Je l'ai déjà dit, je crois: c'est à mon père que je dois ma découverte du cinéma de Michelangelo Antonioni. Je suis loin encore de pouvoir parler en spécialiste de l'oeuvre du maître italien, mais je m'y plonge dès que je le peux. Récemment, c'était pour Profession : reporter. J'étais aussi ravi d'y retrouver Jack Nicholson. Très bon feeling, donc.
David Locke est journaliste, en reportage dans un pays d'Afrique gouverné par un régime autoritaire, contesté par des guérilleros cachés au coeur même du désert. Faute d'obtenir des informations probantes, notre homme rentre à l'hôtel et découvre... que son voisin de chambre est mort ! Ni une ni deux, il échange ses habits avec ceux du défunt et, dès cet instant, parvient à se faire passer pour lui. Rentré en Europe, celui qui se fait désormais appeler Robertson s'écarte de son ancienne vie, laissant derrière lui femme et enfant. Assez statique d'abord, Profession : reporter prend alors un virage marqué et devient une sorte de road movie, quand le personnage principal décide d'aller voir ailleurs si le bonheur y est. Je dois dire que j'ai trouvé Jack Nicholson excellent dans ce rôle. Savoir où il va demande du temps, mais cette fuite en avant dans la peau d'un autre s'avère fascinante. D'autant qu'il y aussi du talent derrière la caméra !
À ce stade, une précision s'impose: le film n'est pas bavard. Je pense d'ailleurs qu'il en déroutera plus d'un. M'adapter à son rythme alangui m'a demandé un moment, mais je suis heureux d'y être parvenu. Force est de constater que j'ai apprécié le retour d'une dynamique classique autour de l'irruption progressive d'un personnage féminin dans le récit - un joli rôle pour l'actrice française Maria Schneider. Malgré son titre trompeur, Profession : reporter raconte la rencontre d'un homme et d'une femme, aussi ordinaire qu'elle est improbable. Est-ce une histoire d'amour ? Je n'en suis pas sûr. Je pense surtout qu'il s'agit de filmer la liberté, dans chacune de ses dimensions. Point intéressant pour moi: le long-métrage privilégie les détours à la ligne droite, quitte à nous égarer parfois dans les méandres d'un montage sinueux. Concentré, j'ai tout de même réussi à recoller les morceaux éparpillés de ces deux heures de (grand) cinéma. Un ultime plaisir esthétique m'attendait juste avant le générique: un plan-séquence d'environ six minutes, dont je ne suis pas encore tout à fait revenu...
Profession : reporter
Film italien de Michelangelo Antonioni (1975)
Le cinéaste et le long-métrage sont italiens, c'est vrai, mais la langue anglaise s'impose en version originale. Étiquetée MGM, la production associe des Américains, ainsi que des Français et des Espagnols. Malgré tout, la personnalité de l'artiste est là: j'ai trouvé les images encore plus marquantes que celles de L'éclipse, un autre Antonioni référencé ici. J'y reviendrai, promis ! Sans doute avec L'avventura...
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Vous avez dit "chef d'oeuvre" ?
Pas d'unanimité sur ce point: Lui et Chonchon ne sont pas d'accord. Eeguab, de son côté, se montre admiratif des travaux d'Antonioni. Ami, si tu passes, j'aimerais lire chez toi un texte sur le film du jour !
David Locke est journaliste, en reportage dans un pays d'Afrique gouverné par un régime autoritaire, contesté par des guérilleros cachés au coeur même du désert. Faute d'obtenir des informations probantes, notre homme rentre à l'hôtel et découvre... que son voisin de chambre est mort ! Ni une ni deux, il échange ses habits avec ceux du défunt et, dès cet instant, parvient à se faire passer pour lui. Rentré en Europe, celui qui se fait désormais appeler Robertson s'écarte de son ancienne vie, laissant derrière lui femme et enfant. Assez statique d'abord, Profession : reporter prend alors un virage marqué et devient une sorte de road movie, quand le personnage principal décide d'aller voir ailleurs si le bonheur y est. Je dois dire que j'ai trouvé Jack Nicholson excellent dans ce rôle. Savoir où il va demande du temps, mais cette fuite en avant dans la peau d'un autre s'avère fascinante. D'autant qu'il y aussi du talent derrière la caméra !
