple: le régime nazi, qui parlait d'art dégénéré tout en spoliant d'innombrables musées (et particuliers) des trésors qu'ils possédaient.

Dans La femme au tableau, le réalisateur britannique Simon Curtis raconte l'histoire vraie de Maria Altmann, descendante d'une famille juive autrichienne réfugiée aux États-Unis, engagée dans un combat judiciaire pour récupérer La femme en or, un portrait de sa tante réalisé par le grand Gustav Klimt, alors devenue... la pièce maîtresse du Musée du Belvédère, à Vienne, et peut-être de toute la création contemporaine autrichienne. Que dire ? Malgré les rebondissements et ellipses du scénario, on peut imaginer comment le film s'achèvera dès l'instant où les enjeux sont posés. En ce sens, il est dommage qu'il soit si convenu, voire caricatural: la brave grand-mère opiniâtre face à la froideur administrative d'un État étranger, c'est à la fois vrai et un peu simpliste. Il n'aurait pas été hors de propos que la position des Autrichiens, convaincus que La femme en or était une Joconde viennoise, nous soit présentée de manière plus explicite et nuancée. Cela dit, le film s'appuie sur un joli duo Helen Mirren / Ryan Reynolds et de bons seconds rôles (Daniel Brühl, Jonathan Pryce...). Bon point !

La femme au tableau
Film britannico-américain de Simon Curtis (2015)

Vous l'aurez compris: j'ai passé un bon moment, même si je regrette que ce long-métrage choisisse de traiter son histoire à la manière hollywoodienne, au détriment d'une certaine "sensibilité européenne". Les acteurs ne sont pas en cause, qui suivent donc le fil jusqu'au bout avec un professionnalisme confirmé et d'indéniables qualités de jeu. Sur un thème connexe, Monuments men n'avait rien de plus costaud !

----------
Je constate que les avis sont contrastés...

Un exemple: Pascale paraît beaucoup moins enthousiaste que Dasola.

4 commentaires:

ideyvonne a dit…

Helen Mirren nous fait partager ses doutes et ses espoirs tout au long du film. Et que de rebondissements, lorsqu'on y pense, pour ce biopic ! J'adore Daniel Brühl, un acteur discret, mais efficace dans ses rôles.
Cela avait été une très belle surprise également pour moi lorsque je l'ai découvert. Les "monuments men" valent le détour aussi. ;)

Martin a dit…

D'accord avec toi dans l'ensemble, avec un poil moins d'enthousiasme. Sauf pour Daniel Brühl, que j'aime aussi énormément depuis "Goodbye Lenin". J'aime sa façon de se fondre dans le décor de nombreuses productions internationales pour mieux faire valoir ses talents multiples.

De mémoire, "The monument men" m'avait laissé une petite frustration, persuadé que je suis que Clooney et sa bande peuvent encore faire beaucoup mieux que ce film honnête, mais un peu "américano-américain" à mon goût.

Pascale a dit…

Depuis son Oscar pour The Queen où je l'avais trouvée formidable, Helen Mirren m'est devenue parfaitement insupportable. On lui a trop dit qu'elle était une grande actrice et depuis elle cabotine. D'où mon manque d'enthousiasme pour ce film bien servi par les seconds rôles par ailleurs. Mais que c'était MOU.

Martin a dit…

C'est vrai que son jeu n'est pas toujours excellent, mais je crains que ce soit exactement comme ça que l'on demande de jouer. Et c'est vrai aussi que le film n'est pas des plus dynamiques...

Reste une histoire intéressante, que j'aurais aimé voir traitée avec un peu plus de nuances.