jeudi 12 novembre 2015

Un hôpital, des fous

Je parlais de liens affectifs mardi: ceux que le cinéma m'avait permis de tisser avec Artus de Penguern étaient certainement trop récents pour que je m'émeuve vraiment de la disparition du réalisateur. Décédé en mars 2013 à 56 ans seulement, le cinéaste et acteur burlesque nous a laissé un dernier film à lui: La clinique de l'amour !

Sous ce titre digne d'un mauvais feuilleton télé, point d'exclamation compris, vous découvrirez peut-être une comédie plutôt loufoque. John et Michael Marchal héritent d'un hôpital créé par leur père. Problème: les deux frangins n'en ont pas la même vision d'avenir. John s'inscrit dans la lignée, tandis que Michael, lui, rêve avant tout de vivre la belle vie d'un milliardaire, si possible entre les bras ambitieux de son amante, la très justement nommée Samantha Bitch. Est-il utile d'en dire plus ? Pas sûr, si ce n'est simplement qu'à partir de ce pitch improbable, le scénario part un peu dans tous les sens. Bientôt, il sera question de barbecue avec un ours dans une forêt canadienne ! Si vous aimez les comédies ancrées dans la réalité contemporaine, ce n'est pas forcément très utile de vous attarder...

Vous êtes encore là ? Très bien. J'en profite pour vous dire également que je n'ai pas passé un mauvais moment devant cette histoire foldingue. Outre le maître de cérémonie, je crois pouvoir affirmer que les acteurs y ont tous mis du coeur: hormis quelques visages rares, vous reconnaîtrez probablement sans difficulté ceux, un peu plus connus, d'Héléna Noguerra, Bruno Salomone, Dominique Lavanant et Michel Aumont - et petit coup de coeur personnel pour Ged Marlon. La clinique de l'amour ! réserve son lot d'incroyables retournements de situation, à la sauce ultra-parodique, bien entendu. Il est possible que vous trouviez ça un peu trop dur à avaler: le ton général reste plus personnel que référencé et ne plaira donc pas à tout le monde. Mieux vaut ne pas se poser de questions existentielles sur l'humour...

La clinique de l'amour !
Film français d'Artus de Penguern (2012)

Un jour, je vous proposerai sûrement le premier film du réalisateur. D'ici là, je dis et répète que son humour particulier ne sera ravageur que pour ceux qui aiment l'absurde au tout premier degré. J'ai pensé aussi que ça marcherait mieux en étant un poil moins bavard. Assurément, il y a là une veine comique finalement peu exploitée ! C'est aussi un peu celle du trio Abel-Gordon-Romy (Rumba ou La fée).

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J'ai trouvé d'autres amateurs en salle d'attente...

Elles et lui sont plutôt enthousiastes: Pascale, Chonchon et Laurent.

6 commentaires:

Laurent a dit…

Merci pour le petit clin d'oeil, Martin...j'avais passé un bon moment dans cette clinique.

Anonyme a dit…

Je garde plutôt un bon souvenir de ce film très très fou !

Martin a dit…

@Laurent:

Avec plaisir ! Oui, la comédie du siècle, mais c'était un assez bon moment pour moi aussi.

Martin a dit…

@Tina:

C'est précisément sa folie (assumée) qui rend le film sympathique, je dirais.

Pascale a dit…

Oh oui c'était fou ce film. Et Arthus je l'aimais beaucoup et aussi sa chronique très énervée sur France Inter.
La cinquantaine c'est vraiment pas bon pour les garçons fragiles...

Martin a dit…

Artus (sans H !) manque au cinéma français. Sur France Inter, il nous reste François Morel...