Comme sûrement bon nombre de petits garçons, j'ai rêvé de trésors cachés et de civilisations disparues. Les vieilles pierres conservent pour moi quelque chose d'étrangement attrayant, comme le souvenir d'époques révolues et que je n'ai pas connues. C'est cette curiosité prolongée qui m'a sans doute conduit à aller voir The lost city of Z...
Je crois que l'absence de grandes têtes d'affiche dans la distribution m'a également permis une immersion profonde dans ce beau récit d'aventures à l'ancienne. Résumons: avec Percy Fawcett, personnage bien réel devenu légendaire, le film nous embarque au coeur même d'un groupe d'explorateurs du début du siècle dernier. Nous arpentons d'abord la jungle amazonienne pour la cartographier et y placer correctement la frontière brésilo-bolivienne. Cet enjeu géographique est aussi militaire, puisqu'il s'agit d'éviter une guerre du caoutchouc entre les deux nations, ce qui permettrait aux Européens de placer quelques pions économiques. Bref... assez rapidement, le chef d'expédition, un ancien soldat sans grande perspective de progression sociale, se donnera une toute autre motivation: il entendra prouver aux savants qu'un peuple a précédé l'homme blanc sur cette terre inhospitalière et que ceux qu'on appelle des "sauvages" n'en sont pas. Oui, vous avez bien compris: le récit que propose The lost city of Z est porté par l'humanisme. Pour moi, cela aura été une belle surprise.
Autant vous le dire aussi: j'ai aimé le jeu de tous les acteurs et cite désormais avec plaisir les noms de Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland... et j'en passe. La majorité d'entre eux doivent jouer un personnage sur une longue période et j'ai trouvé qu'ils s'en sortaient admirablement, ce qui rend leurs interprétations tout à fait dignes d'éloges. Cela étant dit, j'ai presque envie d'ajouter que l'essentiel n'est pas là: pour tout vous dire, si The lost city of Z m'a procuré autant d'émotions, je crois que c'est grâce à la technique. L'ampleur de la réalisation est épatante, c'est certain, mais l'élément le plus frappant reste la photo, oeuvre du maestro Darius Khondji. D'après ce que j'ai compris, le long-métrage marque l'aboutissement de huit ans de travail, après bien des hésitations et atermoiements. Nous tenons là l'un des meilleurs films de ce premier semestre 2017. Une anecdote amusante: la production n'aurait pas suivi le conseil d'un certain Francis Ford Coppola d'éviter de tourner de la jungle. Heureusement que, sur ce coup, le grand maître n'a pas été entendu !
The lost city of Z
Film américain de James Gray (2017)
Allez... si je creusais encore, je trouverais sûrement d'autres choses dignes d'être racontées sur cette vraie perle de cinéma. Je m'arrête toutefois sur cette très bonne impression, histoire de ne pas gâcher le plaisir de votre découverte. N'attendez pas un Indiana Jones ! Beaucoup ont cru bon de comparer le héros à un Aguirre britannique. Contresens, je crois: sa volonté le rapproche plutôt d'un Fitzcarraldo.
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Et mes p'tits camarades, qu'en pensent-ils ?
Je vous laisse les lire pour le savoir. Ils sont nombreux à avoir donné leur avis, à savoir: Pascale, Sentinelle, Tina, Princécranoir et Strum !
Je crois que l'absence de grandes têtes d'affiche dans la distribution m'a également permis une immersion profonde dans ce beau récit d'aventures à l'ancienne. Résumons: avec Percy Fawcett, personnage bien réel devenu légendaire, le film nous embarque au coeur même d'un groupe d'explorateurs du début du siècle dernier. Nous arpentons d'abord la jungle amazonienne pour la cartographier et y placer correctement la frontière brésilo-bolivienne. Cet enjeu géographique est aussi militaire, puisqu'il s'agit d'éviter une guerre du caoutchouc entre les deux nations, ce qui permettrait aux Européens de placer quelques pions économiques. Bref... assez rapidement, le chef d'expédition, un ancien soldat sans grande perspective de progression sociale, se donnera une toute autre motivation: il entendra prouver aux savants qu'un peuple a précédé l'homme blanc sur cette terre inhospitalière et que ceux qu'on appelle des "sauvages" n'en sont pas. Oui, vous avez bien compris: le récit que propose The lost city of Z est porté par l'humanisme. Pour moi, cela aura été une belle surprise.
