Un jour, je vous parlerai des plus vieux films de Roman Polanski. Personnalité véritablement controversée, le réalisateur a déjà 55 ans et douze longs-métrages derrière lui quand il réalise Frantic en 1988. Pour jouer le rôle principal de ce thriller, le cinéaste franco-polonais fait appel à une star américaine, Harrison Ford, qui sera l'année suivante, je le dis pour situer, Indiana Jones pour la troisième fois. Ironiquement, le comédien est ici un peu l'antithèse de l'aventurier archéologue, simple chirurgien venu à Paris pour un congrès médical.
L'intrigue du film démarre quand, pas encore remis du décalage horaire, le docteur Walker sort de la salle de bains de sa chambre d'hôtel et constate que sa femme... a disparu ! Montée d'angoisse d'autant plus vive qu'aucun signe avant-coureur ne laissait envisager une telle péripétie et que le médecin se retrouve livré à lui-même dans une ville qu'il ne connaît que comme touriste et un pays étranger dont il ne parle pas la langue. Autant dire que cet Américain à Paris s'offre une capitale bien éloignée de son image de carte postale ! C'est précisément là que Frantic fait mal: il s'inscrit efficacement sur le territoire qu'il parcourt, mais en donne une vision assez froide et détachée de tout aspect romantique. On pourrait du coup reprocher à Roman Polanski de forcer un peu le trait. Je ne le ferai pas. J'ai vu plusieurs fois le film et, bien qu'il ait pris quelques rides, je garde toutefois en mémoire la première. Elle m'avait franchement marqué.
Alors, à quoi attribuer ce souvenir persistant ? Sans doute en partie au fait qu'ici, il n'est pas vraiment question de happy end. Je préfère garder le silence sur les tenants et aboutissants du scénario, oeuvre commune du duo Roman Polanski / Gérard Brach. J'indique simplement qu'à peu près à la moitié du film, Harrison Ford rencontre une Emmanuelle Seigner alors débutante et que ce personnage féminin amène encore un peu plus de noirceur à l'histoire. Frantic n'exprime rien de franchement nouveau en soi. Dénué de tout effet spectaculaire, c'est probablement avant tout, comme d'autres oeuvres du même cinéaste, un film d'ambiance. Je l'aime en fait pour ça. Malgré le temps qui passe, je suis toujours saisi par les sonorités synthétiques du Libertango chanté par Grace Jones dans la bande originale. J'ai l'impression qu'elles me parlent aussi d'une époque fuyante, non sans nostalgie. Strange... I've seen that face before...
Frantic
Film franco-américain de Roman Polanski (1988)
En attendant, donc, que je découvre les plus anciens longs-métrages du cinéaste, je vous recommande celui-là. Parfois jugé inconstant dans son travail, Roman Polanski avait réalisé deux ans auparavant un Pirates beaucoup moins sobre. L'atmosphère incertaine de Frantic m'a fait songer à celle d'un film plus récent, La neuvième porte. Certains diront que ceux-là ne sont pas les meilleurs de leur auteur. Admettons, mais, très sincèrement, ils me plaisent tels qu'ils sont.
L'intrigue du film démarre quand, pas encore remis du décalage horaire, le docteur Walker sort de la salle de bains de sa chambre d'hôtel et constate que sa femme... a disparu ! Montée d'angoisse d'autant plus vive qu'aucun signe avant-coureur ne laissait envisager une telle péripétie et que le médecin se retrouve livré à lui-même dans une ville qu'il ne connaît que comme touriste et un pays étranger dont il ne parle pas la langue. Autant dire que cet Américain à Paris s'offre une capitale bien éloignée de son image de carte postale ! C'est précisément là que Frantic fait mal: il s'inscrit efficacement sur le territoire qu'il parcourt, mais en donne une vision assez froide et détachée de tout aspect romantique. On pourrait du coup reprocher à Roman Polanski de forcer un peu le trait. Je ne le ferai pas. J'ai vu plusieurs fois le film et, bien qu'il ait pris quelques rides, je garde toutefois en mémoire la première. Elle m'avait franchement marqué.
Alors, à quoi attribuer ce souvenir persistant ? Sans doute en partie au fait qu'ici, il n'est pas vraiment question de happy end. Je préfère garder le silence sur les tenants et aboutissants du scénario, oeuvre commune du duo Roman Polanski / Gérard Brach. J'indique simplement qu'à peu près à la moitié du film, Harrison Ford rencontre une Emmanuelle Seigner alors débutante et que ce personnage féminin amène encore un peu plus de noirceur à l'histoire. Frantic n'exprime rien de franchement nouveau en soi. Dénué de tout effet spectaculaire, c'est probablement avant tout, comme d'autres oeuvres du même cinéaste, un film d'ambiance. Je l'aime en fait pour ça. Malgré le temps qui passe, je suis toujours saisi par les sonorités synthétiques du Libertango chanté par Grace Jones dans la bande originale. J'ai l'impression qu'elles me parlent aussi d'une époque fuyante, non sans nostalgie. Strange... I've seen that face before...
Frantic
Film franco-américain de Roman Polanski (1988)
En attendant, donc, que je découvre les plus anciens longs-métrages du cinéaste, je vous recommande celui-là. Parfois jugé inconstant dans son travail, Roman Polanski avait réalisé deux ans auparavant un Pirates beaucoup moins sobre. L'atmosphère incertaine de Frantic m'a fait songer à celle d'un film plus récent, La neuvième porte. Certains diront que ceux-là ne sont pas les meilleurs de leur auteur. Admettons, mais, très sincèrement, ils me plaisent tels qu'ils sont.
2 commentaires:
Bonjour Martin, souvenir lointain concernant ce film vu à sa sortie. Il ne m'avait pas déplu du tout. Il faudrait que je le revois. Bonne journée.
Ca fait des siècles que je veux le revoir ! Argghh... Il faut que je me le trouve en DVD. Je suis hyper fan de Polanski de toutes façons.
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