dimanche 14 mai 2017

Un jeu de dupes ?

C'est l'histoire d'une femme britannique, qui rallie la ville allemande de Baden Baden pour prendre un peu de repos, loin de son mari. Serait-elle infidèle ? Pas sûr, mais elle rencontre un homme et passe du temps avec lui. Une Anglaise romantique est, à mon avis, un film construit en trompe-l'oeil. Beaucoup d'images, pas mal d'ambigüité...

J'ai pris un plaisir certain à découvrir ce récit retors et incertain. Adapté d'un livre que je n'ai pas lu, le film accuse le poids des ans d'un strict point de vue esthétique, mais son scénario fonctionne correctement. Sans vouloir tout dire, je crois quand même pouvoir souligner que le duo de la possible infidèle et de son amant supposé redevient vite un trio, quand Madame convie sa dernière rencontre jusque dans la maison familiale. Monsieur fournira même un emploi correctement payé à celui qui, pourtant, apparaît comme un rival. Avez-vous compris le problème ? Le fait est que Une Anglaise romantique multiplie les faux semblants et écrans de fumée, assez en tout cas pour m'avoir fait douter de ce que je voyais à l'écran. J'insiste et me répète: j'y ai pris un plaisir certain, bien qu'éphémère.

Pour être tout à fait complet, il me faut souligner que je dois également ce plaisir aux acteurs, et particulièrement à Michael Caine dans le rôle de l'époux inquiet d'avoir été trompé. C'est un fait aussi que Glenda Jackson et Ludwig Berger livrent une partition honorable en complément, mais j'ai trouvé qu'il leur manquait un peu d'allant. Peut-être que c'est lié à l'environnement du film, d'allure bourgeoise finalement. Une Anglaise romantique a quelque chose de compassé. Je peux admettre qu'il ne plaise pas à tout le monde, dans une époque où, finalement, les couples se font et se défont sans grand tralala. Certains ont pu souligner avant moi que le second degré est de mise dans cette froide description de relations humaines trop compliquées pour être sincères (ou réelles). Je suis enclin à penser la même chose.

Une Anglaise romantique
Film britannique de Joseph Losey (1975)

Je n'avais pas prévu de voir ce film, mais c'était une bonne séance. Évidemment, je pourrais citer maints autres exemples de triangle amoureux au cinéma, mais ce serait fastidieux... et ceux qui jouent sur le registre du doute ne sont pas légion. L'an passé, Mal de pierres le faisait aussi, si l'on veut, mais dans un registre très différent. Pourquoi ne pas rigoler un peu en revoyant Certains l'aiment chaud ?

2 commentaires:

Pascale a dit…

Je l'avais vu à sa sortie... J'étais FAN de Glenda Jackson.
Je n'en garde AUCUN souvenir.

Commentaire à fort valeur ajoutée...

Martin a dit…

Il te faudra le revoir, donc.
Quant à moi, je dénicherai peut-être d'autres films de Glenda Jackson.