jeudi 22 avril 2010

Un rêve aquatique

J'ai l'impression d'un malentendu à propos de M. Night Shyamalan. Depuis la sortie de Sixième sens en 1999, film que j'ai d'ailleurs franchement apprécié, on dirait que le public attend que le scénario de chacune de ses créations réserve une surprise de taille au cours des dernières minutes. Conséquence: souvent, le succès n'est pas véritablement au rendez-vous alors que, de mon point de vue, un peu plus de considération peut sans difficulté être apporté à des oeuvres parfois qualifiées de "mineures" dans sa filmographie. Un exemple parmi d'autres ce soir avec La jeune fille de l'eau, un long métrage que, pour ma part, j'aime beaucoup. Je l'ai revu il y a quelques jours avec un plaisir identique à celui de la découverte en 2007. C'est dire !

La jeune fille de l'eau se focalise sur un anti-héros, Cleveland, gardien d'une résidence assez ordinaire, là-bas, en Pennsylvanie. Sans s'expliquer comment, notre homme constate qu'un resquilleur fréquente la piscine commune la nuit, ce que, pourtant, le règlement de copropriété interdit formellement. Après quelques frissons d'usage, on apprend que ledit resquilleur est en fait une resquilleuse, et plus précisément une jolie jeune femme rousse, pas très bavarde quant à ses motivations. Prénommée Story, la belle demoiselle vient en fait d'un autre monde, d'un autre temps ou... des deux à la fois. Peu importe. Ce qui est sûr, c'est qu'elle en est sortie et souhaite pouvoir y retourner rapidement, mais aussi qu'une étrange créature la menace, comme tout droit sortie d'une très ancienne légende...

Est-il nécessaire que j'en dise plus ? Je vous ai annoncé la couleur aussitôt, dès le titre de cette chronique: La jeune fille de l'eau s'ancre dans le rêve ou la fantaisie. Même s'il parait assez cohérent que toute la petite communauté décide d'aider Story, il me semble également bien dérisoire, voire inutile, de chercher dans cette fable quelque chose de parfaitement rationnel. En fait, le long métrage repose véritablement sur l'onirisme, avec la création d'une dimension crédible et pourtant parallèle. L'imaginaire y cohabite avec la réalité. Dès lors, l'alternative est claire: entrer dans l'histoire ou bien rester "en marge". Possible que, malgré le retournement de situation pré-générique, la chose ait été plus simple avec Sixième sens. J'insiste toutefois: ce film plus jeune - il date de 2006 - m'emmène plus loin et très clairement... ailleurs. Pour cela, coup de chapeau particulier au réalisateur, au compositeur de la BO, ainsi bien sûr qu'aux acteurs et notamment au couple vedette, Bryce Dallas Howard et Paul Giamatti. Ils créent et maintiennent une très belle ambiance. Pas de twist, certes, mais une bonne dose de suspense et d'émotion.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas très d'accord avec toi, pour moi ce film ne repose pas uniquement sur l'onirisme. Il montre aussi l'union de la population -en l'occurence les voisins- et donc une belle leçon de vie sur fond d'espoir d'une nouvelle société incarnée par l'écrivain. Pour moi ce monde parallèle nous amène a nous interroger sur le monde dans lequel nous vivons.

Bisous

Ju