mercredi 16 décembre 2020

La vie sans elle

Il suffit parfois d'un rien pour que tout bascule. Un soir où la fatigue est trop forte, Paul Anderen, écrivain, a une dispute avec sa femme. Frustré de ne pas savoir finir son roman, il ne réalise pas vraiment qu'elle vit, elle aussi, un temps difficile dans son boulot de médecin. Les mots fusent, incontrôlés. Partie travailler, Sarah ne revient pas...

Des vents contraires
a été mon dixième film français de novembre. Jamais auparavant, je n'en avais regardé autant en un seul mois. C'est d'abord par sa distribution (Benoît Magimel, Audrey Tautou, Isabelle Carré, Ramzy Bedia, Antoine Duléry, Bouli Lanners, etc...) que ce supposé drame a attiré mon regard. Bien que de facture classique, il ne démérite pas: ce n'est pas génial, mais c'est sérieux. Un peu tire-larmes, peut-être, tant le pauvre bougre de personnage principal doit endurer de catastrophes successives, tout en gardant une forme de dignité pour préserver le reste de moral de ses enfants. Impossible de le nier: dans la vraie vie, ces choses-là arrivent aussi...

Bon... Le principal reproche que je pourrais adresser au scénario tiendrait plutôt à un effet d'accumulation qu'à une invraisemblance. Partant de là, vous seriez tout à fait en droit de vous demander quelles bonnes raisons on peut trouver pour s'infliger pareil spectacle. Au-delà du jeu des comédiens, déjà évoqué, je considère que le film mérite également le détour parce qu'il met en scène un homme abandonné à lui-même et qui, fragilisé, tente de se reconstruire. Réfléchissez-y: ce n'est pas très souvent que l'on peut croiser ce type de protagoniste sur les écrans de cinéma. On pourra certes m'objecter que nous avons ici affaire à l'adaptation d'un roman et que l'auteur dudit livre - Olivier Adam - s'est fait connaître avec des histoires similaires. Pas faux, mais que pourrais-je ajouter ? Ce récit m'a ému. Du coup, je veux aussi saluer la remarquable prestation des acteurs enfants, Cassiopée Mayance et Hugo Fernandes. Les coeurs battants !

Des vents contraires
Film français de Jalil Lespert (2011)

On est loin ici de Gone girl ou même de R.I.F. - des thrillers décents. Je ne suis pas comblé, mais largement satisfait. Intense, le scénario laisse quelques "trous" et nous autorise à les combler. La révélation finale a su me surprendre, à vrai dire, et je l'ai trouvée plutôt forte. Sur la disparition de l'être aimé toujours, Les cowboys est une claque d'un niveau encore supérieur - ce qui n'est pas peu dire, croyez-moi...

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Pas beaucoup de trace du film ailleurs, mais...

Je souligne que Pascale a publié une chronique en parfait contrepoint.

2 commentaires:

Pascale a dit…

L'avalanche de déconvenues oui, ça arrive, ça peut... Mais le tsunami de rencontres providentielles (maisons de rêve, travail, fille à violer sur la plage...) c'est sans doute moins fréquent.
Bruno Magimel est FORMIDABLE, les enfants aussi mais les autres... I. Carré en flic, Ramzy en grand méchants etc... et toutes les intrigues et sous intrigues : quel galimatias.
Certains livres d'Olivier Adam m'ont émue, ce film tiré de... pas du tout.

Martin a dit…

Je te l'accorde: le film est "chargé" et peu vraisemblable de ce fait. Oui.
C'est du cinéma, hein ? Pas forcément le plus subtil du monde. Je te l'accorde.

Disons que je me suis laissé prendre au jeu de Benoît Magimel et des enfants.
Le reste, qui n'est effectivement pas tout à fait à la hauteur, m'importe peu.