Même si le cinéma muet m'intéresse, même si j'ai un livre entier consacré au sujet, il est clair que j'en vois peu. Je n'ai que très peu de films sans parole dans ma collection DVD et les diffusions télévisées en prime time sont rares. C'est pourquoi je remercie Gulli, la chaîne des enfants sur la TNT. Son choix de diffuser un cycle Charlot m'a permis de voir Les temps modernes, grand classique d'entre les classiques. J'ai cru comprendre que c'était le dernier film muet de l'histoire du cinéma - de cette époque, en tout cas, et salut à Jean Dujardin ! À mes yeux, c'est aussi une oeuvre assez touchante.
L'image la plus connue du film, c'est sans doute celle de Charlot coincé au milieu des engrenages d'une machine géante. Ouvrier lambda d'une usine qui fabrique Dieu sait quoi, le petit moustachu travaille à la chaîne et serre des boulons toute la journée. Situation risible dont le génie Charles Chaplin tire le meilleur grâce à un talent burlesque inégalé. Ironique en douceur, Les temps modernes place son héros dans d'autres situations et, comme le titre que j'ai choisi pour ma chronique doit vous l'avoir laissé entendre, parle aussi d'amour. Charlot-Pierrot épris de Colombine, enfant de la rue passée à côté du progrès: cette image aussi reste ancrée dans l'inconscient collectif. Le signe d'un humour immortel ? Je dirais plutôt d'un style unique en son genre et qui, de par sa simplicité, me touche encore.
En effet, qu'il soit drôle ou émouvant, Charlot est toujours juste. D'une poésie certaine dans la retenue, Les temps modernes paraît une fable moderne, où les petits parviennent à s'en sortir en dépit des embûches que le monde sème sur leur route. On peut y voir beaucoup de naïveté, mais j'ai le sentiment que Charles Chaplin assume parfaitement cet aspect des choses. Signe que les temps changent (vraiment ?), il faut noter que le cinéaste fut parfois accusé de subversion en abordant ces thèmes. Gentiment railler l'absurdité de l'industrialisation tenait lieu de blasphème, dans l'Amérique besogneuse des années 30. Et pourtant ! Les bêtises ici montrées font encore parler d'elles. Oui, le propos me paraît très moderne ! J'espère qu'il continuera d'assurer une belle postérité à son auteur.
Les temps modernes
Film américain de Charlie Chaplin (1936)
Pour parler d'autres oeuvres du même auteur, il me faudrait d'abord les voir (ou revoir). Merci d'être patients. D'ici là, je vous propose volontiers de (re)découvrir les deux autres films muets déjà évoqués sur Mille et une bobines, Tabou et... The artist. De la merveille sortie en 1931 à l'hommage de 2011, l'occasion de se souvenir que, même en silence, on peut dire beaucoup. Leçon et magie du cinéma !
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Une petite précision...
On entend quelques paroles dans le film, et notamment les consignes du patron de l'usine quant à la cadence de la chaîne. On entend aussi Charlot chanter - la première voix de Charles Chaplin au cinéma. Sans réels dialogues, le film reste toutefois du côté du cinéma muet.
Pour en savoir plus...
Je vous recommande très vivement la lecture de "L'oeil sur l'écran". Vous y trouvez de nombreux autres films et courts-métrages signés Charles Chaplin. Et, je crois bien, la même sincère admiration.
L'image la plus connue du film, c'est sans doute celle de Charlot coincé au milieu des engrenages d'une machine géante. Ouvrier lambda d'une usine qui fabrique Dieu sait quoi, le petit moustachu travaille à la chaîne et serre des boulons toute la journée. Situation risible dont le génie Charles Chaplin tire le meilleur grâce à un talent burlesque inégalé. Ironique en douceur, Les temps modernes place son héros dans d'autres situations et, comme le titre que j'ai choisi pour ma chronique doit vous l'avoir laissé entendre, parle aussi d'amour. Charlot-Pierrot épris de Colombine, enfant de la rue passée à côté du progrès: cette image aussi reste ancrée dans l'inconscient collectif. Le signe d'un humour immortel ? Je dirais plutôt d'un style unique en son genre et qui, de par sa simplicité, me touche encore.
En effet, qu'il soit drôle ou émouvant, Charlot est toujours juste. D'une poésie certaine dans la retenue, Les temps modernes paraît une fable moderne, où les petits parviennent à s'en sortir en dépit des embûches que le monde sème sur leur route. On peut y voir beaucoup de naïveté, mais j'ai le sentiment que Charles Chaplin assume parfaitement cet aspect des choses. Signe que les temps changent (vraiment ?), il faut noter que le cinéaste fut parfois accusé de subversion en abordant ces thèmes. Gentiment railler l'absurdité de l'industrialisation tenait lieu de blasphème, dans l'Amérique besogneuse des années 30. Et pourtant ! Les bêtises ici montrées font encore parler d'elles. Oui, le propos me paraît très moderne ! J'espère qu'il continuera d'assurer une belle postérité à son auteur.
Les temps modernes
Film américain de Charlie Chaplin (1936)
Pour parler d'autres oeuvres du même auteur, il me faudrait d'abord les voir (ou revoir). Merci d'être patients. D'ici là, je vous propose volontiers de (re)découvrir les deux autres films muets déjà évoqués sur Mille et une bobines, Tabou et... The artist. De la merveille sortie en 1931 à l'hommage de 2011, l'occasion de se souvenir que, même en silence, on peut dire beaucoup. Leçon et magie du cinéma !
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Une petite précision...
On entend quelques paroles dans le film, et notamment les consignes du patron de l'usine quant à la cadence de la chaîne. On entend aussi Charlot chanter - la première voix de Charles Chaplin au cinéma. Sans réels dialogues, le film reste toutefois du côté du cinéma muet.
Pour en savoir plus...
Je vous recommande très vivement la lecture de "L'oeil sur l'écran". Vous y trouvez de nombreux autres films et courts-métrages signés Charles Chaplin. Et, je crois bien, la même sincère admiration.
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