jeudi 18 mars 2021

À un fil

La voix suffit-elle pour générer le frisson ? Le film dont je parlerai aujourd'hui le laisse supposer, puisqu'il n'est autre que l'adaptation d'une pièce radiophonique (diffusée sous la forme d'un monologue). Raccrochez, c'est une erreur ! bénéficie, au cinéma, d'un casting séduisant, avec Barbara Stanwyck et Burt Lancaster en tête d'affiche !

Désormais presque constamment reliés à nos smartphones, on oublie qu'il y a seulement quelques décennies, il fallait qu'une opératrice intervienne avant que nous puissions entrer en communication directe avec un correspondant. Dans mon thriller du jour, un bug perturbe la liaison d'une femme malade, contrainte à ne plus bouger de son lit et dont le mari s'est soudain absenté de manière imprévue. C'est ce problème technique qui fait de Leona Stevenson le témoin auditif d'un complot criminel. Avertie, la police ne prend pas la chose au sérieux - et la pauvre qui a tout entendu de voir sa peur grandir ! Scénario improbable, direz-vous ? Peut-être, mais tout "fonctionne"...

L'action se déroule pour ainsi dire en temps réel: cela apporte au film une touche de modernité bien venue et un rythme plutôt haletant. IMDb pointe quelques faux raccords, mais c'est juste pour chipoter. Moi, je me suis laissé embarquer, avec juste un questionnement ultime sur l'interprétation de la fin (que je ne vais pas vous révéler). Oui, Raccrochez, c'est une erreur ! démontre encore une efficacité certaine, et ce malgré son grand âge: du bon cinéma hollywoodien. Honnêtement, j'aurais préféré que toute l'intrigue se déroule à huis clos, mais le fait est que l'affaire est malgré tout assez bien ficelée pour que l'on prenne plaisir à ses divers rebondissements. En un mot comme en cent, les promesses du départ sont tenues: c'est déjà bien. On évitera de laisser traîner son portable dans sa chambre à coucher !

Raccrochez, c'est une erreur !
Film américain d'Anatole Litvak (1948)

Une fois amorcé, le suspense ne faiblit guère: le film est donc réussi. La performance de Barbara Stanwick m'a beaucoup plu, Burt Lancaster paraissant plus effacé - il n'avait certes que deux ans d'expérience. Bon... pour l'angoisse, j'ai préféré Chut... chut, chère Charlotte. Vous cherchez une production cinéma plus récente avec un téléphone comme objet central ? The guilty pourrait assurément vous convenir !

6 commentaires:

Pascale a dit…

Merci Arte.
A force de proposer des jeux sur des films classiques, ça donne envie et j'étais ravie de voir ce film.
J'ai passé un bon moment mais je ne pourrai pas t'aider pour la fin, je l'ai oubliée.

Martin a dit…

Toi, tu as dû trop te concentrer sur Burt !!! Tant pis pour la fin...
Non, je ne dis rien: je suis trop content que tu retournes aux classiques !

Pascale a dit…

Oui Burt, quelle beauté.
Je ne les ai jamais boudés, même si je n'en parle pas.

Martin a dit…

Burt a un charisme fou ! Dont acte pour les classiques.

cc rider a dit…

Comme disent les « jeuns » gros respect et grande admiration pour Miss Stanwyck qui en un peu plus d'un demi-siécle de carrière tournera pour les plus grands réalisateurs américains et touchera à tous les genres cinématographiques avec un égal bonheur...
En amateur de western je recommande « 50 tueurs » de Samuel Fuller et l’incontournable « Assurance sur la mort » de Wilder, classique du film noir ou elle excelle en femme fatale. Une pépite moins connue... elle incarne à presque 60 ans une patronne de fête foraine face à Elvis Presley dans « L'homme à tout faire « …a voir pour le fun

Martin a dit…

Encore beaucoup de films de la grande Barbara à voir: je la découvre à peine !
Je note notamment la référence westernienne. J'en suis resté à "Pacific Express".

Et je profite de votre intervention pour me corriger: Stanwyck et pas Stanwick !