mardi 14 mai 2019

Cap sur Cannes

C'est parti jusqu'au samedi 25 mai, veille des élections européennes ! Le Festival de Cannes débute aujourd'hui... et j'y suis moins préparé que d'habitude. Je n'ai suivi que de loin les diverses annonces faites jusqu'ici, mais je reste intéressé par ce qui se passe sur la Croisette. En guise de préambule, voici donc quelques éléments d'information...

Un mot sur le président du jury, tout d'abord: après Cate Blanchett l'année dernière, le Festival fait cette fois confiance au réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu (Birdman, The revenant, etc.). Ce ne sera pas sa première venue à Cannes: le cinéaste avait obtenu le Grand Prix de la Semaine de la critique en 2000 (Amours chiennes) et le Prix de la mise en scène en 2006 (Babel). Sa nouvelle mission est pour lui "un véritable plaisir et une grande responsabilité". L'artiste le promet: son jury l'assumera "avec passion et dévouement". C'est donc aujourd'hui que tout commence, avec la projection du film d'ouverture: The dead don't die, un Jim Jarmusch avec des zombies !

Je ne vais bien sûr pas vous parler dès aujourd'hui de tous les films choisis pour la course à la Palme d'or, ni d'ailleurs des autres retenus dans chaque sélection parallèle. Thierry Frémaux et Pierre Lescure ont listé 21 prétendants à la récompense suprême, un chiffre conforme à la moyenne de ces dernières années, si je ne me trompe. Et, comme d'habitude, quelques titres échauffent déjà ma curiosité...

/ The dead don't die (Jim Jarmusch)
Encore lui, oui ! Parmi les arguments en sa faveur, une distribution prometteuse: Bill Murray, Chloë Sevigny et Adam Driver, notamment. Mais aussi le bon souvenir de ce que Jarmusch avait fait de la figure du vampire dans Only lovers left alive (Cannes 2013). J'ai trop hâte !

/ Douleur et gloire (Pedro Almodovar)
"Un film basé sur ma vie ? Non... et oui, absolument
". La pirouette d'Almodovar dans la bande-annonce me donne envie d'en savoir plus ! Certains parlent déjà de son film le plus intime depuis longtemps. Face à Penélope Cruz et Antonio Banderas, je me vois mal renoncer...

/ Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)
Un drame dans la Bretagne du 18ème, avec Adèle Haenel de retour devant la caméra de celle qui l'a révélée: cela me tente, en effet. Après, pour être honnête, je n'ai pas cherché d'autre information. Disons que j'espère pouvoir compter sur une bonne surprise au final...

/ Une vie cachée (Terrence Malick)
On lui reproche son rythme effréné, lui qui laissait auparavant passer de nombreuses années entre deux réalisations. Mais je vénère Malick depuis The tree of life: la Palme 2011 a changé ma vision du cinéma. Ce nouvel opus, consacré à un résistant à Hitler, pourrait surprendre !

/ Parasite (Bong Joon-ho)
Souvenez-vous: je vous ai parlé il n'y a peu de mon intérêt marqué pour le cinéma coréen. Joon-ho fait partie des quelques réalisateurs que je connais. Il proposerait ici un thriller horrifique. On dit aussi que ce serait le prétexte pour confronter les classes sociales du pays !

/ Sorry we missed you (Ken Loach)
À 82 ans, le vieux lion britannique est le doyen de la sélection officielle, en lice pour venir chercher... une troisième Palme d'or ! Après Le vent se lève (2006) et Moi, Daniel Blake (2016), son film s'annonce comme un énième tableau de l'Angleterre pauvre. Why not ?

/ Atlantique (Mati Diop)
De l'autre côté de la pyramide des âges, Diop n'a encore que 36 ans. Si je m'intéresse à cette réalisatrice, c'est d'abord sa nationalité franco-sénégalaise qui m'attire. Heureux que Cannes pense au cinéma africain ! Il serait ici question de migrations vers l'Europe: à suivre...

/ Once upon a time in Hollywood (Quentin Tarantino)
QT a bouclé de justesse un film dont on parle déjà beaucoup, orienté sur la fabrication du cinéma américain à la toute fin des années 60. Du coup, il est l'un
des invités de dernière minute des sélectionneurs. Avec le tandem Leonardo DiCaprio / Brad Pitt placé en tête d'affiche !

