Je n'avais pas spécialement prévu cette chronique, mais je crois bien de la publier plus tôt que les autres: ce week-end, je vous propose une "rencontre" avec une artiste étonnante, Nadia Vadori-Gauthier. Aujourd'hui, je vais parler du film qui lui est consacré: Une joie secrète. Sorti à l'automne 2019, il n'a attiré que... 3.116 spectateurs.
7 janvier 2015: la France est sous le choc. Deux hommes cagoulés sont parvenus à s'introduire dans les locaux du journal Charlie Hebdo et, sur place ou dans leur fuite, ont laissé douze morts derrière eux. D'autres attentats suivent. En réaction, Nadia Vadori-Gauthier décide d'utiliser son art pour répondre à la barbarie et lance alors un projet artistique toujours vivant aujourd'hui: Une minute de danse par jour. Oui, où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse et dans tous les états de santé possibles, Nadia danse, au moins une minute par jour, face caméra. Le site Internet qu'elle a créé compte désormais plus de 2.300 vidéos. On l'y voit seule ou accompagnée, d'autres danseurs ou d'anonymes. Une joie secrète nous raconte cette histoire, folle et belle à la fois. Porteuse de poésie sans aucun doute et, par dessus tout, d'humanité !
Le documentaire s'appuie sur de nombreux témoignages, de l'artiste elle-même et de ses complices en chorégraphie. On pourra regretter que ceux qu'ils embarquent avec eux au gré des rencontres fortuites n'aient pas, en revanche, eu la possibilité d'exprimer leur ressenti. Mais qu'importe, à vrai dire: si Nadia Vadori-Gauthier danse parfois dans un contexte tendu, elle agit toujours avec douceur et empathie. Un drôle de rapport de proximité se crée alors parfois avec un public qui n'en est pas vraiment un. De quoi théoriser sur l'art, en réalité. Chercheuse par ailleurs, la danseuse évoque ainsi plusieurs références philosophiques: Spinoza, Nietzsche, Guatarri ou encore Deleuze. Inutile cependant de les maîtriser pour goûter à Une joie secrète ! Viscérales et instinctives, toutes les envies de danse qui se déploient à l'écran parlent véritablement autant au coeur (et au corps, bien sûr) qu'à l'esprit. La sobriété du documentaire permet d'aborder le sujet sans trop questionner sa pertinence, dont j'ai très vite été convaincu. Il paraît important de conserver une trace de ces gestes éphémères...
Une joie secrète
Documentaire français de Jérôme Cassou (2019)
Je sais que le grand documentariste - américain - Frederick Wiseman est l'auteur d'un film sur les coulisses du Ballet de l'Opéra de Paris. L'approche est sensiblement différente ici et pas moins intéressante. C'est indéniable: Une joie secrète témoigne aussi de notre époque. Vous avez bien sûr le droit de préférer les fictions: Les chaussons rouges, Tous en scène, French Cancan, Rumba, Black swan, Yuli !
7 janvier 2015: la France est sous le choc. Deux hommes cagoulés sont parvenus à s'introduire dans les locaux du journal Charlie Hebdo et, sur place ou dans leur fuite, ont laissé douze morts derrière eux. D'autres attentats suivent. En réaction, Nadia Vadori-Gauthier décide d'utiliser son art pour répondre à la barbarie et lance alors un projet artistique toujours vivant aujourd'hui: Une minute de danse par jour. Oui, où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse et dans tous les états de santé possibles, Nadia danse, au moins une minute par jour, face caméra. Le site Internet qu'elle a créé compte désormais plus de 2.300 vidéos. On l'y voit seule ou accompagnée, d'autres danseurs ou d'anonymes. Une joie secrète nous raconte cette histoire, folle et belle à la fois. Porteuse de poésie sans aucun doute et, par dessus tout, d'humanité !
Le documentaire s'appuie sur de nombreux témoignages, de l'artiste elle-même et de ses complices en chorégraphie. On pourra regretter que ceux qu'ils embarquent avec eux au gré des rencontres fortuites n'aient pas, en revanche, eu la possibilité d'exprimer leur ressenti. Mais qu'importe, à vrai dire: si Nadia Vadori-Gauthier danse parfois dans un contexte tendu, elle agit toujours avec douceur et empathie. Un drôle de rapport de proximité se crée alors parfois avec un public qui n'en est pas vraiment un. De quoi théoriser sur l'art, en réalité. Chercheuse par ailleurs, la danseuse évoque ainsi plusieurs références philosophiques: Spinoza, Nietzsche, Guatarri ou encore Deleuze. Inutile cependant de les maîtriser pour goûter à Une joie secrète ! Viscérales et instinctives, toutes les envies de danse qui se déploient à l'écran parlent véritablement autant au coeur (et au corps, bien sûr) qu'à l'esprit. La sobriété du documentaire permet d'aborder le sujet sans trop questionner sa pertinence, dont j'ai très vite été convaincu. Il paraît important de conserver une trace de ces gestes éphémères...
Une joie secrète
Documentaire français de Jérôme Cassou (2019)
Je sais que le grand documentariste - américain - Frederick Wiseman est l'auteur d'un film sur les coulisses du Ballet de l'Opéra de Paris. L'approche est sensiblement différente ici et pas moins intéressante. C'est indéniable: Une joie secrète témoigne aussi de notre époque. Vous avez bien sûr le droit de préférer les fictions: Les chaussons rouges, Tous en scène, French Cancan, Rumba, Black swan, Yuli !
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