lundi 19 novembre 2018

Une improbable rencontre

Était-ce Quentin Tarantino ? Les deux ? Ou juste lui ? Il me semble que Luc Besson avait dit un jour qu'il ne réaliserait que dix films. D'aucuns lui suggèrent de s'arrêter, puisqu'il en est à dix-sept longs aujourd'hui... et encore, c'est sans compter ceux qu'il a produits. Depuis le début des années 80, ça fait malgré tout une belle carrière !

Je dis "malgré tout", car il me semble que le cinéaste est controversé depuis toujours et pour chacune de ses réalisations. Je dois avouer que son travail ne m'enthousiasme jamais follement, même si j'aime m'y frotter parfois pour en juger en meilleure connaissance de cause. C'est dans ce contexte que j'ai eu l'occasion de découvrir Angel-A. Neuvième création made in Besson, il entre dans les clous explicités précédemment. Son scénario tourne autour d'un jeune gars, menacé par ses dettes non remboursées à quelques types peu fréquentables. Ce gars, c'est André, alias Jamel Debbouze, avec son phrasé habituel. Comme toujours chez Besson, une femme ne va pas tarder à entrer dans le jeu, sauvée du suicide d'abord, possible bienfaitrice ensuite. La façon dont Luc Besson la filme reste de fait vraiment... discutable.

Pourtant, j'ai accroché à cette histoire. Bon... je n'ai pas l'intention d'affirmer qu'elle exprime tout le génie de son inventeur, mais juste de dire que j'ai passé un assez bon moment devant ce conte citadin. Objectivement, la subtilité est restée au vestiaire, mais j'ai vu d'assez belles choses quand même et défendrai notamment la photo noir et blanc de Thierry Arbogast (même si elle frôle parfois le cliché). Arrivé par hasard dans ma collection DVD, Angel-A m'a donc surpris positivement, en somme. Après, la signature Besson est toujours là et l'actrice principale, Rie Rasmussen, ne devient pas une révélation formidable, mais demeure... un mannequin qui s'essaye au cinéma. Le regard porté sur elle est assez naïf et parfois bien peu valorisant. C'est du cinéma geek, en fait, à la limite de l'immaturité et bien loin des références classiques auxquelles il peut sembler faire référence. Cela aura suffi à me satisfaire ! Je devais être bien luné, ce soir-là...

Angel-A
Film français de Luc Besson (2005)
Vous hésitez ? Je comprends. Je note généreusement, mais j'admets que ce programme puisse aussi rebuter. Ce n'est pas un GRAND film. Sincèrement, si vous aimez les contes modernes, La vie est belle reste toujours un incontournable absolu, 71 ans après sa sortie. J'aime autant préciser que c'est Luc Besson qui le cite... et pas moi. Autant l'ajouter: lui est bien loin d'atteindre la grâce de Frank Capra !

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Et si on parlait du Movie Challenge ?

Hop, case n°4: "Personne ne s'attendait à ce que j'aime le film" ! Franchement ! Je ne m'y attendais pas moi-même ! C'est vous dire...

Je vous propose de finir en contrepoint...
Ce sera l'occasion de constater que Pascale, elle, a détesté cet opus.

4 commentaires:

Laurent a dit…

C'est bien Besson qui avait dit qu'il arrêterait au bout de dix films. On pourrait regretter qu'il n'ait pas tenu parole.
Je me rappelle à peine de ce "Angel-A", cela dit.

Martin a dit…

Je me disais bien ! Merci pour cette confirmation, Laurent.
Cet "Angel-A" a été une bonne (petite) surprise, mais je doute qu'il fasse l'unanimité...

Pascale a dit…

Oh la la tu devais avoir ingurgité un truc chelou ce soir là ou c'est juste pour cocher une case du challenge.
Vision dégradante de la femme, Besson aime bien bousculer les tops qu'il met dans son lit (à force ça a fini par me dégoûter), humour absent, Jamel ridicule, morale à deux balles pour enfant de 2 ans : le bien c'est bien le mal c'est mal, j'en passe et j'en oublie...

Martin a dit…

Aujourd'hui, nous ne sommes pas d'accord, si ce n'est sur la piètre image que Besson donne de la femme.
C'est un sacré paradoxe: tous ses films reposent sur un personnage féminin fort et... son côté libidineux domine !

Pour le reste, je n'ai rien vu d'autre qu'une fable. Bancale, facile si tu veux, mais pas forcément honteuse.