Colorées, joyeuses et un peu kitsch: c'est l'idée que j'ai aujourd'hui des années 80. Tout cela est un peu caricatural, sans aucun doute. Côté cinéma, les temps ont bien changé: une sucrerie comme Tootsie paraît franchement old school, désormais. Et alors ? J'ai envie de dire que c'est aussi ce qui fait son charme. Allez, je vais vous expliquer...
Michael Dorsey enseigne le théâtre et est lui-même un comédien talentueux. Problème: son exigence le rend tout à fait insupportable sur un plateau. Son agent ne lui trouve donc aucun rôle convenable. Dans un ultime coup de bluff, Michael décide alors... de se travestir pour devenir Dorothy Michaels, vieille fille et actrice débutante. Évidemment, c'est compliqué de rester un homme pour sa petite amie insistante et de tomber amoureux d'une autre fille - qui ne sait rien des manigances de Michael et croit donc avoir affaire à une femme. Vous suivez ? Les multiplications de quiproquos sont l'évident moteur comique de cette histoire: Tootsie est un film gentil, d'une douceur telle que certain(e)s d'entre vous le trouveront sûrement sirupeux. Autant que je le dise: il n'y a ici pas la plus petite volonté subversive !
Le look de Jessica Lange lui-même paraît presque d'un autre temps. J'ai cependant été très content de croiser Terri Garr et Bill Murray parmi les personnages secondaires. Dustin Hoffman ? Le rôle "mixte" principal lui va bien et les - très longues ! - séances de maquillage qu'il s'est imposé lui ont en réalité offert un personnage attachant. D'après ce que j'ai lu, cela n'a pas été aussi facile: d'aucuns affirment qu'il s'est parfois opposé au réalisateur sur... la manière de jouer ! Pour l'acteur, en effet, Tootsie n'est pas une comédie: en devenant une femme pas très jolie, il aurait pris conscience des discriminations et quolibets subis par la gente féminine. Il est de fait intéressant d'apprécier le film comme une mise en abyme du milieu du spectacle et un regard porté sur la société de l'époque: la question de l'égalité des sexes vient alors vite sur le devant de la scène (et avec humour). Près de quarante ans plus tard, le sujet reste pleinement d'actualité...
Tootsie
Film américain de Sydney Pollack (1982)
Bien écrit, le long-métrage est sympa, mais aurait peut-être gagné encore à se montrer un tantinet plus audacieux (d'où ma demi-étoile). Des films antérieurs étaient plus piquants: Certains l'aiment chaud conserve ainsi une nette longueur d'avance - puisque sorti dès 1959. Ah ! 1982, c'est aussi l'année de Victor Victoria: un grand classique ! La cage aux folles et Madame Doubtfire ? Oui, un jour, peut-être...
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Vous voulez en savoir plus sur Michael / Dorothy ?
"L'oeil sur l'écran" nous en parle par le biais d'une chronique classique. Clin d'oeil à Ideyvonne, qui revient surtout sur... l'aspect maquillage !
Michael Dorsey enseigne le théâtre et est lui-même un comédien talentueux. Problème: son exigence le rend tout à fait insupportable sur un plateau. Son agent ne lui trouve donc aucun rôle convenable. Dans un ultime coup de bluff, Michael décide alors... de se travestir pour devenir Dorothy Michaels, vieille fille et actrice débutante. Évidemment, c'est compliqué de rester un homme pour sa petite amie insistante et de tomber amoureux d'une autre fille - qui ne sait rien des manigances de Michael et croit donc avoir affaire à une femme. Vous suivez ? Les multiplications de quiproquos sont l'évident moteur comique de cette histoire: Tootsie est un film gentil, d'une douceur telle que certain(e)s d'entre vous le trouveront sûrement sirupeux. Autant que je le dise: il n'y a ici pas la plus petite volonté subversive !
Le look de Jessica Lange lui-même paraît presque d'un autre temps. J'ai cependant été très content de croiser Terri Garr et Bill Murray parmi les personnages secondaires. Dustin Hoffman ? Le rôle "mixte" principal lui va bien et les - très longues ! - séances de maquillage qu'il s'est imposé lui ont en réalité offert un personnage attachant. D'après ce que j'ai lu, cela n'a pas été aussi facile: d'aucuns affirment qu'il s'est parfois opposé au réalisateur sur... la manière de jouer ! Pour l'acteur, en effet, Tootsie n'est pas une comédie: en devenant une femme pas très jolie, il aurait pris conscience des discriminations et quolibets subis par la gente féminine. Il est de fait intéressant d'apprécier le film comme une mise en abyme du milieu du spectacle et un regard porté sur la société de l'époque: la question de l'égalité des sexes vient alors vite sur le devant de la scène (et avec humour). Près de quarante ans plus tard, le sujet reste pleinement d'actualité...
Tootsie
Film américain de Sydney Pollack (1982)
Bien écrit, le long-métrage est sympa, mais aurait peut-être gagné encore à se montrer un tantinet plus audacieux (d'où ma demi-étoile). Des films antérieurs étaient plus piquants: Certains l'aiment chaud conserve ainsi une nette longueur d'avance - puisque sorti dès 1959. Ah ! 1982, c'est aussi l'année de Victor Victoria: un grand classique ! La cage aux folles et Madame Doubtfire ? Oui, un jour, peut-être...
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Vous voulez en savoir plus sur Michael / Dorothy ?
"L'oeil sur l'écran" nous en parle par le biais d'une chronique classique. Clin d'oeil à Ideyvonne, qui revient surtout sur... l'aspect maquillage !
6 commentaires:
Sans oublier "Allez coucher ailleurs" de Howard Hawks , ou c'est au tour de Cary Grant de se féminiser...
Cela ne me dit rien, ce titre... mais le pitch donne l'idée d'un film sympa !
Il est repassé dans le poste récemment et... je n'ai pas réussi à aller au bout. Est-ce parce que je le connais par coeur ?
Je sais que je l'avais beaucoup aimé. Mais j'ai eu du mal à voir en Dorothy une figure de féminisme. Elle ne fait que s'opposer à un acteur vieux beau très, très, TRÈS lourd.
Mais la double performance de Dustin est formidable et Jessica est charmante.
Par contre, jai récemment pu aller au bout de Mme Doubtfire. Il faut dire que Robin❤❤❤
J'ai toujours du mal à ne pas aller au bout d'un film, même quand je l'ai déjà vu...
Clairement, Dorothy n'est pas une figure du féminisme. Mais peut-être que Michael le devient !
En tout cas, le film s'oppose aux machos relou... et c'est plutôt pas mal.
"Madame Doubtfire", c'est un autre registre, que j'aime moins. Mais Robin, je dis oui !
A la télé ça ne me pose aucun problème.
Et oui, tu as raison Mickaël devient féministe mais il ne peut se résumer à s'opposer à ce type insupportable.
Moi aussi j'aurais pensé préférer Dorothy à Mme Doubtfire, mais pour les avoir revus tous les 2 très récemment, c'est l'inverse.
Peut-être que je regarderai "Madame Doubtfire" à l'occasion, alors...
Cela dit, j'ai revu Robin récemment dans un autre film. J'en reparlerai... en mai !
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