mercredi 22 avril 2020

Un problème de taille

1956: Richard Matheson, un auteur de science-fiction américain, publie L'homme qui rétrécit, roman adapté au cinéma un an plus tard. Plusieurs décennies passent. Au tout début des années 80, les salles obscures en accueillent la version féminine: La femme qui rétrécit. Le film est resté inédit en France jusqu'à un passage télé... en 2001 !

Pat Kramer vit la vie ordinaire d'une mère de famille. Deux enfants turbulents et un mari qui bosse dans la pub. Ce très banal quotidien est bouleversé le jour où, accidentellement, son époux l'éclabousse avec quelques gouttes d'un nouveau parfum. Assez vite, Pat ressent quelque chose de bizarre, comme si elle flottait dans ses vêtements. C'est le cas: elle a déjà perdu une petite dizaine de centimètres ! Inutile, à mon avis, d'aller plus loin dans les explications: si ce pitch vous paraît bidon, le long-métrage a peu de chances de vous plaire. Maintenant, si vous êtes curieux, pourquoi ne pas tenter le coup ? Bon, il dure moins d'une heure et demie: au pire, ce sera vite passé...

Le petit monde qui apparaît ici sous nos yeux (plus ou moins) ébahis s'avère en fait assez proche du nôtre - et le caricature gentiment. N'hésitant pas à abuser des couleurs pastel, La femme qui rétrécit réinvente l'esthétique commerciale qui cible l'Amérique de la classe moyenne. Dans un second temps, le spectacle devient plus absurde encore: il sera notamment question d'un obscur groupe scientifique désireux de régner sur le monde et d'un gorille capable d'empathie avec les humains, depuis qu'on lui a enseigné le langage des signes. Vous l'aurez compris: tout cela est vraiment et délibérément farfelu. La marque, sans doute, de la relative insouciance de ces années-là. J'ajoute qu'il n'est pas interdit d'analyser le film comme une critique de la société consumériste, mais que le flot de situations ubuesques et/ou improbables finit inévitablement par tout emporter avec lui. Vous ne viendrez pas expliquer que je ne vous ai pas prévenus avant !

La femme qui rétrécit
Film américain de Joel Schumacher (1981)

Je pense assez vite l'oublier, mais, au fond, je l'ai plutôt bien aimé. Vers la fin, une horde de flics m'a fait penser à The Blues Brothers ! L'opus de 1957 était, lui, moins drôle, à ce qu'il paraît: j'en reparlerai probablement si, tôt ou tard, j'ai l'opportunité de le découvrir aussi. D'ici là, je vous rappelle l'existence d'un film récent sur un sujet similaire: Downsizing. Sans le charme vintage, malgré Matt Damon...

4 commentaires:

cc rider a dit…

Je confirme que le film de jack Arnold tourné en 57 n'a rien à voir avec une comédie.
Les aventures de son héros, réduit à une taille lilliputienne, qui doit affronter un environnement devenu hostile et échapper à quelques créatures inamicales dont le chat de la maison transformé en redoutable prédateur, distillent plus l'angoisse que l'envie de rire....Il est vrai que Jack est un spécialiste du genre , « La créature du lac noir », ou « Tarantula » en sont la preuve....

Martin a dit…

Pour sûr, j'ai bien envie de le voir, maintenant, ce film de Jack Arnold...
Et je dois vous avouer que les autres titres que vous citez me tentent aussi !

Pascale a dit…

J'ai vu L'homme qui rétrécit qui effectivement est angoissant mais cette femme qui subit le même sort ne me tente absolument pas.

Martin a dit…

Bon... tu ne rateras pas grand-chose si tu choisis de ne pas t'arrêter dessus.