mercredi 10 février 2021

Avant tout des pilotes

Il fut un temps où je voyais chaque Grand Prix de Formule 1 télévisé. Cette passion ancienne s'est (un peu) réveillée devant Rush, plongée dans l'univers de la course automobile au mitan des années 70. L'occasion de retrouver James Hunt et Niki Lauda, si cela vous tente. Je n'ai pas connu cette époque sportive que beaucoup jugent dorée...

Sans grande subtilité, le film joue d'emblée sur l'opposition de style entre l'Anglais hédoniste et le - très ! - austère Autrichien. Le premier assume son fier comportement de bad boy, fume, boit, baise et pilote en se souciant peu du lendemain. Le second, lui, est une mécanique réglée au quart de tour, se lève/couche tôt et travaille tout le temps. Naturellement, sur la piste, les deux n'ont qu'une ambition: gagner. Aucune surprise: ils se détestent cordialement, la morgue de Lauda n'ayant finalement pas grand-chose à envier à l'arrogance de Hunt. Maintenant, si vous n'en savez pas déjà plus, je vais éviter d'entrer dans les détails de leur bagarre. Le film est on ne peut plus complet...

Hunt est décédé d'une crise cardiaque en 1993, à 45 ans seulement. Lauda, lui, a vécu jusqu'en mai 2019, assez donc pour être consultant sur le tournage de Rush. Il a indiqué avoir jugé cette représentation fidèle à ce qu'il avait connu, ce qui est sans doute l'argument premier pour faire confiance au récit. Je regrette, moi, que les autres pilotes soient un peu passés à la trappe... et je ne parle pas des à-côtés. Certes, la vie hors-circuits est présente, mais abordée d'une manière très fade. Exemple: les personnages féminins sont presque sacrifiés. Chris Hemsworth et Daniel Brühl, quant à eux, paraissent à leur aise dans le baquet de leur bolide: je suppose qu'ils ont aussi été choisis pour leur ressemblance avec leur modèle - ce qui n'a rien d'infamant. Aujourd'hui, le p'tit monde de la Formule 1 paraît bien plus aseptisé...

Rush
Film américain de Ron Howard (2013)

Avec en outre des producteurs anglais et allemands, le long-métrage s'avère solide sur ses bases, sans éviter les clichés "chevaleresques" propres à cet univers de bruit et de fureur. Une demi-réussite, donc. J'imagine que les images ont plus d'impact sur écran géant: l'année dernière, je m'étais ainsi laissé embarquer au volant de Le Mans 66. Et Jours de tonnerre reste un plan B honnête pour éviter les biopics !

4 commentaires:

princecranoir a dit…

Même impression mitigée, mais peut-être due à la piètre estime que je porte à la filmo de Ron Howard. Ceci dit, les courses sont très bien filmées, les deux acteurs très bons également. Visuellement efficace.
"Le Mans 66" attend encore sur mon étagère que je me mette au volant.

cc rider a dit…

J'avoue avoir un petit faible pour le « Grand prix » de John Frankenheimer tourné en 66 non pas au Mans mais sur les principaux circuits de formule 1 de l'époque . Doté d' une distribution internationale , ou Yves Montant joue un pilote de Ferrari plus vrai que nature, on peut y voir pour l'anecdote Françoise Hardy dans l'une de ses rares apparitions sur grand écran.
Steve mcQueen pressenti pour le rôle joué par James Gardner, se rattrapera 5 ans plus tard avec « Le Mans » tourné pendant la véritable course et qui , malgré son échec au box office restera un must pour tous les fans de courses automobiles...

Martin a dit…

@Princécranoir:

Ron Howard est un réalisateur malaimé? Il est le neveu de Walt Disney ou je me trompe ? Quelque chose me dit que, s'il n'était pas connu comme tel, il ne serait pas autant critiqué. Après, je n'ai pas le souvenir d'un de ses films qui m'aurait vraiment emballé. Il faudrait que je revienne vers les années 80 avec "Splash", "Cocoon" et "Willow". Bref...

"Le Mans 66" m'a davantage convaincu. Peut-être parce que je l'ai vu sur grand écran.

Martin a dit…

@CC Rider:

Depuis l'année dernière (au moins), "Le Mans" me fait de l'oeil. Je vais aussi noter la référence du Frankenheimer. Merci. Je ne suis pas réellement un passionné de course auto, mais...