À ce stade, une précision s'impose: le film n'est pas bavard. Je pense d'ailleurs qu'il en déroutera plus d'un. M'adapter à son rythme alangui m'a demandé un moment, mais je suis heureux d'y être parvenu. Force est de constater que j'ai apprécié le retour d'une dynamique classique autour de l'irruption progressive d'un personnage féminin dans le récit - un joli rôle pour l'actrice française Maria Schneider. Malgré son titre trompeur, Profession : reporter raconte la rencontre d'un homme et d'une femme, aussi ordinaire qu'elle est improbable. Est-ce une histoire d'amour ? Je n'en suis pas sûr. Je pense surtout qu'il s'agit de filmer la liberté, dans chacune de ses dimensions. Point intéressant pour moi: le long-métrage privilégie les détours à la ligne droite, quitte à nous égarer parfois dans les méandres d'un montage sinueux. Concentré, j'ai tout de même réussi à recoller les morceaux éparpillés de ces deux heures de (grand) cinéma. Un ultime plaisir esthétique m'attendait juste avant le générique: un plan-séquence d'environ six minutes, dont je ne suis pas encore tout à fait revenu...
Profession : reporter
Film italien de Michelangelo Antonioni (1975)
Le cinéaste et le long-métrage sont italiens, c'est vrai, mais la langue anglaise s'impose en version originale. Étiquetée MGM, la production associe des Américains, ainsi que des Français et des Espagnols. Malgré tout, la personnalité de l'artiste est là: j'ai trouvé les images encore plus marquantes que celles de L'éclipse, un autre Antonioni référencé ici. J'y reviendrai, promis ! Sans doute avec L'avventura...
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Vous avez dit "chef d'oeuvre" ?
Pas d'unanimité sur ce point: Lui et Chonchon ne sont pas d'accord. Eeguab, de son côté, se montre admiratif des travaux d'Antonioni. Ami, si tu passes, j'aimerais lire chez toi un texte sur le film du jour !
4 commentaires:
Désolé Martin mais je n'ai jamais vu Profession:reporter. Antonioni me touche dans beaucoup de ses films au delà de la légendaire froideur et la fameuse in-com-mu-ni-ca-bi-li-té de son oeuvre. Je viens de revoir Le désert rouge qui reste tout de même à mon sens un tantinet hermétique malgré un beau regard sur l'Italie industrielle des sixties, si éloignée de la comédie napolitaine ou de la dolce vita romana, de même que des expériences pasoliniennes. Fascinant cinéma italien, je ne me lasse jamais de le répéter. A bientôt l'ami.
J'espère que tu auras l'occasion de le voir ! Je suppose dès à présent que nous aurons d'autres occasions de débattre ensemble sur le cinéma italien. J'ai même beaucoup de choses à découvrir encore.
Bonjour Martin, je n'aime pas beaucoup Antonioni, mais Profession Reporter est sans doute un de ses films les accessibles et probablement son meilleur avec L'Avventura à mon avis. Les films d'Antonioni traduisent souvent une certaine lassitude face à la vie, ou une absence de désir de vie devant un monde dont Antonioni questionne le sens et le personnage joué par Nicholson, qui s'ennuie tellement qu'il décide de changer de peau, c'est à dire de vie, exprime bien cela.
Strum
Hello ! Pour le peu que j'en connais jusqu'ici, il me semble que Michelangelo Antonioni concevait plutôt des films arides: je peux comprendre qu'on n'accroche pas. Ce style assez inimitable continue de m'intéresser, mais je ne suis pas sûr que tout me plaira. Cela dit, j'attends avec envie une prochaine occasion de m'y frotter.
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