Je sais... depuis lundi au moins, je vous fais mariner ! Chose promise étant due, je reviens ce jour sur les films que j'ai préférés parmi ceux qui ont fait l'actualité des salles françaises lors du millésime écoulé. J'en ai vu 67. Un arbitrage difficile m'a incité à ouvrir cette sélection subjective à douze longs-métrages. Je suis donc prêt à en débattre...
1. The lost city of Z / James Gray
Angleterre, 1906. Percy Fawcett, ex-soldat, part en Amérique du Sud comme cartographe. Là-bas, il découvre les traces d'une civilisation ancienne, sans parvenir à intéresser les savants qui l'ont missionné. Épique et pathétique, ce très beau film mêle idéalement les qualités du récit d'aventure aux valeurs humanistes. C'est tout ce que j'aime !
2. La La Land / Damien Chazelle
Un reste de nostalgie pour la grande époque de la comédie musicale américaine parcourt ce film, c'est vrai. Il sait toutefois le dépasser. Inspiré par les meilleurs représentants du genre, le jeune réalisateur bâtit une très belle love story, sans occulter sa facette mélancolique. Emma Stone et Ryan Gosling, très bons, ont su m'émouvoir avec eux.
3. Gabriel et la montagne / Fellipe Barbosa
Ce film raconte une histoire vraie et, pour cela, a une démarche originale: en voix off, il donne la parole... à ses témoins. L'aventure de ce jeune Brésilien mort sur un sommet africain au cours d'un tour du monde à visée philanthropique n'en est que plus émouvante encore. Et le continent noir n'a pas chaque jour la faveur du cinéma...
4. 120 battements par minute / Robin Campillo
En France, en 2018, le Sida laisse des gens à l'écart et tue toujours. Salutaire piqûre de rappel que ce superbe opus, bouillonnant d'une vie qui ne demande finalement qu'à s'exprimer. Les premières réunions et actions choc d'une association militante sont filmées au cordeau. Parmi les têtes d'affiche, Nahuel Perez Biscayart "bouffe" la pellicule !
5. Loving / Jeff Nichols
L'illustration d'une injustice qui, réparée sur le tard, a fait progresser la cause de l'égalité aux États-Unis. Un homme blanc aime une femme noire, ce qui, à l'époque des faits, n'est que très vaguement toléré. Quand ils envisagent de se marier, Mildred et Richard sont bannis. Cette iniquité, ils la vaincront par la douceur. Émotions démultipliées.
6. Certaines femmes / Kelly Reichardt
Quatre portraits saisissants - et en partie croisés - dans l'Amérique d'aujourd'hui. Loin du glamour, ce film exigeant, évidemment réalisé par une femme, porte un regard sans concession sur la nation étoilée. Avec quatre comédiennes au sommet: Lily Gladstone, Laura Dern, Kristen Stewart et Michelle Williams. Du grand, du très grand cinéma.
7. Au revoir là-haut / Albert Dupontel
Le sixième long d'un acteur-cinéaste qui me convainc de plus en plus. Une précision: pour la toute première fois, il adapte en fait un roman. Mais quelle histoire ! Parce que son camarade, artiste dans l'âme, revient défiguré des tranchées de 1914, un Poilu ordinaire s'embarque avec lui dans une arnaque colossale. Et nos émotions de jouer le yoyo.
8. Ava / Léa Mysius
Juste avant de partir de vacances avec sa mère, une adolescente apprend qu'elle va devenir aveugle. À partir de là, elle croque la vie pour emmagasiner un maximum de (bonnes) sensations. L'esprit aventureux de la jeunesse souffle sur ce premier opus d'une cinéaste de 28 ans. Et dans le rôle-titre, Noée Abita est une sacrée révélation !
9. Ce qui nous lie / Cédric Klapisch
Sans Romain Duris, pour une fois, le réalisateur-culte de mes années d'adolescence sait me parler encore. Loin du Paris bobo, il se montre capable d'adapter ses idées à un contexte rural, proche de la terre. Devant la caméra, Ana Girardot, François Civil et Pio Marmaï forment un trio fraternel attachant. Or, ce presque rien, c'est déjà beaucoup !
