lundi 20 juin 2011

Une sucrerie coréenne

Une chronique de Martin

Je ne crois pas que Bunt ait été diffusé en France. Ce film fait partie d'une série de dix que j'ai dans un coffret édité par le Kofic, organisme chargé de promouvoir la culture coréenne dans notre pays. Il pourrait assurément trouver sa place dans la production pléthorique qui sort dans nos salles de cinéma chaque année - les distributeurs proposent actuellement autour de 600 longs-métrages par an. Personnellement, je le classerais dans la série des oeuvres familiales, pas antipathiques, mais pas destinées à marquer durablement l'histoire du septième art. À noter également qu'il s'agit du premier film de Gyu-tae Park. Un coup d'essai assez honorable.

Bunt raconte l'histoire de Dong-ku, un garçon d'une dizaine d'années qui vit seul avec son père. Le jeune écolier souffre d'un handicap mental: il peut suivre les cours, mais son prof refuse qu'il vienne passer des examens, craignant que ses résultats dénotent avec ceux de sa classe. Pour son bonheur, Dong-ku n'a qu'un "ami": une cruche qu'il ne quitte jamais et qui en fait, au sens propre, le porteur d'eau de ses camarades. Cette vie ordinaire s'enrichit quand le garçonnet intègre l'équipe de baseball locale. Elle se complique quand son père, modeste restaurateur spécialiste du poulet épicé, voit son bailleur tomber dans le coma, le fils de ce dernier oubliant le contrat signé...

À partir de ses éléments scénaristiques assez modestes, Park tisse un film tendre, mais plutôt convenu. Sans effort, on imagine vite comment tout cela va (bien) se terminer. Comme le papa de Dong-ku l'explique à son fiston, après la nuit, le jour se lève toujours. L'obscurité à laquelle fait face le duo est de fait relative: il n'y a certes pas de maman à l'horizon, mais Bunt n'est jamais un film dramatique. C'est potentiellement un film réconfortant, une sucrerie apte à donner du coeur à l'ouvrage à d'autres enfants, par processus d'identification. Le fait qu'elle vienne de Corée peut aussi la rendre attachante à nos yeux d'Occidentaux blasés. En fait, à vous de voir.

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Un avant-goût du reste...
Pour information, et puisque ça m'a été demandé en commentaire, j'ajoute qu'outre ce film et Epitaph de Shik et Byeong-shik Jeong, mon coffret coréen contient huit métrages encore inconnus de moi:
- The seashore village de Soo-yong Kim (1965)
- Man with three coffins de Jang-ho Lee (1987)
- Christmas in August de Jin-ho Hur (1998)
- Taxi blues de Dong-ha Choiha (2005)
- Like a virgin de Hae-young et Hae-jun Lee (2006)
- Milky way liberation front de Seong-ho Yoon (2007)
- Secret sunshine de Lee Chang-dong (2007)
- The show must go on de Jae-rim Han (2007)

J'ai évidemment bien l'intention d'en reparler un jour ou l'autre...

Bunt
Film sud-coréen de Gyu-tae Park (2007)
Sur le handicap mental, Rain man ou Le huitième jour sont beaucoup plus forts. Parmi les dix oeuvres de mon coffret, je vous ai également parlé d'Epitaph. On est bien loin ici de l'ambiance morbide imposée par ce film. Sans être aussi original, le scénario, lui, s'avère nettement plus limpide. Bref, que l'on soit coréen ou non, on a droit à une intrigue immédiatement compréhensible. Cette réelle qualité est aussi une limite: foncièrement réussi, le travail de Park passe relativement inaperçu. Aussitôt vu et presque aussitôt oublié...

1 commentaire:

David Tredler a dit…

Effectivement celui-ci n'a jamais été distribué en France. Quels autres fimls se trouvent dans ce coffret DVD ?