jeudi 26 juin 2025

La vie (et l'héritage) d'Adèle

1895 n'est pas seulement l'année de la première projection publique du cinématographe, mais aussi celle qui a vu naître ma grand-mère paternelle. Cédric Klapisch, que je considère comme l'un des cinéastes emblématiques de ma génération, a choisi d'y situer toute une partie de l'action de son dernier film. Son beau titre ? La venue de l'avenir.

Résumons. 2025: tous les membres encore en vie d'une même famille héritent d'une bicoque oubliée au fin fond de la campagne normande. Sachant qu'ils ne se connaissent pas tous entre eux, le notaire chargé de leur dossier mandatent quatre cousins pour découvrir la masure. Après l'avoir visitée, ils pourront la conserver ou choisir de la vendre à un promoteur qui envisage de la détruire pour implanter un centre commercial et un parking sur le terrain. Une décision lourde de sens pour des parents - Guy, Abdelkrim, Séb et Céline - qui ignoraient tout d'Adèle, leur aïeule, et n'ont pas forcément les mêmes valeurs de vie. Apiculteur, prof, créateur de contenus ou femme d'affaires, leurs jobs divergent, eux aussi, et leur donnent donc des regards très différents sur ce qu'il convient de faire de la manne d'une succession inattendue.

Admettons-le: les personnages de Cédric Klapisch nous ressemblent. Le cinéaste reste un observateur avisé de la France contemporaine. Oui, mais... cette fois, il nous offre aussi un voyage dans le passé. Une bonne moitié de La venue de l'avenir a ainsi pour décor le Paris de la fin du 19ème siècle (après un voyage en bateau sur la Seine). J'aime particulièrement la façon dont le film est monté: le monde d'hier et celui d'aujourd'hui s'entremêlent naturellement, de manière fluide. Les scènes se font ainsi joliment écho les unes aux autres. Cela permet notamment au spectateur de découvrir toute une galerie de protagonistes attachants, confiés à des comédien(ne)s de talent. Certains membres de la joyeuse troupe émergent tout juste, à l'image de Suzanne Lindon, Paul Kircher ou Abraham Wapler, quand d'autres affichent davantage d'expérience - Julia Piaton et Vincent Macaigne. Avec eux, quelques habitués - Cécile de France, Zinedine Soualem - et/ou de vieux briscards du cinéma que je vous laisserai découvrir. Bonus pour les amateurs: La Nuit, une (nouvelle) chanson de Pomme !

La venue de l'avenir
Film français de Cédric Klapisch (2025)

Une pleine réussite ? Non, mais un long-métrage très honorable. Étrangement, je l'ai trouvé quelque peu en décalage avec les autres du réalisateur. Mes préférés ? Le péril jeune et Les poupées russes. Une mention spéciale pour la très bonne idée d'alterner les époques. Bon... ce n'est pas aussi trépidant que dans Retour vers le futur. N'empêche: j'ai passé un chouette moment avec un cinéaste familier !

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Et vous verrez que je ne suis pas le seul...

Il me semble que Pascale est encore plus enthousiaste que moi. Dasola, elle, se montre plus mesurée, mais reste clairement positive.

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