10. Silence / Martin Scorsese
Le cinéaste n'a jamais caché que la spiritualité occupait une place importante dans sa vie. Pas étonnant dès lors qu'il se soit intéressé au roman du Japonais Shusaku Endo, intense récit du chemin de croix de deux missionnaires jésuites dans le Japon païen du XVIIème siècle. Un grand film pour notre temps, traversé d'images impressionnantes.
11. Les figures de l'ombre / Theodore Melfi
Années 60. Trois femmes noires embauchées par la NASA bousculent l'ordre établi et, par leur opiniâtreté, parviennent à devenir parties prenantes des premiers programmes de conquête spatiale. Ce sujet historique aurait pu accoucher d'un film raté, perdu sous la guimauve des bons sentiments. Il n'en est rien ! Le feel-good movie de l'année !
12. Après la tempête / Hirokazu Kore-eda
Longtemps inquiété par la concurrence, le nouveau film du plus tendre des réalisateurs nippons a fini par conserver sa position dans le top grâce à sa façon de s'emparer du quotidien pour toucher à l'universel. Les gens ordinaires qui sont dépeints ici pourraient être nos parents. Leur banalité nous les rend plus familiers encore... et c'est touchant !
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Voilà, j'en ai terminé avec mes classements...
Ce samedi, je reviendrai donc sur la première de mes séances 2018. D'ici là, je vous avoue que je reste curieux de vos réactions à ce top !
Notez qu'il en existe d'autres pour comparaison...
J'en ai ainsi trouvé un chez Pascale, Dasola, Tina, 2flics et Strum. N'hésitez pas à mentionner ceux que j'ai oubliés via un commentaire !
1. The lost city of Z / James Gray
Angleterre, 1906. Percy Fawcett, ex-soldat, part en Amérique du Sud comme cartographe. Là-bas, il découvre les traces d'une civilisation ancienne, sans parvenir à intéresser les savants qui l'ont missionné. Épique et pathétique, ce très beau film mêle idéalement les qualités du récit d'aventure aux valeurs humanistes. C'est tout ce que j'aime !
2. La La Land / Damien Chazelle
Un reste de nostalgie pour la grande époque de la comédie musicale américaine parcourt ce film, c'est vrai. Il sait toutefois le dépasser. Inspiré par les meilleurs représentants du genre, le jeune réalisateur bâtit une très belle love story, sans occulter sa facette mélancolique. Emma Stone et Ryan Gosling, très bons, ont su m'émouvoir avec eux.
3. Gabriel et la montagne / Fellipe Barbosa
Ce film raconte une histoire vraie et, pour cela, a une démarche originale: en voix off, il donne la parole... à ses témoins. L'aventure de ce jeune Brésilien mort sur un sommet africain au cours d'un tour du monde à visée philanthropique n'en est que plus émouvante encore. Et le continent noir n'a pas chaque jour la faveur du cinéma...
4. 120 battements par minute / Robin Campillo
En France, en 2018, le Sida laisse des gens à l'écart et tue toujours. Salutaire piqûre de rappel que ce superbe opus, bouillonnant d'une vie qui ne demande finalement qu'à s'exprimer. Les premières réunions et actions choc d'une association militante sont filmées au cordeau. Parmi les têtes d'affiche, Nahuel Perez Biscayart "bouffe" la pellicule !
5. Loving / Jeff Nichols
L'illustration d'une injustice qui, réparée sur le tard, a fait progresser la cause de l'égalité aux États-Unis. Un homme blanc aime une femme noire, ce qui, à l'époque des faits, n'est que très vaguement toléré. Quand ils envisagent de se marier, Mildred et Richard sont bannis. Cette iniquité, ils la vaincront par la douceur. Émotions démultipliées.
6. Certaines femmes / Kelly Reichardt
Quatre portraits saisissants - et en partie croisés - dans l'Amérique d'aujourd'hui. Loin du glamour, ce film exigeant, évidemment réalisé par une femme, porte un regard sans concession sur la nation étoilée. Avec quatre comédiennes au sommet: Lily Gladstone, Laura Dern, Kristen Stewart et Michelle Williams. Du grand, du très grand cinéma.