Autant vous le dire aussi: j'ai aimé le jeu de tous les acteurs et cite désormais avec plaisir les noms de Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland... et j'en passe. La majorité d'entre eux doivent jouer un personnage sur une longue période et j'ai trouvé qu'ils s'en sortaient admirablement, ce qui rend leurs interprétations tout à fait dignes d'éloges. Cela étant dit, j'ai presque envie d'ajouter que l'essentiel n'est pas là: pour tout vous dire, si The lost city of Z m'a procuré autant d'émotions, je crois que c'est grâce à la technique. L'ampleur de la réalisation est épatante, c'est certain, mais l'élément le plus frappant reste la photo, oeuvre du maestro Darius Khondji. D'après ce que j'ai compris, le long-métrage marque l'aboutissement de huit ans de travail, après bien des hésitations et atermoiements. Nous tenons là l'un des meilleurs films de ce premier semestre 2017. Une anecdote amusante: la production n'aurait pas suivi le conseil d'un certain Francis Ford Coppola d'éviter de tourner de la jungle. Heureusement que, sur ce coup, le grand maître n'a pas été entendu !
The lost city of Z
Film américain de James Gray (2017)
Allez... si je creusais encore, je trouverais sûrement d'autres choses dignes d'être racontées sur cette vraie perle de cinéma. Je m'arrête toutefois sur cette très bonne impression, histoire de ne pas gâcher le plaisir de votre découverte. N'attendez pas un Indiana Jones ! Beaucoup ont cru bon de comparer le héros à un Aguirre britannique. Contresens, je crois: sa volonté le rapproche plutôt d'un Fitzcarraldo.
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Et mes p'tits camarades, qu'en pensent-ils ?
Je vous laisse les lire pour le savoir. Ils sont nombreux à avoir donné leur avis, à savoir: Pascale, Sentinelle, Tina, Princécranoir et Strum !
20 commentaires:
L'un des beaux moments cinéma de cette année 2017. Un voyage que l'on n'oublie pas.
100% d'accord. Je n'en suis toujours pas complètement revenu.
Même si je ne la dévoile pas, je crois que la fin est pour beaucoup dans l'empreinte que le film laissera.
Comme Laurent, un des meilleurs films de ces premiers mois 2017. Passionnant, très différent des univers que nous a montrés, toujours plutôt bien, James Gray. A mon avis assez différent de Herzog. Me rappellerait plutôt, un peu, Mosquito Coast, de Peter Weir, bon film bien oublié.
Ce Percy Fawcett, c'est inca. ;-)
Bon sujet pour un film brillamment réussi, sans doute un des plus beaux de ce premier semestre en effet.
Comment revenir de ce voyage ???
Je pourrais dire que ce Percy est inca ah ah ah !!!
Mais je vais m'auto-citer... quelle crâneuse !!!
"Dans un final grandiose, admirablement apaisant, une apothéose, le réalisateur nous laisse en état d'extase quasi mystique.
Un grand cinéaste ne peut donc réaliser qu'un grand film. Mais quelle audace !
Loin de l'agitation qu'implique l'idée même d'aventure, sa majesté James Gray ose la douceur, le calme, la non violence."
Putain ce que c'est pompeux !!!
@Eeguab:
Visiblement, nous sommes nombreux à penser la même chose. Je m'en réjouis.
Et merci de me remémorer "Mosquito Coast". Un film que j'ai dans un coin et qu'il me faudrait ressortir !
@Princécranoir:
Mais quel humour !
Tu as raison de souligner que le sujet se prêtait particulièrement à un grand film.
@Pascale:
C'est pompeux, version Shadok ? Non, finalement, je te trouve assez juste.
Pour chipoter quand même, peut-être que le "majesté" est de trop, mais ça reste dans l'esprit.
Oui majesté faut pas pousser mais je suis tellement fan du réalisateur... surtout qu'on le croyait bien installer dans la grosse pomme depuis Little Odessa.
C'est inca aussi :-)))
Installé
Installé
@Pascale:
Je comprends, je comprends.
Et cette expatriation lui va bien, effectivement.
@Pascale et l'orthographe:
Oui, j'avais compris. Merci d'être rigoureuse.
@Pascale qui se répète sans le vouloir :
Double dose de correction ! Tu devrais donner des leçons à ton Coréen.
Mon coréen a une vie autonome, il corrige (à tort), se répète et j'en passe. Je le laisse vivre sa vie et passe derrière lui rectifier.
Ici j'écris avec mon azertyuiop ! Tout va bien dans ce cas (ou presque).
La fin du film est superbe en effet et vaut à elle seule le détour (merci pour le lien et bonnes vacances !)
Strum
@Pascale:
Je suis convaincu que les Azertyuiop sont bien plus performants. Dans ce domaine, en tout cas.
@Strum:
Si la fin vaut à elle seule le détour, tout ce qui y conduit mérite aussi largement d'être vu. Je sais que nous sommes d'accord. Merci et pas d'quoi pour le lien.
L'année est loin d'être terminée mais pour l'instant il est number one de mon top 2017. Je crois que ça veut tout dire !
Effectivement !
D'ailleurs, sans y occuper la première place, il est également bien placé dans mon top ten provisoire.
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