Il semblerait que le Prix Goncourt soit le Graal des écrivains français. C'est sans nul doute aussi celui de leurs éditeurs et la quasi-garantie de ventes démultipliées. Youssef Salem a du succès se fait fort d'évoquer la vie d'un auteur "confidentiel", tout à coup bouleversée par l'obtention de la fameuse récompense ! C'est (presque) crédible...
Avec Ramzy Bedia dans le rôle-titre, le film nous propose le portrait gentiment moqueur d'un homme issu de l'immigration algérienne dépassé par sa popularité inattendue. Il faut également souligner que, bien qu'il s'en défende, le gaillard aurait puisé dans sa vie familiale bon nombre d'éléments cocasses susceptibles d'alimenter sa plume. Intitulé Le choc toxique, son roman explique que, dans sa tradition personnelle héritée de celle de ses parents, tout plaisir est proscrit. Petit ou grand, chaque moment de joie débouche sur un châtiment. Résultat: en dévoilant l'intimité de ses proches, Youssef / Ramzy risque de les fâcher. Je vais vous laisser découvrir ce qu'il devra faire pour éviter de très gros ennuis. C'est plutôt radical, à vrai dire. Rassurez-vous: tout est prétexte à comédie. Oui, oui, on rigole bien !
Vous verrez: le personnage principal s'offre de nombreux aller-retours entre Paris, où il vit, et Port-de-Bouc, la petite ville méridionale qu'habitent encore ses parents, ses soeurs et son frère. Une idée maligne, mais Youssef Salem a du succès n'exploite pas à 100% celle d'un contraste possible, né de l'exil du fils prodigue dans la capitale. Quoi qu'il en soit, le récit est assez riche pour une galerie de rôles secondaires - cf. papa et maman: Abbas Zahmani et Tassadit Mandi. Honnêtement, j'ai senti que le rythme comique fléchissait un peu dans le deuxième tiers du film, sans que cela soit trop dérangeant. Après un très léger temps mort, la fin redresse la barre et surprend. Si j'osais employer le terme, je vous parlerais sûrement de gravité. Rien d'accablant, hein ? Le contrepoint enrichit le propos d'une nuance bienvenue et, dans le même temps, va même l'alléger avec subtilité. Agréable, à l'heure où les comédies balourdes pullulent sur les écrans !
Youssef Salem a du succès
Film français de Baya Kasmi (2023)
La voix off du début m'a fait peur, mais cela s'arrange bien ensuite. D'une durée raisonnable (1h37), le long-métrage tient la distance. L'idée de l'écrivain perturbé par la "reconnaissance" de son talent s'inscrit également au coeur de deux films, Le créateur et Un homme idéal, aux tons très différents - je peux supposer qu'il y en a d'autres. NB: ici, le monde de l'édition est plus fun que dans Les traducteurs...
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Vous voulez lire un autre avis ?
Fastoche ! Il vous suffit de suivre mon petit lien vers celui de Pascale.
Avec Ramzy Bedia dans le rôle-titre, le film nous propose le portrait gentiment moqueur d'un homme issu de l'immigration algérienne dépassé par sa popularité inattendue. Il faut également souligner que, bien qu'il s'en défende, le gaillard aurait puisé dans sa vie familiale bon nombre d'éléments cocasses susceptibles d'alimenter sa plume. Intitulé Le choc toxique, son roman explique que, dans sa tradition personnelle héritée de celle de ses parents, tout plaisir est proscrit. Petit ou grand, chaque moment de joie débouche sur un châtiment. Résultat: en dévoilant l'intimité de ses proches, Youssef / Ramzy risque de les fâcher. Je vais vous laisser découvrir ce qu'il devra faire pour éviter de très gros ennuis. C'est plutôt radical, à vrai dire. Rassurez-vous: tout est prétexte à comédie. Oui, oui, on rigole bien !
Vous verrez: le personnage principal s'offre de nombreux aller-retours entre Paris, où il vit, et Port-de-Bouc, la petite ville méridionale qu'habitent encore ses parents, ses soeurs et son frère. Une idée maligne, mais Youssef Salem a du succès n'exploite pas à 100% celle d'un contraste possible, né de l'exil du fils prodigue dans la capitale. Quoi qu'il en soit, le récit est assez riche pour une galerie de rôles secondaires - cf. papa et maman: Abbas Zahmani et Tassadit Mandi. Honnêtement, j'ai senti que le rythme comique fléchissait un peu dans le deuxième tiers du film, sans que cela soit trop dérangeant. Après un très léger temps mort, la fin redresse la barre et surprend. Si j'osais employer le terme, je vous parlerais sûrement de gravité. Rien d'accablant, hein ? Le contrepoint enrichit le propos d'une nuance bienvenue et, dans le même temps, va même l'alléger avec subtilité. Agréable, à l'heure où les comédies balourdes pullulent sur les écrans !
Youssef Salem a du succès
Film français de Baya Kasmi (2023)
La voix off du début m'a fait peur, mais cela s'arrange bien ensuite. D'une durée raisonnable (1h37), le long-métrage tient la distance. L'idée de l'écrivain perturbé par la "reconnaissance" de son talent s'inscrit également au coeur de deux films, Le créateur et Un homme idéal, aux tons très différents - je peux supposer qu'il y en a d'autres. NB: ici, le monde de l'édition est plus fun que dans Les traducteurs...
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4 commentaires:
Une bien belle découverte faite au Festival de Mâcon. Je n'y serais peut-être pas allée sinon.
Erreur. Ramzy m'a vraiment très agréablement surprise par sa finesse et son émotion.
On rit aussi mais comme tu dis, rien à voir avec la franchouillardise balourde actuellement sur les écrans (je n'en parle qu'en ayant vu la BA consternante... indice : c'est une suite).
Un film charmant et positif comme sa réalisatrice.
Quant au Goncourt... il m'arrive de le lire. Je n'ai jamais eu de grande émotion. Je crois que j'ai lâché avec le livre qui se termine par une phrase que le lecteur est chargé de reconstituer. Pénible.
Ramzy Bedia est à mes yeux un acteur solide. Davantage que son compère Éric Judor.
Je le retrouve de loin en loin et j'ai la nette impression qu'il progresse (et gagne en crédibilité).
Sur le film, je pointe encore quelques petites choses trop explicites, mais c'est vraiment peu de choses par rapport à la qualité de l'ensemble (et surtout de l'aspect "identitaire" du scénario). Plus que l'histoire d'un mec, c'est, je crois "une affaire de famille". Collective, en tout cas.
Quant au Goncourt... je crois n'en avoir lu aucun. En tout cas, pas parce que le livre avait eu le Prix.
Eric Judor m'a assez favorablement impressionnée dans Problemos. Meilleur que je l'imaginais des deux côtés de la caméra.
Et Ramzi est vraiment incroyable ici et séduisant grâce au beau regard que Baya porte sur lui.
Et oui, pas besoin d'un bandeau rouge autour d'un livre pour le lire.
"Problemos" ? Pas vu. Pas très envie. Mais je ne l'exclus pas totalement...
Sur le Goncourt, nous sommes d'accord.
Même si je pense que bien des autrices et auteurs sont contents de l'obtenir.
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