Directeur d'un théâtre parisien, Paul Rémi est anonymement accusé d'avoir entraîné la mort de son associé en le poussant d'une passerelle située au-dessus de la scène. Son épouse lui suggère l'internement dans une clinique psychiatrique pour se soustraire aux investigations de la police. Je ne suis pas convaincu que ce stratagème fonctionne...
L'une des - bonnes - raisons de regarder Les intrigantes en 2021 pourrait être d'y voir Jeanne Moreau, 26 ans, dans le rôle de la femme fatale. Elle est le visage le plus connu d'une distribution très décente pour son époque, avec en outre Raymond Pellegrin, Robert Hirsch, Jacqueline Maillan et Louis de Funès, tout en mimiques dans l'habit étriqué d'un auteur capricieux et peu inspiré. Le scénario du film demeure à mon sens trop sage, malgré un point de départ intéressant et deux / trois rebondissements inattendus. Je dois bien vous avouer que je reste sur un léger sentiment de déception: le suspense attendu n'était pas au rendez-vous. Et les frissons, du coup ? Pas davantage...
J'avais espéré davantage de noirceur... et d'autres morts, peut-être. Le problème est que le meurtrier supposé n'inspire guère ni l'effroi véritable, ni la sympathie macabre: n'eut été la petite ambiguïté soulevée par le comportement de sa femme, on serait resté très loin des classiques du film noir. Oui, Les intrigantes est un très bon titre pour un polar, mais ses promesses ne sont pas tenues: toute l'affaire étant résolue en une petite heure et demie, la tension fait long feu. C'est comme si le réalisateur n'avait pas su choisir entre la facette policière de son récit et la possibilité de montrer comment un théâtre fonctionne. Reste une surprise: le film n'est pas dépourvu d'humour. On peut parler de comique de répétition: un personnage secondaire revient régulièrement à l'écran avec l'intention de parler à Paul Rémi. Maintenant, à vous de découvrir en quoi son rôle sera déterminant ! Cela suffira-t-il à vous épargner un ennui (poli) ? Je n'en jurerai pas...
Les intrigantes
Film français d'Henri Decoin (1954)
Trois étoiles pour le film et une demie en bonus pour le joli casting. Sincèrement, je ne pense pas pouvoir monter plus haut. Le quotidien d'une salle de spectacles en coulisses est beaucoup mieux raconté dans French Cancan, sorti la même année, avec en prime la couleur. Mieux vaut revoir Jeanne Moreau dans Ascenseur pour l'échafaud ! Pour la tension, Le corbeau et Les diaboliques feront bien l'affaire...
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Le film est semble-t-il un peu oublié, mais...
Vous en lirez au moins une autre chronique grâce à "L'oeil sur l'écran".
L'une des - bonnes - raisons de regarder Les intrigantes en 2021 pourrait être d'y voir Jeanne Moreau, 26 ans, dans le rôle de la femme fatale. Elle est le visage le plus connu d'une distribution très décente pour son époque, avec en outre Raymond Pellegrin, Robert Hirsch, Jacqueline Maillan et Louis de Funès, tout en mimiques dans l'habit étriqué d'un auteur capricieux et peu inspiré. Le scénario du film demeure à mon sens trop sage, malgré un point de départ intéressant et deux / trois rebondissements inattendus. Je dois bien vous avouer que je reste sur un léger sentiment de déception: le suspense attendu n'était pas au rendez-vous. Et les frissons, du coup ? Pas davantage...
J'avais espéré davantage de noirceur... et d'autres morts, peut-être. Le problème est que le meurtrier supposé n'inspire guère ni l'effroi véritable, ni la sympathie macabre: n'eut été la petite ambiguïté soulevée par le comportement de sa femme, on serait resté très loin des classiques du film noir. Oui, Les intrigantes est un très bon titre pour un polar, mais ses promesses ne sont pas tenues: toute l'affaire étant résolue en une petite heure et demie, la tension fait long feu. C'est comme si le réalisateur n'avait pas su choisir entre la facette policière de son récit et la possibilité de montrer comment un théâtre fonctionne. Reste une surprise: le film n'est pas dépourvu d'humour. On peut parler de comique de répétition: un personnage secondaire revient régulièrement à l'écran avec l'intention de parler à Paul Rémi. Maintenant, à vous de découvrir en quoi son rôle sera déterminant ! Cela suffira-t-il à vous épargner un ennui (poli) ? Je n'en jurerai pas...
Les intrigantes
Film français d'Henri Decoin (1954)
Trois étoiles pour le film et une demie en bonus pour le joli casting. Sincèrement, je ne pense pas pouvoir monter plus haut. Le quotidien d'une salle de spectacles en coulisses est beaucoup mieux raconté dans French Cancan, sorti la même année, avec en prime la couleur. Mieux vaut revoir Jeanne Moreau dans Ascenseur pour l'échafaud ! Pour la tension, Le corbeau et Les diaboliques feront bien l'affaire...
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Le film est semble-t-il un peu oublié, mais...
Vous en lirez au moins une autre chronique grâce à "L'oeil sur l'écran".
8 commentaires:
Hello Martin. Je n'ai pas oublié ce film. Une bonne raison à cela, jusqu'aujourd'hui j'ignorais totalement son existence. Quand j'étais enfant Raymond Pellegrin fut une assez grosse vedette quelques années. Et De Funès était dans un film sur deux, j'exagère un peu. A bientôt Martin.
Ignorer quelque chose est une bonne raison pour ne pas l'oublier, en effet !
Raymond Pellegrin ne m'a pas marqué dans ce film. J'étais surtout content d'y voir Jeanne Moreau.
Je pense que les coulisses de la vie d'un théâtre c'est davantage dans Entrée des artistes de Marc Allegret qu'on peut les voir.
Je ne connais pas ce film, mais avec sa petite bouille sur la photo on a du mal à imaginer Jeanne Moreau en femme fatale.
C'est sur ce n'est pas le « Decoin » le plus connu, ,ni le plus réussi . J'ai un faible pour « Razzia sur la schnouff » tourné l'année suivante avec Gabin et Ventura , ou le traitement quasi documentaire du monde de la drogue fit sensation à l'époque. A voir, si vous êtes comme moi fan de « Touchez pas au grisbi » ou du « rouge est mis » ,( toujours avec Gabin et lino), incontournables films de gangster à la française du début des années 50...
@Pascale:
Je note pour "Entrée des artistes" (que je n'ai pas vu).
Quelque chose me dit que Jeanne pourrait te surprendre, ici. Un rôle... exposé.
@CC Rider:
J'ai entendu parler de tous les films que vous évoqués, mais je n'en ai vu... aucun.
Ce n'est pas faute pourtant de beaucoup apprécier le duo Jean Gabin / Lino Ventura. Un jour viendra...
Ventura et Gabin ne tourneront que 6 films ensemble...Hormis les 3 cités précédemment , on peut voir Ventura dans deux petits rôles imposés par Gabin à la production de « Crimes et châtiments » et « Maigret tend un piège »...Et puis bien sur, dans « Le clan des siciliens » ou Lino devenu vedette, s'impose face au « vieux » à qui il doit sa vocation cinématographique et l'histoire d'une belle amitié...
"Que" six films ? C'est déjà pas mal !
Merci pour les détails sur cette complicité. L'occasion de voir qu'ils avaient quinze ans d'écart.
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