J'en ai peut-être déjà touché un mot: dans l'une de mes quelques vies d'avant, j'ai eu la chance de découvrir la coulisse d'un opéra. Hommes et femmes. Mains, matières et machines. Les répétitions de Norma. C'est alors qu'on m'a parlé de l'aria Casta Diva, un "tube" de la Callas. J'ai réentendu cette merveille - signée Vincenzo Bellini - dans Maria...
Maria, comme le prénom: ce choix de titre dit quelque chose du film. C'est par un biais presque intime que le cinéaste chilien Pablo Larraín aborde Callas, en ayant choisi de représenter les sept derniers jours de sa vie. Paris, fin d'été 1977. La cantatrice habite un appartement cossu de l'avenue Georges-Mandel. Elle est comme coupée du monde. Elle a accepté de se confier à un journaliste, sans être dupe pourtant des turpitudes du métier, mais ferraillant avec lui et agissant encore telle la diva qu'elle n'est plus. Maria s'ennuie et se soigne (fort mal). Seuls son majordome et sa gouvernante n'ont jamais voulu la quitter. Tous les autres sont morts ou bien ont disparu. Autant de fantômes desquels il faudra se séparer avant, peut-être, de chanter à nouveau. Ce n'est pas facile. Mais l'existence elle-même ne l'est pas toujours...
Ne prenons pas ce film pour un banal biopic ! Je suis sorti de la salle en entendant une dame dire: "J'ai sûrement raté quelques épisodes pour comprendre". Et je me suis dit qu'elle évoquait ce qu'elle venait tout juste de voir. Le mieux est en réalité de se faire confiance ! Même si on ignore le parcours d'une femme, on est parfois sensible aux émotions que pourrait faire naître en nous sa simple évocation. Dans le cas d'aujourd'hui, Angelina Jolie se propose de nous y aider. L'actrice américaine, qui ne refuse pas forcément les blockbusters, démontre sa capacité à affronter des rôles beaucoup plus complexes. Elle est vraiment bien accompagnée, notamment par Alba Rohrwacher et Pietrofrancesco Favino (deux protagonistes parfaitement réels). D'accord, mais l'opéra ? Vous en entendrez quelques notes dans Maria. L'amateur d'art lyrique qui veille en moi y a trouvé une satisfaction discrète: je suis à mille lieues de croire que je puisse faire référence en matière de chant - ou alors tout au plus pour ma sincère curiosité. J'ai surtout été ravi d'aimer ce beau film. Y compris sa face sombre...
Maria
Film américain de Pablo Larraín (2024)
L'opéra étant souvent un art international, je crois bon de souligner que le film a aussi des producteurs allemands, italiens et émiratis. J'aimerais que son réalisateur aille plus loin, mais ses pseudo-biopics développent souvent un propos intéressant (cf. Jackie, par exemple). Je tiens à insister: toutes les biographies filmées ne sont pas à jeter. Bonnard Pierre et Marthe m'avait ému. Et Frida ? Aussi, je l'admets.
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Une autre précision sur le titre...
C'est par ailleurs celui d'un tout autre film, consacré, lui, à l'actrice française Maria Schneider (1952-2011). J'en reparlerai, probablement.
Et si vous voulez lire d'autres avis...
Je passe allégrement le micro virtuel à mes chères Pascale et Dasola. Benjamin apporte sa pierre à l'édifice avec son point de vue masculin.
Maria, comme le prénom: ce choix de titre dit quelque chose du film. C'est par un biais presque intime que le cinéaste chilien Pablo Larraín aborde Callas, en ayant choisi de représenter les sept derniers jours de sa vie. Paris, fin d'été 1977. La cantatrice habite un appartement cossu de l'avenue Georges-Mandel. Elle est comme coupée du monde. Elle a accepté de se confier à un journaliste, sans être dupe pourtant des turpitudes du métier, mais ferraillant avec lui et agissant encore telle la diva qu'elle n'est plus. Maria s'ennuie et se soigne (fort mal). Seuls son majordome et sa gouvernante n'ont jamais voulu la quitter. Tous les autres sont morts ou bien ont disparu. Autant de fantômes desquels il faudra se séparer avant, peut-être, de chanter à nouveau. Ce n'est pas facile. Mais l'existence elle-même ne l'est pas toujours...
Ne prenons pas ce film pour un banal biopic ! Je suis sorti de la salle en entendant une dame dire: "J'ai sûrement raté quelques épisodes pour comprendre". Et je me suis dit qu'elle évoquait ce qu'elle venait tout juste de voir. Le mieux est en réalité de se faire confiance ! Même si on ignore le parcours d'une femme, on est parfois sensible aux émotions que pourrait faire naître en nous sa simple évocation. Dans le cas d'aujourd'hui, Angelina Jolie se propose de nous y aider. L'actrice américaine, qui ne refuse pas forcément les blockbusters, démontre sa capacité à affronter des rôles beaucoup plus complexes. Elle est vraiment bien accompagnée, notamment par Alba Rohrwacher et Pietrofrancesco Favino (deux protagonistes parfaitement réels). D'accord, mais l'opéra ? Vous en entendrez quelques notes dans Maria. L'amateur d'art lyrique qui veille en moi y a trouvé une satisfaction discrète: je suis à mille lieues de croire que je puisse faire référence en matière de chant - ou alors tout au plus pour ma sincère curiosité. J'ai surtout été ravi d'aimer ce beau film. Y compris sa face sombre...
Maria
Film américain de Pablo Larraín (2024)
L'opéra étant souvent un art international, je crois bon de souligner que le film a aussi des producteurs allemands, italiens et émiratis. J'aimerais que son réalisateur aille plus loin, mais ses pseudo-biopics développent souvent un propos intéressant (cf. Jackie, par exemple). Je tiens à insister: toutes les biographies filmées ne sont pas à jeter. Bonnard Pierre et Marthe m'avait ému. Et Frida ? Aussi, je l'admets.
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Une autre précision sur le titre...
C'est par ailleurs celui d'un tout autre film, consacré, lui, à l'actrice française Maria Schneider (1952-2011). J'en reparlerai, probablement.
Et si vous voulez lire d'autres avis...
Je passe allégrement le micro virtuel à mes chères Pascale et Dasola. Benjamin apporte sa pierre à l'édifice avec son point de vue masculin.
2 commentaires:
Bonjour Martin, un film sombre et bien interprété mais je n'ai pas oublié que j'avais devant moi Angelina Jolie et non Maria Callas. Bonne après-midi.
Bonjour et merci, Dasola. Je comprends que tu aies eu du mal à oublier Angelina Jolie. Ce n'est pas si facile !
Pour ma part, je crois y être plutôt parvenu. Comment ? En me concentrant sur le récit, d'abord.
Et sans doute grâce aux autres acteurs que je connaissais (Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher et Vincent Macaigne).
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