Avant d'aller plus loin, je voulais également dire un mot de l'affiche choisie pour illustrer cette 72ème édition du Festival. Elle est l'oeuvre d'une graphiste inspirée par le cinéma: Flore Maquin. Très colorée comme beaucoup des précédentes, elle est aussi un très joli clin d'oeil à la femme cinéaste qui y est représentée, j'ai nommé Agnès Varda. La photo la montre sur le tournage (très acrobatique !) de La pointe courte, le premier de ses films, présenté à Cannes le 10 mai 1955. Deux ans seulement après une polémique cannoise sur une image retouchée de Claudia Cardinale, d'aucuns soulignent que cette fois encore, la photo a été retravaillée: la scripte du film a été effacée. Ironiquement, Jane Vilardebó était l'une des rares femmes de l'équipe technique. Espérons que la Croisette, elle, se gardera du machisme. Signe positif: dans l'ensemble des sélections, treize réalisatrices participent à la compétition cette année. Dont quatre pour la Palme...

Cela dit, Cannes ne renoncera pas demain à sa facette glamour. J'imagine que, comme chaque année, certaines gazettes s'étendront davantage sur les jolies robes qui auront le grand privilège de monter les marches que sur le talent - réel ou non - de celles qui les portent. Que voulez-vous ? Cela fait partie du folklore cannois, en réalité. Personnellement, cela ne m'a jamais tellement dérangé. L'important demeure à mes yeux que les films restent les premiers à faire parler d'eux et que l'on puisse continuer à en découvrir beaucoup, originaires d'un grand nombre de pays et représentatifs de tous les genres. Naïveté ? Peut-être, mais je tiens à conserver un peu de ce regard d'enfant émerveillé, pour cette édition et toutes les suivantes. Logiquement, je vous en reparlerai avant fin mai, au moins pour tirer un petit bilan (subjectif) et dire deux mots des principaux lauréats. Avant cela, j'ai quelques autres films sous le coude, à vous présenter ces prochains jours. Vous allez voir: je suis sûr qu'ils passeront vite. Et que cela ne vous empêche surtout pas de rester fidèles au cinéma !

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Pendant le Festival, le débat se poursuit...

La section des commentaires vous est ouverte pour livrer vos avis. Vous pouvez le faire dès aujourd'hui... et/ou au fil des jours à venir.

8 commentaires:

Pascale a dit…

Et bien tu en sais plus que moi.
J'ai déjà reçu 2 avis sur le Jarmush : ratage complet d'un côté, grosse déception de lautre...

Véronique Hottat a dit…

Hello Martin,

Corrige-moi si je me trompe, mais il me semble que chaque année, depuis plusieurs années, tu nous dis que tu es moins préparé que l'année précédente :-)

Curieuse quand même de voir The Dead Don’t Die de Jim Jarmush, façon version farce caustique du monde. Même s'il ne marquera sans doute pas sa filmographie, je suis partante !

tinalakiller a dit…

Visiblement, ouais le Jarmusch s'en prend plein la gueule mais en même temps je suis pas du tout étonnée par l'accueil, sans avoir vu le film. Trop d'attentes, trop de stars, un genre spécifique... c'est tres casse-gueule.
Evidemment toujours intéressée par la découverte de films, que ce soit par les confirmés et les autres.
Je n'aime pas Inarritu, je m'en suis jamais cachée. Mais à mon avis, quelque chose me dit que lui et son jury vont mettre en avant des films pas forcément très attendus.

Martin a dit…

@Pascale:

Je me suis quand même un peu rencardé en amont. On ne se refait pas...

Martin a dit…

@Sentinelle:

Oh non, je ne crois pas que mes préparatifs baissent d'année en année !
C'est juste que, cette fois, je n'ai pas cherché trop d'infos sur les films à l'avance.

Moi aussi, je pense que j'irai voir le Jarmusch. L'occasion d'en reparler !

Martin a dit…

@Tina:

Jarmusch: c'est casse-gueules, oui, mais tant mieux !

Les autres films: difficile de les découvrir tous, mais comme toi: heureux qu'ils sont là !

Inarritu: je me souviens de ton peu d'intérêt pour ce cinéaste et suis déjà curieux de voir si ton feeling (positif, non ?) sur sa présidence se vérifiera.

Pascale a dit…

Mon comm sur l'info people à disparu.
Adèle et Céline ne seraient plus ensemble.

Martin a dit…

Curieuse disparition...
Mais ce que tu dis m'incite à corriger mon texte: je me dis que cela ne regarde qu'elles.