mercredi 16 novembre 2022

L'innocence en lambeaux

Eh bien dis donc ! Martin Scorsese va avoir 80 ans demain ! Le hasard a voulu que je tombe, il y a quelques jours, sur son tout premier film commandé par un studio: Bertha Boxcar - qui, lui, en a cinquante. Cette oeuvre "de jeunesse" a été tournée grâce au célèbre producteur américain Roger Corman. Dont je reparlerai peut-être un autre jour...

Cette fois, je confirme juste que je m'intéresse à ce cinéma fabriqué aux States dans les années 70. Bertha Boxcar n'est pas le pionnier d'un nouveau genre, mais s'inscrit bien dans une tendance d'époque. Parmi d'autres longs-métrages porteurs d'idées sociales "innovantes" !

Le film dresse le portrait d'une jeune femme, en plaçant son propos dans un État du Sud et au cours de la crise économique post-1929. Soudaine, la mort du père de Bertha l'entraîne dans une dérive criminelle aux côtés d'un travailleur anarchiste et d'autres parias. Toute la force de ce vrai-faux biopic réside, je crois, dans son impact émotionnel. Ne voir en l'orpheline que la simple victime d'un système me semble très hasardeux, mais je n'arrive pas à légitimer l'attitude brutale des puissants face à l'envie de révolte de sa (petite) bande. Formellement parlant, j'ai senti un film aux moyens financiers limités et, à vrai dire, je l'ai justement trouvé plutôt attachant pour cela. Dans le rôle-titre, Barbara Hershey se donne à fond, avec une dose d'érotisme qui ne trouverait plus du tout sa place dans le cinéma d'aujourd'hui, à mon avis. Je n'oublie pas les principaux personnages masculins, qui m'ont paru portés par le talent et la sincérité du trio formé par David Carradine, Barry Primus et Bernie Casey. À re-voir...

Bertha Boxcar
Film américain de Martin Scorsese (1972)

J'ai lu un bon nombre de critiques qui parlaient d'une oeuvre mineure dans la filmographie du cinéaste: c'est dur, pour un quasi-débutant. J'aimerais bien désormais voir le Bonnie et Clyde d'Arthur Penn, film de référence du genre, paraît-il, qui est sorti en 1967. Je fais un lien thématique avec d'autres plus récents: Les moissons du ciel (1978) devant La porte du paradis (80) et, du côté anglais, Comrades (87) !

4 commentaires:

Jourdan a dit…

Hors contexte :
J’ai bien aimé Armageddon Time de James Gray. Un film sur les inégalités raciales aux US.
A Cannes il n’a eu aucune récompense ,c’est un peu dommage car j’avais trouvé le film plutôt émouvant.

Martin a dit…

Hors contexte également...
J'irai peut-être voir "Armageddon time", mais j'avoue que je ne l'ai pas mis en tête de liste. Mon prochain devrait être "Plus que jamais".

Pour en revenir au sujet de ma chronique, vous n'avez pas vu ce Scorsese ?

Jourdan a dit…

Non ,je n’ai pas vu ce Scorsese mais je le note.
En ce moment je revois plutôt des films de Carlos Saura dans le cadre d’un festival.

Martin a dit…

Cela doit être intéressant aussi. Il faudrait que je découvre ce réalisateur.