mercredi 19 février 2020

Sortie des rails

Paula Hawkins était paraît-il dans une situation financière délicate lorsqu'elle a écrit La fille du train. Fini en six mois, ce roman policier bien ficelé a été traduit en 42 langues et s'est vendu à 18 millions d'exemplaires. Une fois n'est pas coutume: j'avais déjà lu ce livre quand j'ai vu son adaptation cinéma. Pas de vraie découverte, donc...

Rachel Watson a la trentaine et prend tous les jours le même train entre New York (Londres dans le bouquin) et sa banlieue. Dépressive et alcoolique, elle ne se remet pas d'une rupture affective: le profil type de la personnalité borderline. Et mythomane ? Possible. Rachel trouve en tout cas un certain plaisir à imaginer la vie (heureuse !) d'une autre jeune femme qu'elle aperçoit quotidiennement par la vitre du train. Jusqu'au jour où, soudainement, il se passe quelque chose. Bien sûr, je m'interdis ici d'entrer dans les détails de cette intrigue. Motus, donc, et salutations distinguées à Emily Blunt, convaincante dans un rôle assez ingrat. Ouais, c'est celui du personnage principal...

Cela précisé, vous dire aussi que La fille du train tourne en réalité autour de trois femmes distinctes. Je crois bien me souvenir d'ailleurs que le roman leur donnait la parole tour à tour, ce qui permettait d'entretenir un joli suspense, tout en multipliant les points de vue. Malheureusement, le film, lui, ne parvient pas à construire son récit de la même façon et, du coup, sombre quelque peu dans la facilité. Maintenant, sans la référence littéraire, je l'aurais sans doute aimé davantage: tout cela est en somme très basique, mais pas mauvais. Que cela "fonctionne" mieux avec vous est parfaitement plausible. J'insiste pour le dire: dans le doute, ne vous abstenez pas forcément !

La fille du train
Film américain de Tate Taylor (2016)

Trois étoiles un tantinet vachardes pour un film un peu trop "cliché". Dommage aussi que l'achat des droits par les Ricains de Dreamworks ait entraîné une délocalisation, dépourvue de tout intérêt narratif. Pourtant, le côté poisseux du polar, les p'tits gars des States maîtrisent, d'habitude: cf. - entre autres - Gone girl ou Prisoners. Maintenant, c'est à vous de voir si cette comparaison est pertinente !

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Après cela, vous avez peut-être besoin d'un autre avis...

Le cas échéant, je vous invite à découvrir également celui de Pascale.

10 commentaires:

Pascale a dit…

3 étoiles vahardes ??? Tu n'étais pas tenté d'en mettre 4 quand même !!! Ce qui s'approche du maximum.
Le livre était bien plus intéressant.
La situation financière de Paula doit s'être arrangée..

Pascale a dit…

Il manque un C, sauras tu le trouver ?

Martin a dit…

@Pascale:

Oui, le livre était bien plus intéressant. Et il est clair que Paula doit bien vivre !
Les étoiles vachardes ? J'ai sans doute dit ça par crainte que certains ne découvrent jamais cette histoire.

Martin a dit…

@Pascale 2:

Faute de frappe repérée ! Devrai-je t'appeler Pasale désormais ?

Pascale a dit…

Si tu fais ça je t'appelle Matin.

Martin a dit…

Non, évite...

Pour le fun, la règle pourrait être de rédiger des textes sans jamais utiliser la lettre en question, à l'image de l'obligation auto-imposée à un auteur que je ne nommerai pas (vu que je serais alors obligé de violer ladite règle). Mais il se peut que l'affaire se révèle ardue lorsque nos inspirations se montreront des plus fertiles.

Hé, t'as vu ? J'arrive presque à tenir la distane !

Pascale a dit…

Ah oui George Pére 😂😂😂

Martin a dit…

Lui-même ! Exatement !
Une digression qui nous éloigne du film...

tinalakiller a dit…

J'avais trouvé ça regardable mais pas toujours maîtrisé. Je n'ai pas lu le livre et pourtant j'ai très vite compris le comment du pourquoi. Dommage. Et dans l'histoire, je n'ai toujours pas trouvé la motivation pour découvrir le bouquin !

Martin a dit…

Maintenant que tu as vu le film, le livre est dispensable.

Je maintiens juste une chose: dans mon souvenir, il est vraiment mieux ficelé.
Sans doute est-ce lié au fait qu'il multiplie les points de vue pour mieux nous égarer.