7. Au revoir là-haut / Albert Dupontel
Le sixième long d'un acteur-cinéaste qui me convainc de plus en plus. Une précision: pour la toute première fois, il adapte en fait un roman. Mais quelle histoire ! Parce que son camarade, artiste dans l'âme, revient défiguré des tranchées de 1914, un Poilu ordinaire s'embarque avec lui dans une arnaque colossale. Et nos émotions de jouer le yoyo.
8. Ava / Léa Mysius
Juste avant de partir de vacances avec sa mère, une adolescente apprend qu'elle va devenir aveugle. À partir de là, elle croque la vie pour emmagasiner un maximum de (bonnes) sensations. L'esprit aventureux de la jeunesse souffle sur ce premier opus d'une cinéaste de 28 ans. Et dans le rôle-titre, Noée Abita est une sacrée révélation !
9. Ce qui nous lie / Cédric Klapisch
Sans Romain Duris, pour une fois, le réalisateur-culte de mes années d'adolescence sait me parler encore. Loin du Paris bobo, il se montre capable d'adapter ses idées à un contexte rural, proche de la terre. Devant la caméra, Ana Girardot, François Civil et Pio Marmaï forment un trio fraternel attachant. Or, ce presque rien, c'est déjà beaucoup !
10. Silence / Martin Scorsese
Le cinéaste n'a jamais caché que la spiritualité occupait une place importante dans sa vie. Pas étonnant dès lors qu'il se soit intéressé au roman du Japonais Shusaku Endo, intense récit du chemin de croix de deux missionnaires jésuites dans le Japon païen du XVIIème siècle. Un grand film pour notre temps, traversé d'images impressionnantes.
11. Les figures de l'ombre / Theodore Melfi
Années 60. Trois femmes noires embauchées par la NASA bousculent l'ordre établi et, par leur opiniâtreté, parviennent à devenir parties prenantes des premiers programmes de conquête spatiale. Ce sujet historique aurait pu accoucher d'un film raté, perdu sous la guimauve des bons sentiments. Il n'en est rien ! Le feel-good movie de l'année !
12. Après la tempête / Hirokazu Kore-eda
Longtemps inquiété par la concurrence, le nouveau film du plus tendre des réalisateurs nippons a fini par conserver sa position dans le top grâce à sa façon de s'emparer du quotidien pour toucher à l'universel. Les gens ordinaires qui sont dépeints ici pourraient être nos parents. Leur banalité nous les rend plus familiers encore... et c'est touchant !
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Voilà, j'en ai terminé avec mes classements...
Ce samedi, je reviendrai donc sur la première de mes séances 2018. D'ici là, je vous avoue que je reste curieux de vos réactions à ce top !
Notez qu'il en existe d'autres pour comparaison...
J'en ai ainsi trouvé un chez Pascale, Dasola, Tina, 2flics et Strum. N'hésitez pas à mentionner ceux que j'ai oubliés via un commentaire !
20 commentaires:
J'en ai vu 10.
Je compte me rattraper en voyant Certaines femmes grâce à la semaine Télérama.
Ava c'est définitivement non. Tout ce que j'ai lu n'a fait que me détourner de ce film dont le sujet, le perdonnage et le traitement ne m'intéressent pas. Sans regret.
Ton numéro 1 est un choix magnifique. Et les 6 qui suivent... j'applaudis.
Que Ce qui nous lie, tout petit petit film avec une Ana Girardot transparente, se retrouve dans un top prouvé la magie du cinéma.
Par contre je comprends parfaitement d'y trouver le Silence qui ne m'a pas conquise du tout (Et Andrew... misère, quel mauvais acteur:-)), et Les figures de lombre et Apres la tempête beaucoup plus convaincant.
Finalement nous en avons 6 en commun ce qui est énorme.
No comment sur les coquilles cocoréennes:-)
Je n'ai pas tout vu, mais ton trio de tête et Certaines Femmes font partie de mon top. Et nous avons le même numéro 1. Pas convaincu par Silence en revanche - les derniers films de Scorsese me laissent indifférent. Merci pour le lien !
En voilà un classement qui sort des sentiers battus.
Je partage avec toi ton attachement au film de Kore-Eda.
Loving, j'en ai goûté quelques instants, sans réellement avoir été happé par l'histoire que s’apprêtait à me conter Jeff Nichols.
Les Femmes de l'ombre, elles, le sont dans mon meuble à blu-ray. Ta courte description me donne envie de les en sortir.
