jeudi 26 avril 2018

Soviétique ?

C'est peu de le dire: la Russie n'a pas bonne presse actuellement. Aurait-elle même repris à la Chine et à certains pays arabes sa place d'ennemie du monde libre dans l'imaginaire collectif américain ? J'ose à peine formuler cette hypothèse, faute d'une enquête sérieuse. Reste ce constat: la Russie est bel et bien au coeur de Red sparrow !

Ce film d'espionnage à l'ancienne a pour héroïne Jennifer Lawrence. Devenue Domenika Egorova, la jeune star se voit offrir ici un rôle franchement paradoxal, qui la pousse dans des retranchements inattendus pour elle, mais qui n'échappe pas tout à fait aux clichés. Pour résumer, la belle joue d'abord une danseuse-étoile du Bolchoï. Victime d'un accident lors d'une représentation, elle est contrainte d'abandonner sa carrière et se retrouve menacée d'une expulsion immobilière, le ballet réglant la facture de son modeste appartement. Problème: Domenika peut se débrouiller seule, mais pas sa maman. Cette dernière, handicapée, vivant à ses frais, Filille n'a d'autre choix que d'accepter le premier boulot qui passe et devient donc... espionne pour le compte de son pays (et d'un oncle plutôt flippant) ! On la suit dans sa formation, au sein d'une école où l'alternative pédagogique est aussi limpide que la vodka: obéir ou mourir. Vous voyez le truc...

Plutôt soigné sur la forme (costumes, décors, musique et son), le film tangue légèrement sur le fond, à force de caricatures. Dommage. Comme je le disais, Jennifer Lawrence pousse le bouchon plus loin qu'on ne pouvait l'imaginer, objectivement très investie dans la peau de son personnage. Red sparrow a parfois des allures de thriller érotique, mais la froideur du scénario calme assez vite les ardeurs coquines qu'il pourrait susciter. Autre point surprenant: l'absence quasi-totale de scènes d'action, si ce n'est une brève course-poursuite et un meurtre particulièrement sordide dans les premiers instants. Attention: nous n'échapperons pas à la violence, le viol et la torture s'invitant à l'écran de manière courte... mais intense ! Je dois dire qu'à mes yeux, le film aura été plus spectaculaire qu'enthousiasmant. L'intrigue principale, qui consiste à démasquer un probable agent double, est traitée avec un peu trop de désinvolture pour convaincre. Le casting - Joel Edgerton, Matthias Shoenaerts, Charlotte Rampling, Jeremy Irons, Ciaràn Hinds - aurait-il mérité mieux ? Je réponds oui !

Red sparrow
Film américain de Francis Lawrence (2018)

Sauf à être vraiment exigeant, on peut s'offrir un assez bon moment avec cette histoire abracadabrante - et longue de deux heures vingt ! Parmi les films d'espionnage récents, elle vaut bien un James Bond nouvelle génération comme Spectre, sans avoir le rythme d'un film comme La mémoire dans la peau. Son lancement à la Black swan peut séduire, à la rigueur, mais Le pont des espions est mieux écrit !

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Pas certain que le film marche très fort...

 Il fait tout de même l'objet d'une (petite) chronique chez Dasola.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Tu m'étonnes John que le scénario du Pont est mieux écrit :-).
Bon j'ai pas encore vu ce moineau. Le casting m'attire. Et Jen joue souvent de son très avantageux physique. Elle a bien raison elle est magnifique.

Martin a dit…

Le casting est parfait. C'est clairement le premier atout du film.

Jennifer est superbe, c'est vrai, et je trouve qu'elle fait moins "gamine" dans ce film que dans d'autres.
Le fait est que je suis curieux de la manière dont elle va gérer sa carrière au fil du temps. Elle n'a que 27 ans...

Pascale a dit…

Soigné sur LE forme ? Really ?

Je me suis laissé influencer par ta note.
J'ai DÉTESTÉ. C'est inintéressant au possible. C'est con comme la lune et incompréhensible. Jai RIEN compris. Je me suis ennuyée.
J'ai trouvé les scènes de torture révoltantes. Pourtant je ne suis plus une nunuche (The walking dead est passé par moi).
Ce film est à chier. Désolée je sais que ce blog est poli. Mais pas moi.

Joel Edgerton m'a beaucoup plu. Surtout torse nu. Mais pas pendant l'épluchage.

Martin a dit…

La correction est faite. Merci.
Je suis navré que tu aies détesté à ce point. C'est vrai que le film a un petit côté malsain.

Bon, je l'ai pris comme une caricature peu subtile et c'est en ce sens que je le juge acceptable. Bref...