Moll s'ennuie à la fête d'anniversaire que l'on a organisée pour elle. Plutôt que de supporter la drague d'un vague copain, la jeune femme préfère fuir dans la nuit. Au petit matin, le type avec qui elle a dansé se montre plutôt insistant: le pire n'est évité que par l'intervention décidée - et armée ! - d'un autre garçon. Ainsi débute Jersey affair...
Bon... une fois de plus, le distributeur d'un film anglo-saxon a jugé nécessaire de traduire le titre original... par un autre en anglais. Pourtant, le Beast initial était me semble-t-il porteur d'une ambigüité certaine, que le long-métrage développe allégrement. De quelle bête s'agit-il donc ? Je vais laisser le scénario vous l'expliquer. Il est clair d'emblée que Pascal, le "sauveur" de Moll, est différent des autres. Pour l'héroïne, c'est une bénédiction et la perspective d'en terminer avec l'étroit carcan qui enserre sa vie, mais on découvrira bien vite que la demoiselle n'est pas nécessairement une innocente oie blanche. D'où un certain suspense. À défaut d'être très original, Jersey affair témoigne d'une relative efficacité. S'agissant du tout premier opus d'un jeune réalisateur, c'est un film tout à fait regardable. Incertain...
Au rayon des thrillers sulfureux, je dois tout de même vous prévenir que celui-ci reste encore assez sage. Ses faux airs de conte macabre sont parvenus à m'intéresser, mais je n'ai pas totalement basculé vers la fascination pure et simple. Le danger qui monte petit à petit n'apparaît pas aussi effrayant que cela, et ce même si son visage demeure longtemps caché. Bref... Jersey affair mérite sans nul doute que vous lui consacriez une soirée plateau-télé, mais sans en attendre monts et merveilles. Du côté positif, je note la prestation inspirée des deux acteurs principaux, Jessie Buckley et Johnny Flynn, rejoints par d'autres comédiens convaincants - je pense à Geraldine James dans un rôle ingrat de mère tyrannique. Du côté négatif, je regrette que le récit n'ait visiblement pas exploité toutes les potentialités offertes par le décor (malgré quelques belles scènes de nuit). Tourner sur une île aurait pu permettre d'aller plus loin dans les aspects anxiogènes et/ou fantastiques de cette histoire somme toute banale. Pour en finir, un aveu: je n'avais pas DU TOUT vu venir la conclusion !
Jersey affair
Film britannique de Michael Pearce (2018)
Rien d'exceptionnel là-dedans, mais du travail bien fait: c'est déjà ça. Les amateurs de suspense y trouveront certainement leur compte. Maintenant, dans le registre ambigu, un bon classique hitchcockien vaut tout l'or du monde: je citerais par exemple L'ombre d'un doute. Vous aimez Simenon ? La chambre bleue pourrait vous convenir. Envie d'une ambiance pulp ? Je suggérerais Le passager de la pluie...
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Vous voulez un autre avis sur la question ?
Rien de plus simple: Pascale et Dasola ont également publié le leur.
Bon... une fois de plus, le distributeur d'un film anglo-saxon a jugé nécessaire de traduire le titre original... par un autre en anglais. Pourtant, le Beast initial était me semble-t-il porteur d'une ambigüité certaine, que le long-métrage développe allégrement. De quelle bête s'agit-il donc ? Je vais laisser le scénario vous l'expliquer. Il est clair d'emblée que Pascal, le "sauveur" de Moll, est différent des autres. Pour l'héroïne, c'est une bénédiction et la perspective d'en terminer avec l'étroit carcan qui enserre sa vie, mais on découvrira bien vite que la demoiselle n'est pas nécessairement une innocente oie blanche. D'où un certain suspense. À défaut d'être très original, Jersey affair témoigne d'une relative efficacité. S'agissant du tout premier opus d'un jeune réalisateur, c'est un film tout à fait regardable. Incertain...
Au rayon des thrillers sulfureux, je dois tout de même vous prévenir que celui-ci reste encore assez sage. Ses faux airs de conte macabre sont parvenus à m'intéresser, mais je n'ai pas totalement basculé vers la fascination pure et simple. Le danger qui monte petit à petit n'apparaît pas aussi effrayant que cela, et ce même si son visage demeure longtemps caché. Bref... Jersey affair mérite sans nul doute que vous lui consacriez une soirée plateau-télé, mais sans en attendre monts et merveilles. Du côté positif, je note la prestation inspirée des deux acteurs principaux, Jessie Buckley et Johnny Flynn, rejoints par d'autres comédiens convaincants - je pense à Geraldine James dans un rôle ingrat de mère tyrannique. Du côté négatif, je regrette que le récit n'ait visiblement pas exploité toutes les potentialités offertes par le décor (malgré quelques belles scènes de nuit). Tourner sur une île aurait pu permettre d'aller plus loin dans les aspects anxiogènes et/ou fantastiques de cette histoire somme toute banale. Pour en finir, un aveu: je n'avais pas DU TOUT vu venir la conclusion !
Jersey affair
Film britannique de Michael Pearce (2018)
Rien d'exceptionnel là-dedans, mais du travail bien fait: c'est déjà ça. Les amateurs de suspense y trouveront certainement leur compte. Maintenant, dans le registre ambigu, un bon classique hitchcockien vaut tout l'or du monde: je citerais par exemple L'ombre d'un doute. Vous aimez Simenon ? La chambre bleue pourrait vous convenir. Envie d'une ambiance pulp ? Je suggérerais Le passager de la pluie...
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Rien de plus simple: Pascale et Dasola ont également publié le leur.
2 commentaires:
J'avais beaucoup aimé. Il mérite mieux qu'un plateau télé. Follement romantique et soudain... :-)
Oui... je parle parfois de "plateau télé" pour les films qui ne sont plus visibles au cinéma.
C'est réducteur, tu as bien raison de tiquer, mais c'est aussi une manière d'attirer l'attention dessus.
Romantique ? Oui, au début, ça part comme ça.
Mais... mais... mais... non, rien, j'en reste sur ton "Et soudain...". J'aime beaucoup !
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