lundi 17 mars 2014

Rêve d'amour

Je n'en éprouve aucune amertume, mais j'ai le sentiment persistant que les films d'animation français sont mésestimés. Je crois le public plutôt tourné vers les oeuvres américaines ou japonaises. J'avoue d'ailleurs que c'est invité par un ami - salut, Jean-Mi ! - que je suis allé voir Jack et la mécanique du coeur. Je n'avais pas lu le roman éponyme, prêt d'un autre pote - hello, Johan ! Même s'il m'a fallu quelques minutes pour accepter cet univers, j'ai aimé ce que j'ai vu. Parti un peu à l'aveuglette, je suis donc plutôt satisfait, pour le coup.

Résumons. Jack et la mécanique du coeur a pour héros un garçon né un jour d'hiver particulièrement froid. Étant acquis que son organe vital n'a pas supporté d'être ainsi exposé au gel, l'enfant a dû subir une greffe dès le premier jour de son existence: son coeur a été remplacé par... une horloge. Trois règles inviolables sont censées garantir l'efficacité de ce dispositif: Jack ne doit en aucun cas toucher à ses aiguilles, céder à la colère ou tomber amoureux. Je confirme que c'est évidemment tout le contraire qui va se produire. Vite lassé du foyer familial, le jeune homme quitte son cocon pour fréquenter l'école de la grande ville. Sa rencontre inopinée avec une chanteuse des rues va le conduire sur de dangereux chemins de traverse. Parti d'Écosse, le film chemine vers l'Espagne, après une étape en France...

J'en ai déjà dit beaucoup trop sur le scénario. C'est à vous désormais d'aller voir - ou de dire - si cette histoire vous plait ou non. On peut apprécier Jack et la mécanique du coeur comme un long clip vidéo. Mathias Malzieu, l'un des réalisateurs, est en effet le leader du groupe français Dionysos et ses chansons forment la bande originale du film. On entendra aussi le timbre particulier d'Olivia Ruiz, collaboratrice patentée et interprète de Miss Acacia, le premier des personnages féminins. Amateurs de slam, vous retrouverez aussi Grand Corps Malade. J'ai eu un plaisir immense à entendre une autre voix encore dans ce concert improbable: celle de Jean Rochefort, qui apporte toute son éloquence à Georges Méliès, pionnier du cinématographe. Au final, qu'avons-nous ? Une oeuvre atypique et d'une grande poésie.

Jack et la mécanique du coeur
Film français de Mathias Malzieu et Stéphane Berla (2014)

Si le titre de ma chronique vous déroute, je vous recommande vivement d'aller voir le film pour mieux comprendre. Il faut savoir donner sa chance au cinéma d'animation français de nous surprendre. Pas sûr que cela soit destiné aux enfants. J'ai lu une comparaison entre ce film et les oeuvres de Tim Burton. Je ne suis pas convaincu. Ce film ou L'étrange Noël de Monsieur Jack ? Je choisis... les deux !

1 commentaire:

dasola a dit…

Bonjour Martin, j'avais vu la BA mais comme le film est produit par Europa (Luc Besson, capable souvent du pire), je me suis méfiée. Mal m'en a pris semble-t-il. J'arriverais bien à le voir un jour. Bonne après-midi.