samedi 13 mai 2017

Flocons et flingues

Les romanciers scandinaves se sont visiblement taillé une réputation flatteuse en terme de polars sans concession. Il est de fait possible qu'en Norvège, la violence de fiction soit un exutoire, le taux officiel de criminalité sanglante y restant très faible. Cette idée m'est venue après que j'ai visionné un film de ce pays: le bien nommé Refroidis...

Si, sans tout connaître de leurs filmos, les noms de Stellan Skarsgård et Bruno Ganz vous sont familiers, vous ne partirez pas complètement en terre inconnue. Si ce n'est pas le cas, tant pis: le long-métrage présenté aujourd'hui aura au contraire le mérite de vous dépayser totalement. Le pitch, lui, est assez banal: un père d'une soixantaine d'années découvre que son fils était lié à des trafiquants de drogue. Parce que son enfant a été assassiné, il se décide soudain à le venger et, ce faisant, après quelques morts de plus, déclenche une guerre entre bandes rivales. Les méchants étant plutôt bêtes, on tombe vite dans le moule d'une comédie noire plutôt... euh... on va dire décalée.

Le point négatif, c'est que, passés la neige et le reste du décorum norvégien, Refroidis n'apporte pas grand-chose au genre, en réalité. Entendons-nous bien: ce n'est pas un mauvais film. J'ai juste eu l'impression d'avoir déjà vu pléthore de longs-métrages équivalents sous d'autres latitudes. Vous avez bien le droit de vous en contenter ! Je note d'ailleurs que le film avait été présenté lors de la Berlinale. Autre anecdote: il avait reçu un Grand Prix au Festival du film policier de Beaune (petite référence, c'est vrai, mais référence quand même). Personnellement, comme vous l'aurez compris, j'attendais mieux. Mention spéciale pour les comédiens qui ont parfois eu à affronter des froids polaires, bien en-dessous de zéro, au cours du tournage. C'est bien dommage que, face à cela, le scénario reste si paresseux...

Refroidis
Film norvégien de Hans Petter Moland (2014)

Bon... j'insiste pour dire (et mes étoiles en témoignent) que tout cela n'est en rien infamant et qu'on peut donc s'amuser à le regarder. Maintenant, quand on voit ce que les frères Coen font avec un décor enneigé dans Fargo, on se dit qu'un bien meilleur film était possible !  True romance, scénario de Quentin Tarantino, est du même acabit. C'est vrai qu'il n'y a plus de neige, à l'inverse de Django unchained...

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Une précision tardive (lundi 15, peu après 21h00):

Pascale me souffle qu'elle a parlé du film. Elle l'avait bien caché !

4 commentaires:

Pascale a dit…

Ah mais je ne suis pas d'accord.
Ce film est vraiment original et je n'ai justement pas eu l'impression d'en avoir déjà vu un semblable.
Je comprends que tu ne l'aies pas trouvé chez moi puisque dans les PETITS (rrrrrrrrrrrrr) festivals, les films sortent sous leurs "vrais" titres ou en anglais, et du coup il était bien caché :

http://www.surlarouteducinema.com/archive/2014/04/08/festival-international-du-film-policier-de-beaune-2014-2eme-5342355.html

Martin a dit…

Chic, un avis contraire !

Je ne l'ai pas trouvé si "nouveau", ce film, mais bon... j'entends tes arguments et j'ai trouvé intéressante que la revanche d'un père débouche sur une guerre des gangs. Déçu finalement du sentiment que le concept ne soit pas tout à fait abouti.

Du coup, j'ai ajouté le lien vers ta chronique, en contrepoint.



Pascale a dit…

Et le type richissime ce fou furieux... Et beau gosse qui plus outre.

Je n'en attendais pas moins.

Martin a dit…

On n'en a déjà vu pas mal, des psychopathes dans ce genre, au cinéma.
Mais bon... je te laisse te rincer les rétines entre deux coups de flingue !

Moi, j'étais (notamment) content de recroiser la route de Bruno Ganz.