dimanche 21 septembre 2014

Abracadabrantesque

Avis aux amateurs: le tout nouvel opus du tandem Kervern / Delépine est sorti en salles la semaine dernière - je pense en reparler bientôt. Aujourd'hui, je m'arrête sur le deuxième extrait de leur filmographie frappadingue: Avida. Autant le dire aussitôt: c'est probablement l'un des films les plus délirants que je connaisse. Et ça commence fort avec, d'emblée, un picador suicidaire à la poursuite d'un rhinocéros...

C'est parti pour 83 minutes de surréalisme. Le titre du film emprunte directement à André Breton le surnom-anagramme (Avida Dollars) qu'il avait octroyé à Salvador Dali. Chemin faisant, vous croiserez plusieurs personnages à fort potentiel improbable: un maître-chiens sourd-muet, un type habitué à scotcher son visage entre deux shoots d'anesthésiant pour éléphants, un garde du corps maladroit, le chef d'une bande de villageois enfermés dans des armoires, etc... il sera vaguement question d'un rapt de caniche raté et d'une femme ventripotente à convoyer jusqu'en haut d'une montagne. On peut s'interroger sur l'état d'esprit des festivaliers cannois, qui virent débarquer la chose un jour de mai 2006, le 21 pour être très précis. Avida était présenté hors-compétition. Il valait peut-être mieux...

De deux choses l'une, l'autre le soleil - comme disait Jacques Prévert. Soit vous adhérez au dispositif farfelu de l'entreprise, soit il risque fort de vous manquer quelques neurones à la sortie. Avida s'affirme comme un objet filmique non identifié et radical. Certes, le scénario révèle le pourquoi du comment en toute fin de métrage, à l'occasion d'ailleurs d'un unique plan en couleurs. Pour les détails: walou ! Chacun interprétera le film à sa façon... et ça ira bien comme ça. D'aucuns jugent le résultat prétentieux, poseur, faussement créatif. C'est leur droit. Les autres remarqueront peut-être que ces fadas indécrottables que sont Kervern et Delépine ont un joli carnet d'adresses: il leur permet de s'associer ici avec Claude Chabrol, Jean-Claude Carrière et Kati Outinen, la muse d'Aki Kaurismäki. D'autres guests font un petit coucou, mais je vous laisse la surprise. C'est typiquement le genre de films qu'il faut aborder sans préjugé...

Avida
Film français de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2006)

Mazette ! En voilà un truc barré ! On pourrait sans doute chercher chez Aki Kaurismäki (encore) ou Terry Gilliam une imagination similaire pour stimuler un cinéma... différent. L'aspect artistique d'une telle démarche m'amène vers un autre OFNI: A bigger splash. Dans ce long-métrage bien différent, le Britannique David Hockney racontait sa vie en recréant ses tableaux. Introspectif et saisissant.

2 commentaires:

Philippe Joseph a dit…

Surealisme !! ?? ... regardons un peu Wikipedia:

Surealisme ialah gerakan budaya yang bermula pada pertengahan tahun 1920-an. Surealisme merupakan seni dan penulisan yang paling banyak dikenal. Karya ini memiliki unsur kejutan, barang tak terduga yang ditempatkan berdekatan satu sama lain tanpa alasan yang jelas. Banyak seniman dan penulis surealis yang memandang karya mereka sebagai ungkapan gerakan filosofis yang pertama dan paling maju. Karya tersebut merupakan artefak, dan André Breton mengatakan bahwa surealisme berada di atas segala gerakan revolusi. Dari aktivitas Dadaisme, surealisme dibentuk dengan pusat gerakan terpentingnya di Paris. Dari tahun 1920-an aliran ini menyebar ke seluruh dunia. Surealisme memengaruhi film seperti Angel's Egg dan El Topo.

Kata surealisme diciptakan tahun 1917 oleh Guillaume Apollinaire dalam catatan program yang menjelaskan balet Parade, yang merupakan karya kolaboratif oleh Jean Cocteau, Erik Satie, Pablo Picasso dan Léonide Massine: "Dari persekutuan baru ini, hingga sekarang, perlengkapan dan kostum panggung di satu sisi dan koreografi di sisi lain hanya ada persekutuan pura-pura di antara mereka, terjadi sejenis super-realisme ('sur-réalisme') di Parade, di mana saya melihat titik mula serangkaian manifestasi semangat baru ini

Voila tout est dit ...
PJO++

ChonchonAelezig a dit…

Pourquoi il parle pas français Philippe Joseph ?
Ceci dit, moi je déteste le duo Delepine / Kervern. Je n'adhère pas du tout à leur univers qui ne me fait ni rire ni rêver...