mercredi 6 août 2025

Sa musique pour horizon

Vous aurez peut-être su le deviner à la lecture des deux chroniques précédentes: le piano est bien mon instrument de musique préféré. J'aimerais savoir en jouer et je reste baba devant Freddie Mercury. Autre grand talent (que j'ai vu et applaudi sur scène): Alain Klingler. Soyez sûrs que le cinéma ne nourrit pas ma vie culturelle... à lui seul !

J'y retourne vite aujourd'hui pour évoquer un film dont j'ignorais tout jusqu'à ce qu'Arte le diffuse: La légende du pianiste sur l'océan. L'histoire commence à l'aube du 20ème siècle quand un machiniste embarqué sur un gigantesque paquebot découvre par hasard un bébé abandonné dans la salle de banquet. Il n'hésite pas et l'adopte. L'enfant grandira à bord, n'osant jamais s'aventurer jusqu'à la terre ferme et naviguant donc constamment entre l'Europe et l'Amérique. C'est dans ces conditions qu'il apprendra le piano en pur autodidacte et deviendra l'ami d'un trompettiste - le narrateur de cette histoire. Que vous dire ? J'ai littéralement été embarqué dans ce beau récit aux allures de conte, inspiré d'un monologue théâtral du dramaturge italien Alessandro Baricco, mais cependant tourné en langue anglaise. L'incroyable Tim Roth y dévoile une facette inattendue de son talent d'acteur. Il sait nous tenir en haleine jusqu'au bout du long-métrage...

C'est bien évidemment plus facile avec la musique d'Ennio Morricone ! En partie tourné à Cinecittà, le film a des airs de grand cinéma italien classique, avec une évidente référence au maestro Federico Fellini. Magie de la création, le décor de La légende du pianiste sur l'océan n’apparaît parfois que comme du carton-pâte: l'émotion et le plaisir n'en sont alors que plus vifs. Pas d'effets spéciaux ultra-spectaculaires dans cet opus, mais un imaginaire poétique et une grande attention portée aux divers personnages. Ce huis-clos flottant n'en est pas un pour chacun d'entre eux, mais il ne faut pas attendre trop de réalisme dans le déroulé de leurs prétendues "aventures" maritimes. Je dirais qu'une nouvelle fois, c'est la mélancolie qui affleure sous les images. C'est aussi la fin d'un monde qui nous est racontée, avec un bateau comme possible refuge pour éviter le chaos ou attendre d'y sombrer. Bon, c'est à vous de voir: je ne vais pas tout vous dévoiler non plus...

La légende du pianiste sur l'océan
Film italien de Giuseppe Tornatore (1998)
Je suis également venu vers cette histoire pour retrouver un cinéaste décidément méconnu et injustement malaimé. Il est certes évident qu'il lorgne vers Et vogue le navire... et je ne lui reprocherai pas. J'aime autant croire - et dire - que les deux films peuvent coexister. Un "bonus" appréciable ici: la première apparition de Mélanie Thierry. Un certain émoi pourrait alors refaire briller Les lumières de la ville !

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