Et je garde le Silence sur le dernier Scorsese dont je ne connais que le livre dont il est l'adaptation.
@Pascale 1:
Tu en as vu dix et nous en avons six en commun ? Effectivement, bon score.
Maintenant...
Sur Ava, je n'insiste pas, parce que je ne crois pas qu'il pourrait te plaire.
Sur le Klapisch, j'assume: c'est en souvenir de mes jeunes années avec ses films.
Sur le Scorsese et les autres, rien à ajouter. Les goûts et les couleurs, tout ça tout ça...
Finalement, on est d'accord pour dire que c'était une belle année ciné, 2017.
Non ?
@Pascale 2:
Hein ? Non, rien.
@Strum:
Pas de quoi pour le lien. Quatre films en commun, ce n'est pas si mal.
"Silence" n'a pas forcément la force des anciens Scorsese, mais j'ai tout de même trouvé ses thématiques plus qu'intéressantes. Bon, tu me diras, ce sont celles du roman originel, que j'ai prévu de lire cette année. L'occasion d'y revenir, peut-être.
@2flics:
En fait, j'ai aimé tous les films de Kore-eda que j'ai découverts. À des degrés divers. Et j'espère bien avoir l'occasion de découvrir l'ensemble de ma filmo.
Sur "Les femmes de l'ombre"... je ne sais pas si tu partageras mon enthousiasme, mais je serai curieux de connaître ton avis, le cas échéant. Autant dire que je garde un oeil sur ce qui se passe du côté du Bazar !
Nous avons trois beaux films en commun : The Lost City of Z, Au revoir là-haut et 120 battements par minute !! :D
J'espère que tu pourras rattraper Seule la terre.
@Tina:
Trois beaux films en commun, c'est déjà bien !
Je crois que tu as vu une partie des sept autres, au moins, sans l'apprécier autant que moi.
@Pascale:
Pas gagné ! Je n'ai que peu de temps en ce moment et je crois qu'il ne passe plus chez moi.
Ce sera peut-être dans quelques mois ou années, en DVD ou à la téloche. Rien n'est perdu.
Hello Martin, sept films en commun dont le dernier aujourd'hui même. Je viens de voir Certaines femmes et partage totalement ton point de vue. Aimé comme toi The lost city..., La la land, Au revoir là haut, Après la tempête. Un peu moins Loving et ai dû somnoler devant Silence qui m'a paru vraiment et vainement interminable. Avant-première débat lundi avec A l'heure des souvenirs. A + Martin.
A la téloche un tel film ??? M'étonnerait. Ou alors un mardi à 23h55 sur Arte pour une Thema : des moutons et des hommes.
En 2017 si t'as pas vu Seule la terre, t'as raté ta vie :-)
@Eeguab:
Sept films en commun, c'est vraiment un bon score !
C'est vrai que "Silence" est très long et pas toujours pour les meilleures raisons.
Je surveille ta chronique à venir sur "À l'heure des souvenirs" pour la commenter !
@Pascale:
Oui, quand je disais téloche, je pensais à une chaîne comme Arte.
Cela dit, sur les chaînes Orange, on a aussi parfois de belles découvertes à faire.
Mais si la date limite était 2017, j'ai déjà raté ma vite. Gasp !
Bah en fait je n'ai vu que Silence, qui a des qualités mais qui ne m'a pas transportée, ainsi que Loving, qui fait partie clairement de mes flops de l'année ! :D
C'est vrai: je me souviens de nos échanges passés sur ces deux films.
Je peux comprendre que "Silence" ne transporte pas. Mais "Loving" en flop, c'est sévère !
J'ai pas eu l'occasion d'en parler sur mon blog mais Loving m'a tellement déçue et pourtant j'aime énormément Jeff Nichols. Je vois totalement ses intentions, pourquoi les gens ont aimé mais mon dieu, je suis restée totalement en dehors de ce film, j'ai trouvé le résultat paradoxalement lourdingue alors que justement Nichols veut éviter ça en nous présentant des personnages trop taiseux et des métaphores pas si subtiles que ça (je me lâaaaaaaache).
Je respecte ce point de vue. Je ne le partage pas, mais je le respecte.
Gageons que Jeff Nichols saura te rattraper par la manche avec son film suivant.
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