lundi 30 septembre 2024

Un village accueillant ?

L'étranger qui ne parle pas la même langue. Ou bien celui qui traverse la frontière pour envahir un pays et agrandir le sien. Les peuples grecs et romains de l'Antiquité l'appelait le barbare. Une expression assez forte pour traverser les siècles et arriver jusqu'à notre temps pour désigner tout ce qui nous apparaît brutal, violent ou destructeur.
 
Les barbares
... c'est aussi le titre d'un film arrivé il y a dix jours dans les salles françaises. Il se passe à Paimpont, un village breton situé à quelques kilomètres de Rennes. Ses (joyeux ?) habitants s'apprêtent à accueillir un petit groupe de réfugiés ukrainiens. Changement de programme: c'est finalement une famille d'exilés syriens qui vient demander asile. Et pour certains, c'est inacceptable ! Entre racisme décomplexé et incompréhension culturelle, la France n'est pas la meilleure des terres d'accueil possibles pour "ces gens-là". Honnêtement, avec ce pitch, je m'attendais à une comédie lourdingue. Et finalement, le film est plus subtil que je le pensais. C'est un fait: il n'échappe pas tout à fait au piège de la caricature. Laurent Lafitte campe un crétin très bas-du-front, Sandrine Kiberlain une grande gigue éthérée, Jean-Charles Clichet un maire patriote souvent dépassé par les événements... et pourtant, ça fonctionne. Bons points: les personnages syriens sont convaincants et les drames que vivent par les migrants ne sont pas complètement occultés. Ouf !

Les barbares
Film français de Julie Delpy (2024)

Trois étoiles qui auraient pu n'être que deux si ce long-métrage basique n'avait pas laissé une place à quelques scènes touchantes. Disons que la vraie générosité qui s'y exprime me paraît en décalage avec la réalité de l'accueil des étrangers non-européens en France. Bref... je préfère Moi capitaine, mais c'est un tout autre traitement du sujet. Et après tout, un peu de candeur ne peut pas faire de mal...

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Un autre avis vous intéresse ?

Vous constaterez que celui de Pascale est - plutôt - positif également. Comme vous pourrez le voir, celui de Dasola l'est aussi. Admettons...

2 commentaires:

Pascale a dit…

En effet quelques caricatures mais je pense que malgré cela Julie Delpy ne pourra jamais être lourdingue.
Les barbares ne sont évidemment pas ceux que l'on croit.
Et l'interprétation aussi bien côté pimpontais que syriens excellente.
Un bon moment, une bonne surprise.
Je trouve Sandrine Kiberlain plus alcoolisée qu'éthérée :-)

Martin a dit…

Si tu le dis pour Julie Delpy ! En dehors de ce film, je n'ai vu que "La comtesse".

Excellentes interprétations, dis-tu ? Mouais. Je suis un peu moins enthousiaste que toi.
Sandrine Kiberlain est alcoolisée, en effet, mais n'en fait pas grand-chose pour son personnage.