C'est un fait: je ne ferais pas aujourd'hui la preuve d'une folle audace rédactionnelle si je vous rappelle que j'aime les films fous. J'exagère d'ailleurs en le disant ainsi: j'aime CERTAINS films fous et j'apprécie que le cinéma m'emmène parfois hors des sentiers battus. Le moins que je puisse ajouter, c'est qu'avec Rubber, j'ai été servi. Mon pote Christophe fait de ce long-métrage une oeuvre culte. Et moi ? Euh...
Au beau milieu de nulle part, des anonymes se sont rassemblés comme pour guetter un phénomène naturel. Un type d'apparence ordinaire est descendu de son vélo pour distribuer à chacun une paire de jumelles. Dans le même temps ou presque, un flic sort soudain du... coffre de sa voiture pour discourir sur le prétendu non-sens absolu des situations aperçues dans la plupart des grands classiques du septième art - notez que je préfère passer sur quelques détails. Rubber démarre ensuite et s'avère être le récit de la déambulation américaine d'un pneu serial killer. Vous pouvez bien relire la phrase précédente plusieurs fois: elle restera vraie, quoiqu'il advienne. Bienvenue en terre foldingue: bien réel, ce très improbable scénario aurait été inventé pour moquer une critique aux goûts trop formatés.
Mouais... toute la question est donc de savoir s'il reste du cinéma derrière ce gigantesque pied de nez. Ma réponse à moi est positive. Je note d'abord que le long-métrage est une grande mise en abyme capable d'offrir un film dans le film. Je crois ensuite utile d'affirmer que l'absurdité de l'intrigue elle-même n'a pas rendu les images moches ou inintéressantes. Au contraire: on voit bien que le type derrière la caméra maîtrise son sujet ou à tout le moins possède suffisamment de références pour inscrire sa très étrange création dans une filiation: aussi décalé soit-il, Rubber est assurément le film d'un amoureux du cinéma. Si vous vous sentez prêts, je vous invite cordialement à le regarder sans préjugé: vous pourriez être surpris. Attention: n'en attendez en tout cas aucune explication rationnelle...
Rubber
Film français de Quentin Dupieux (2010)
Le dernier opus du cinéaste - Réalité - est sorti il y a seize jours. Celui que j'ai présenté aujourd'hui m'a fait penser à un autre film dingue: Dans la peau de John Malkovich, "normal", en comparaison. Avec un clin d'oeil à Shining et une ambiance à la Duel, ce cinéma d'auteur (farfelu) et de genre (bizarre) s'adresse plutôt à un public aventureux. C'est sa limite, certainement, mais c'est aussi sa force.
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Le même film, vu d'ailleurs...
Ça donne une critique assez positive de "Sur la route du cinéma". Moins d'enthousiasme semble-t-il sur le "Ma bulle" de Princécranoir...
Au beau milieu de nulle part, des anonymes se sont rassemblés comme pour guetter un phénomène naturel. Un type d'apparence ordinaire est descendu de son vélo pour distribuer à chacun une paire de jumelles. Dans le même temps ou presque, un flic sort soudain du... coffre de sa voiture pour discourir sur le prétendu non-sens absolu des situations aperçues dans la plupart des grands classiques du septième art - notez que je préfère passer sur quelques détails. Rubber démarre ensuite et s'avère être le récit de la déambulation américaine d'un pneu serial killer. Vous pouvez bien relire la phrase précédente plusieurs fois: elle restera vraie, quoiqu'il advienne. Bienvenue en terre foldingue: bien réel, ce très improbable scénario aurait été inventé pour moquer une critique aux goûts trop formatés.
Mouais... toute la question est donc de savoir s'il reste du cinéma derrière ce gigantesque pied de nez. Ma réponse à moi est positive. Je note d'abord que le long-métrage est une grande mise en abyme capable d'offrir un film dans le film. Je crois ensuite utile d'affirmer que l'absurdité de l'intrigue elle-même n'a pas rendu les images moches ou inintéressantes. Au contraire: on voit bien que le type derrière la caméra maîtrise son sujet ou à tout le moins possède suffisamment de références pour inscrire sa très étrange création dans une filiation: aussi décalé soit-il, Rubber est assurément le film d'un amoureux du cinéma. Si vous vous sentez prêts, je vous invite cordialement à le regarder sans préjugé: vous pourriez être surpris. Attention: n'en attendez en tout cas aucune explication rationnelle...
Rubber
Film français de Quentin Dupieux (2010)
Le dernier opus du cinéaste - Réalité - est sorti il y a seize jours. Celui que j'ai présenté aujourd'hui m'a fait penser à un autre film dingue: Dans la peau de John Malkovich, "normal", en comparaison. Avec un clin d'oeil à Shining et une ambiance à la Duel, ce cinéma d'auteur (farfelu) et de genre (bizarre) s'adresse plutôt à un public aventureux. C'est sa limite, certainement, mais c'est aussi sa force.
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Le même film, vu d'ailleurs...
Ça donne une critique assez positive de "Sur la route du cinéma". Moins d'enthousiasme semble-t-il sur le "Ma bulle" de Princécranoir...
10 commentaires:
J'aime bien le film mais il m'est apparu un brin désagréable dans son rapport au public. Reste de très beaux moments de cinéma, et un éloge de l'absurde devenu pour Dupieux une véritable marque de fabrique.
Moi j'ai eu un peu de mal la 1ère fois que je l'ai vu. Je me suis dis "mais qu'est-ce que c'est que ce truc?"
Cela dit, j'avoue que c'était bien filmé et que j'ai fini par me mettre à la place de ce pneu... Comme quoi, le but du réal était atteint :)
@Princécranoir:
Je suis assez d'accord avec toi. Quentin Dupieux n'a pas l'air de beaucoup aimer les gens qui sont susceptibles de regarder son film. Un peu de prétention, peut-être.
@Ideyvonne:
Je suis d'accord avec toi aussi. Le film est souvent filmé à hauteur de pneu et ça fonctionne. C'est sûr que c'est un spectacle très particulier. Pour être honnête, je ne suis pas certain d'avoir envie de le revoir rapidement.
Kubrick mes couilles !
Kubrick, c'est effectivement une toute autre "Réalité"...
Je ne sais pas si le terme de "culte" (Oui, c'est moi Christophe) est approprié pour ce film mais pour moi, il fait partie des "perles inclassables" au même titre qu'un "Pontypool" ou qu'un "Primer", ces films innovants à petit budget qui secouent la créativité :)
Et c'est toujours appréciable, ce genre de films. Tu m'avais parlé de "Pontypool", mais je ne l'ai toujours pas vu. "Primer", ça ne me parle pas. Je vais tâcher de regarder ça de plus près.
Par ailleurs, il est possible que je sois amené à reparler de Quentin Dupieux d'ici quelques semaines. À suivre...
D'ailleurs je compte aller voir "Réalité" dès que l'occasion se présentera ;) A bon entendeur
Qui me parle ? Bon, à vrai dire, je n'ai pas exclu l'idée de le voir également.
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