Cinq, c'est beaucoup ? Vous trouvez ? C'est le nombre de films chinois que j'ai vus au cours de l'année (un record personnel). Mes escapades cinématographiques s'arrêteront aujourd'hui sur Only the river flows. Filmé en 16mm, il a reçu le Prix du jury au festival Reims Polar 2024. Un détail: l'intrigue, elle, nous invite à revenir trente ans en arrière...
On pourrait parler d'un polar, mais sachez-le: le réalisateur s'y refuse. "Je ne cherche pas à m’inscrire dans un genre particulier", dit-il. N'empêche: c'est bien de meurtres dont il est question dans ce récit retors, aux contours incertains. Impatient surtout de voir sa brigade récompensée pour son efficacité, le chef de Ma Zhe compte sur lui pour boucler rapidement l'enquête lancée après la découverte du corps d'une vieille femme sur le bord d'une rivière. La pauvre grand-mère hébergeait un type à l'esprit dérangé. Le parfait bouc-émissaire ? Oui.
Mais, bientôt, les faits viennent contrecarrer les conclusions hâtives. C'est là que j'ai (un peu) décroché: misant sur un décorum poisseux que j'avais déjà vu dans le cinéma chinois, Only the river flows s'ingénie à brouiller les pistes et suggère alors que son personnage principal, hanté par les images, devient fou à essayer de comprendre. Le fait est qu'il subit une double pression: à celle de sa hiérarchie s'ajoute celle de sa femme - à vous de découvrir les circonstances. Aïe ! Je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour ces personnages. Résultat: malgré ses belles qualités formelles, le film m'a laissé froid. L'atmosphère "à la Lynch" du final m'a plu, mais reste insuffisante pour me convaincre d'avoir vu une oeuvre véritablement audacieuse. Ce n'est pas grave: j'en verrai d'autres, venues d'ailleurs ou de Chine !
Only the river flows (河边的错误)
Film chinois de Wei Shujun / 2023
Vous l'aurez compris: j'en attendais mieux. D'autres évoquent le poids d'une possible censure, évitée grâce au choix de déplacer le scénario dans le passé (et de situer l'action loin des grandes entités urbaines). Pour ma part, j'ai mieux apprécié Black coal et Une pluie sans fin. De nombreux cinéphiles estiment que la référence du polar asiatique reste coréenne et citent le génial Memories of murder. Et moi aussi !
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En France, mon film du jour a connu un relatif succès critique...
Vous pourrez le vérifier avec les avis de Pascale, Princécranoir et Lui. Au box-office, en revanche, c'est la cata: pas plus de 53.212 entrées. Cela dit, il n'y que deux films chinois qui ont fait mieux cette année...
On pourrait parler d'un polar, mais sachez-le: le réalisateur s'y refuse. "Je ne cherche pas à m’inscrire dans un genre particulier", dit-il. N'empêche: c'est bien de meurtres dont il est question dans ce récit retors, aux contours incertains. Impatient surtout de voir sa brigade récompensée pour son efficacité, le chef de Ma Zhe compte sur lui pour boucler rapidement l'enquête lancée après la découverte du corps d'une vieille femme sur le bord d'une rivière. La pauvre grand-mère hébergeait un type à l'esprit dérangé. Le parfait bouc-émissaire ? Oui.
Mais, bientôt, les faits viennent contrecarrer les conclusions hâtives. C'est là que j'ai (un peu) décroché: misant sur un décorum poisseux que j'avais déjà vu dans le cinéma chinois, Only the river flows s'ingénie à brouiller les pistes et suggère alors que son personnage principal, hanté par les images, devient fou à essayer de comprendre. Le fait est qu'il subit une double pression: à celle de sa hiérarchie s'ajoute celle de sa femme - à vous de découvrir les circonstances. Aïe ! Je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour ces personnages. Résultat: malgré ses belles qualités formelles, le film m'a laissé froid. L'atmosphère "à la Lynch" du final m'a plu, mais reste insuffisante pour me convaincre d'avoir vu une oeuvre véritablement audacieuse. Ce n'est pas grave: j'en verrai d'autres, venues d'ailleurs ou de Chine !
Only the river flows (河边的错误)
Film chinois de Wei Shujun / 2023
Vous l'aurez compris: j'en attendais mieux. D'autres évoquent le poids d'une possible censure, évitée grâce au choix de déplacer le scénario dans le passé (et de situer l'action loin des grandes entités urbaines). Pour ma part, j'ai mieux apprécié Black coal et Une pluie sans fin. De nombreux cinéphiles estiment que la référence du polar asiatique reste coréenne et citent le génial Memories of murder. Et moi aussi !
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En France, mon film du jour a connu un relatif succès critique...
Vous pourrez le vérifier avec les avis de Pascale, Princécranoir et Lui. Au box-office, en revanche, c'est la cata: pas plus de 53.212 entrées. Cela dit, il n'y que deux films chinois qui ont fait mieux cette année...

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